Qu'est-ce que le mohair ?

Le mohair : définition

Le mohair est une matière naturelle. Il s’agit de laine, c’est-à-dire qu’elle est issue du pelage d’un animal. Contrairement au cuir, la peau n’est pas présente : il s’agit uniquement du duvet, qui assure naturellement une protection contre les intempéries et les maladies.

C’est la chèvre angora qui donne la laine mohair. Il s’agit d’une race de petite taille, aux poils longs et soyeux, bien frisés. Rustique, elle s’adapte à de nombreux climats et milieux. Elle est exploitée principalement pour la production de mohair, plutôt que pour la consommation alimentaire (lait ou viande).

Le mohair est principalement composé de kératine : il s’agit de la protéine qui compose aussi nos cheveux, nos ongles et nos poils.

Les fibres les plus douces et fines sont issues de jeunes chevreaux : elles prennent alors l’appellation de « kid mohair ».

Où est produit le mohair ?

Les chèvres angora viennent de Turquie. Elles sont présentes dans les hauts-plateaux de la région d’Anatolie, même si leur origine exacte reste floue. Leur présence serait très ancienne, puisqu’elle serait attestée près de 2 000 avant J.C au Tibet. Le mohair est d’ailleurs la fibre dont il est question dans le fameux mythe de Jason et la toison d’or.

Désormais, la fibre de mohair est en majorité produite en Afrique du Sud, mais aussi en Afrique australe (notamment au Lesotho), ainsi qu’aux Etats-Unis (surtout au Texas) et en Australie.

En France, les premières chèvres angora auraient été introduites pour la première fois au XVème siècle. Leur fibre servait à la confection des linges dédiés aux cultes ou à celle d’habits religieux. Mais les famines qui sévissaient à l’époque auraient alors eu raison des troupeaux. Ce n’est que dans les années 80 que l’élevage devint une vraie activité et que l’animal fut réintroduit sur notre territoire. Les éleveurs français sont aujourd’hui environ une centaine. Ils sont regroupés en diverses associations, afin de mieux structurer et promouvoir la filière. Si la production est en augmentation depuis les années 80, elle reste assez confidentielle, représentant seulement environ 9,5 tonnes en 2020 (source : association Le mohair des fermes de France). Citons par exemple La Ferme d’Auré, qui fabrique et fait fabriquer des accessoires en mohair au sein de la région Occitanie.

Une chèvre adulte produit en moyenne 3 à 6 kg de fibres brutes par an.

Quelles sont les étapes de transformation du mohair ?

Le mohair est une matière naturelle (elle n’est pas une matière créée par les humains). Elle est alors simplement transformée.

1. La tonte est la première étape, permettant de récolter la précieuse fibre. Elle a lieu 2 fois par an, au printemps et à l’automne, dès que l’animal a atteint 6 mois. Elle est effectuée à l’aide de tondeuses électriques ou de cisailles.
2. Les fibres récoltées sont lavées pour les débarrasser de leurs impuretés, puis séchées, avant d’être triées selon leur degré de finesse.
3. Elles sont cardées, c’est-à-dire peignées grossièrement. Elles peuvent aussi être teintes, afin de les colorer.
4. Le mohair est filé, puis il sera prêt à être tissé ou tricoté pour la confection textile.

Les différentes utilisations du mohair

Dans l’industrie textile

C’est la principale destination des fibres de mohair. Elles permettent de confectionner des vêtements (pulls, gilets, vestes, cardigans, manteaux, costumes…), mais aussi des accessoires (bonnets, bérets, écharpes, gants, chaussettes…).

Le mohair est utilisé pur, ou bien en mélange avec d’autres matières naturelles (laine, soie, coton…).

D’autres utilisations

Le mohair est également utilisé pour la confection d’objets déco pour la maison, comme les tapis, mais aussi pour la création de couvertures ou de plaids. Pour cette utilisation, ce sont plutôt les fibres issues des chèvres adultes (plus grossières et solides), qui sont privilégiées.

Quels sont les avantages du mohair ?

Une matière chaude et agréable à porter

Si le mohair est apprécié, c’est d’abord pour ses propriétés isolantes. Sa fonction première est en effet de protéger l’animal des extrêmes de températures (chaudes comme froides), ce qui lui permet d’être naturellement thermorégulateur. Sa structure gonflante permet en effet d’emprisonner l’air ambiant et de se rétracter en fonction de l’humidité. La fibre peut ainsi être portée aussi bien en hiver qu’en été. De plus, elle évacue naturellement la transpiration.

Ensuite, il s’agit d’une fibre légère et confortable, très douce au toucher, ce qui la rend particulièrement agréable à porter. Elle ne gratte pas. Toutefois, cela peut varier en fonction de la qualité du mohair (plus il est fin, plus il sera doux), mais aussi du tricotage et du serrage appliqués au moment de la transformation.

Etant une matière naturelle, le mohair présente moins de risques d’allergie pour les personnes sensibles.

Il a aussi l’avantage d’être infroissable, de ne pas se déformer et de ne pas feutrer.

