Qu'est-ce que l'aramide ? Ses avantages et inconvénients

L’aramide : définition

L’aramide est une fibre produite chimiquement. Le mot provient de la contraction de deux termes : ARomatic polyAMIDE. Nous la rencontrons aussi sous des noms moins engageants comme paraphénylène téréphtalamide ou PPD-T.

Cette fibre a été inventée dans les années 50 à 60. Comme beaucoup de fibres synthétiques, elle est assimilée aux plastiques et se constitue de polymères. Pour faire simple, il s’agit de grosses molécules qui agrègent des petites molécules.

Les fibres ressemblent généralement à des filaments jaunes, de très petites tailles : une dizaine de micromètres seulement, soit plus fins qu’un cheveu.

Vous connaissez certainement au moins une fibre aramide : le Kevlar®, qui a la réputation d’être plus résistant que l’acier. Il en existe d’autres, à l’instar du Nomex® ou du Twaron®. Ce sont toutes des marques déposées.

Il existe, en effet, plusieurs types d’aramides : les para-aramides sont prisés pour leur résistance aux chocs, quand les méta-aramide sont préférés pour leur résistance aux températures extrêmes.

Les principaux acteurs du marché des fibres d’aramide

Quelques entreprises se partagent le marché de production des fibres aramides.

La première est la société américaine DuPont. Un grand groupe industriel de chimie qui a un impact indéniable dans l’industrie textile depuis plusieurs décennies, avec le néoprène ou le Lycra® (élasthanne). Dupont est également le fabricant de Téflon. Les autres acteurs du marché sont TeiJin Limited aux Pays-Bas, Yantai Tayho Advanced Materials Co. Ltd en Chine, Kolon Industries Inc. et Hyosung Corporation en Corée du Sud.

L’Europe serait le plus grand consommateur de fibres aramides au monde.

D’ailleurs, ce marché est en augmentation, du fait de l’accentuation de mesures de sécurité et de protection au sein de toutes les industries (automobile pour le développement de véhicules plus légers, aérospatiale, etc.). Cela s’explique aussi par le contexte de tensions et de guerres entre pays. Enfin, s’ajoute à cela le développement de pays émergents, qui ont besoin de ce matériau pour l’urbanisation, le développement d’infrastructures ou encore de télécommunications.

(source : Mordor Intelligence)

Quelles sont les étapes de transformation de l’aramide ?

L’aramide est une fibre obtenue grâce à un procédé chimique et nécessite l’utilisation de nombreux produits synthétiques, tels que des solvants.

Elle est fabriquée par polymérisation, c’est-à-dire une réaction chimique qui permet d’assembler plusieurs petites molécules entre elles afin d’en former une plus grosse et plus dense. Le polymère est ensuite dissous dans de l’acide sulfurique, afin d’obtenir une solution liquide.

La substance qui en résulte est ensuite extrudée au travers d’une filière, afin d’obtenir les fameuses fibres.

Les différentes utilisations des fibres d’aramide

Les fibres d’aramide peuvent être disponibles sous différentes formes : fils, cordes, gaines, etc. Elles peuvent être tissées, tricotées, tressées ou même brodées.

L'aramide dans l'industrie textile

L’aramide est utilisé pour la conception de textiles, de vêtements de travail et d’accessoires qui nécessitent une solidité à toute épreuve. Ils sont destinés :

• à l’armée (casques ou gilets pare-balles notamment) ;
• aux pompiers (vêtements résistants à la chaleur et à la combustion, qui ne fondent pas en dégageant des gouttelettes ou de la fumée) ;
• à la pratique de certains sports (escrime, course automobile ou ski par exemple) ;
• à la pratique de loisirs nécessitant des équipements de protection individuelle (moto).

Les aramides sont aussi utilisés pour confectionner des cagoules, des gants anti-coupures, des maniques, des sangles ou des harnais.

Les autres utilisations de l'aramide

L’aramide est aussi prisé pour la fabrication de cordes ou de câbles électriques, qu’il va permettre de solidifier. Il peut aussi être exploité dans le domaine :

• du bâtiment (électricité, composites, produits d’étanchéité, isolation, alternative à l’amiante…) ;
• des transports (pneumatique, plaquettes de frein…) ;
• des télécommunications (câbles) ;
• de l’aéronautique ;
• de l’aérospatiale.

Quel est l'avantage de l’aramide ?

Son extrême résistante

Sa résistance extrême est son principal atout. Les aramides peuvent en effet montrer une solidité à toute épreuve :

• résistance thermique (chaleur jusqu’à 300°C environ) ;
• résistance à la traction ;
• résistance à la pression ;
• résistance à l’usure ;
• résistance aux chocs ;
• résistance électrique ;
• tolérance à de nombreux produits chimiques ;
• absorption des vibrations ;
• etc.

Le tout en restant stable, c’est-à-dire que la fibre ne se déchire pas, ne rétrécit pas, ne se déforme pas.

C’est une matière particulièrement durable, réputée plus robuste que le nylon ou que la fibre de verre.

Malgré ces propriétés, c’est une fibre qui reste assez légère, permettant de fabriquer des équipements de protection faciles à porter ou moins consommateurs d’énergie pour les transports. À ce jour, il semble difficile de se passer de cette fibre polyvalente, qui n’a pas d’équivalent sur le marché, encore moins d’origine naturelle.

Quels sont les inconvénients et limites de l’aramide ?

Une fibre textile couteuse

Les aramides ne sont pas des fibres bon marché. Elles sont donc réservées à des utilisations très spécifiques, surtout pour les professionnels.

Ses seuls points faibles

Si les aramides sont les fibres parmi les plus résistantes, elles ont quand même quelques failles.

1. Elles ne résistent pas bien à la compression.
2. Elles sont sensibles aux UV, qui peuvent leur faire perdre leurs propriétés.
3. Elles ne résistent pas très bien à l’humidité (elles ne lui permettent pas de s’évacuer naturellement).
4. Elles sont difficiles à couper.

De ce fait, leur fabrication nécessite le recours à des machines spécifiques ce qui peut expliquer en partie leur prix de vente élevé.

Une fabrication polluante

Comme toutes les fibres synthétiques, ce sont les conditions de fabrication de l’aramide qui posent surtout de nombreux problèmes environnementaux et sanitaires.

Tout d’abord, les aramides sont issus de la pétrochimie. Ils demandent donc une extraction polluante pour l’utilisation d’une énergie fossile.

Ensuite, ils nécessitent le recours à des produits chimiques polluants. Il s’agit de substances nocives aussi bien pour l’environnement que pour la santé humaine, en particulier celle des travailleurs qui sont les plus directement exposés. Ils peuvent en effet être amenés à respirer notamment des poussières toxiques. Ces produits ne semblent pas toujours bien gérés en fin de vie et peuvent donc, ici encore, contribuer à créer des pollutions (sols, cours d’eau…).

De plus, la fabrication d’aramide est énergivore : elle nécessite l’utilisation de nombreuses ressources, pas forcément renouvelables.

Enfin, ce sont des fibres qui ne sont pas biodégradables. Nous ne connaissons pas le degré de réutilisation possible de ce matériau. D’autant que, comme il s’agit d’une fibre difficile à teindre, elle doit souvent être mélangée à d’autres matières pour modifier sa couleur, ce qui limite forcément les possibilités de recyclage.