Une matière considérée comme noble

Visuellement, il s’agit d’une matière appréciée pour sa brillance et son côté lustré, du fait de ses écailles de kératine bien lisses qui réfléchissent parfaitement la lumière. Elle est aussi prisée pour son rendu « fluffy » (duveteux).

Étant rare, elle est considérée comme une matière noble.

La fibre de mohair est une matière souple et robuste, qui peut être conservée de nombreuses années. Le mohair est de couleur blanche naturellement, mais peut se teindre facilement, du fait des propriétés naturelles de ses écailles qui absorbent très bien les produits colorants.

Une matière considérée comme écologique

Si le mohair est une fibre écologique, c’est parce qu’elle est d’origine naturelle et que sa production est renouvelable. Si elle n’a pas été mélangée à des produits chimiques ou à des fibres synthétiques lors de sa transformation (acrylique, polyester, polyamide…), elle est théoriquement totalement biodégradable.

Quels sont les inconvénients et limites du mohair ?

Une fibre chère à l’achat

Plus rare que la laine de mouton, le mohair est produit en plus petite quantité et fait partie des fibres animales les plus chères. Cela impacte donc logiquement son prix de vente. Comptez par exemple une cinquantaine d’euros pour un bonnet tricoté en mohair ou environ trente euros pour une paire de gants.

Des pratiques d’élevage dénoncées

En 2018, l’association de défense des animaux PETA a mis en lumière des problématiques de bien-être animal. Les images issues d’une dizaine d’élevages de chèvres angora en Afrique du Sud montraient des conditions de traitement violentes et douloureuses pour les animaux. Parmi les pratiques dénoncées : des chèvres mutilées encore conscientes, des chevreaux décornés ou stérilisés dès le plus jeune âge sans anesthésie, des animaux blessés lors de la tonte et hurlant de terreur. Les conditions d’élevage étaient également jugées négligentes, participant à un taux de mortalité élevé. Enfin, l’élevage des chèvres angora pour leurs poils nécessite l’utilisation de terres qui pourraient être valorisées pour l’alimentation humaine (source : PETA).

Suite à ces révélations, plus d’une centaine de marques avaient choisi de boycotter la fibre et de ne plus commercialiser de produits en mohair à partir de 2020. En France, c’est le cas de Promod, Camaïeu, Comptoir des Cotonniers, Princesse tam.tam et Monoprix. Toutefois, notons qu’après recherches, il est actuellement possible de trouver des articles contenant du mohair sur les sites de certaines de ces marques. Du côté des marques internationales, citons Topshop, Gap, le groupe Inditex (Zara, Bershka, Stradivarius…), H&M, Antropologie ou encore Forever 21, qui s’étaient également engagées à l’époque.

Pour s’assurer que des fibres de mohair sont issues d’élevages respectueux du bien-être animal pendant toute leur durée de vie, il existe le label RMS (Responsible Mohair Standard). Cette certification, créée par l’ONG Textile Exchange, assure également une bonne gestion des terres sur lesquelles pâturent les animaux. Il s’adresse aussi bien aux agriculteurs qu’aux fabricants textiles, aux distributeurs ou aux marques. Enfin, pour soutenir les circuits les plus courts possibles, le mohair français ou européen gagne à être privilégié.

Une matière à l’entretien spécifique

Le mohair est une matière délicate, qui demande un entretien particulier. 

Les lavages doivent être espacés au maximum et se faire à basse température, à la main ou bien en machine en choisissant un programme pour fibres délicates. Il est recommandé d’opter pour des produits de lavage adaptés. Les vêtements en mohair seront idéalement placés dans des sacs de lavage pour limiter les frottements qui peuvent abîmer la fibre ou, à défaut, dans une taie d’oreiller. L’essorage devra également être très doux (maximum 500 tours / minute). Le séchage doit être effectué à l’air libre, jamais au sèche-linge. Les vêtements doivent être posés à plat, sur une serviette éponge, en situation abritée des rayons directs du soleil. Le repassage est inutile.

Entre deux lavages, il suffit d’aérer les fibres de mohair pour éliminer les potentielles mauvaises odeurs.

Le mohair peut naturellement perdre ses poils, en fonction de la qualité et de la longueur des fibres utilisées : plus elles sont épaisses et courtes, plus le risque sera élevé.

Enfin, les vêtements en mohair peuvent être sujets aux mites textiles. En prévention, vous pouvez placer dans vos placards des sachets de plantes aromatiques séchées (lavande, santoline, clou de girofle…) aux vertus répulsives.

Si les textiles en mohair sont mélangés à d’autres fibres, il est préférable de suivre les consignes d’entretien indiquées sur les étiquettes par les fabricants.

Quelles différences entre le mohair, l’angora et le cachemire ?

Mohair, angora et cachemire sont toutes les 3 de la laine, des fibres d’origine animale. Elles se différencient par leur provenance, qui impactera la matière finale et son rendu.

La laine angora provient du lapin du même nom. Pour sa part, le cachemire est issu de la chèvre cachemire. Elle est considérée comme l’une des matières les plus luxueuses au monde, du fait de sa rareté.

Les propriétés de ces trois types de laines sont assez proches : elles offrent chacune chaleur et isolation. Ce sont des matières considérées comme luxueuses, produites en petites quantités, donc assez chères à l’achat.