Montlimart est notre marque de la semaine !

Catégories

Matières

C'est quoi le néoprène ?

Tout savoir sur cette matière aux propriétés révolutionnaires, particulièrement prisée pour les sports aquatiques et son alternative le Yulex.

Combinaison en neoprene par Kerstin Kaufmann de Pixabay
Crédits photos : Kerstin Kaufmann / Pixabay
Par Marion Mesbah. Publié le 29 mars 2024. Dernières modifications le 5 avril 2024.

Le néoprène : qu'est-ce que c'est ?

Le néoprène est une matière à base de caoutchouc synthétique, créé par la société américaine DuPont dans les années 30. Ce groupe industriel de chimie fait partie des grands acteurs qui ont façonné l’industrie textile au XXème siècle, puisqu’il a aussi inventé les matières issues de la pétrochimie que sont le Lycra® (élasthanne) et le nylon (polyamide). Ce sont toutes des fibres textiles assimilées au plastique, fabriquées à base de pétrole.

Dans les années 20, le prix du caoutchouc naturel produit à partir de la résine de l’arbre hévéa connaît une forte augmentation, qui incitera les industriels à lui trouver une alternative synthétique. Le néoprène était à l’origine un nom commercial, aujourd’hui utilisé comme nom commun.

Cette matière a notamment révolutionné l’univers des sports aquatiques, grâce à ses propriétés si particulières.

Où est fabriqué le néoprène ?

Le néoprène utilisé pour les sports aquatiques est principalement fabriqué par une entreprise taïwanaise appelée Sheico. La société possèderait des usines dans différents pays asiatiques, notamment au Cambodge, au Vietnam et en Thaïlande.

Au Japon, l’entreprise Yamamoto fait aussi partie des principaux acteurs pour la fabrication de combinaisons en néoprène limestone, à base de roche calcaire.

Quelles sont les étapes de fabrication du néoprène ?

Le néoprène est aussi appelé polychloroprène. Il est en effet fabriqué par polymérisation (procédé chimique permettant de rassembler plusieurs petites molécules pour en former de plus grosses) du chloroprène, un composé organique de la famille des hydrocarbures. Il permet d’obtenir une substance caoutchouteuse, qui est ensuite transformée en fibres, notamment textiles.

Pour sa part, le néoprène limestone est fabriqué sans pétrole. Il utilise comme matière première l’acétylène, un gaz de synthèse produit chimiquement à partir de calcaire. Le calcaire doit d’abord être extrait de carrières ou des sous-sols. Il est ensuite chauffé à haute température dans un four à charbon (+ de 1 000°C) et subit ensuite des transformations chimiques pour devenir une fibre.

Les différentes utilisations du néoprène

Le néoprène dans l’industrie textile

I

Il s’agit de sa principale utilisation. Le néoprène est la matière actuellement incontournable pour la fabrication de vêtements dédiés aux sports aquatiques et extrêmes : plongée, surf, wakeboard, ski nautique, paddle, foil, kitesurf, rafting. Si les combinaisons en néoprène sont les plus emblématiques, il existe aussi de nombreux vêtements de sport fabriqués à base de cette matière, ainsi que des accessoires dérivés (chaussons aquatiques et d’escalade, cagoules, gants, bottes, leash, maillots de bain, etc.).

Il permet également la confection de voiles de compétition et d’équipements de protection (gilets et canots de sauvetage, housses, genouillères et coudières notamment).

La révolution a eu lieu dans les années 50, avec la création par les frères O’Neill des premières combinaisons de surf en néoprène. Mais c’est en 1965 que le film « Opération tonnerre » de la saga James Bond montre pour la première fois au grand public des combinaisons de plongée en néoprène rouge, portées par les acteurs principaux Sean Connery et Claudine Auger.

Le néoprène permet aussi la fabrication de vêtements du quotidien pour hommes, femmes et enfants, comme les vestes, t-shirt, sweats, shorts, pantalons et même manteaux, jupes ou robes. Les grandes marques de haute-couture l’ont même utilisé dans les années 2010 pour certaines collections, à l’instar de Chanel, Jacquemus ou Vuitton.

D’autres accessoires, comme les sacs à main ou porte-clés, peuvent aussi utiliser le néoprène.

Le néoprène pour d’autres domaines d’application

Mais le néoprène est également présent dans d’autres industries, du fait de ses propriétés si particulières en cas de conditions extrêmes (voir le paragraphe ci-dessous sur ses avantages).

Dans le domaine du bâtiment et de la maison, citons par exemple les colles néoprène, les isolants pour tuyaux et lignes téléphoniques, les joints d’étanchéité et les rembourrages divers.

Dans le milieu médical, le néoprène permet de confectionner différents supports médicaux, ainsi que des attelles et orthèses.

Le néoprène peut aussi être utilisé pour fabriquer des housses de protection pour les objets high-tech : consoles, téléphones, ordinateurs, etc.

Quels sont les avantages du néoprène ?

Des propriétés révolutionnaires

Ce sont ses propriétés remarquables qui permettent au néoprène d’être incontournable dans le milieu des sports nautiques et extrêmes. Le néoprène permet d’obtenir des tissus plutôt épais et denses, voire rigides. Mais la matière est surtout prisée pour :

  • sa souplesse, son élasticité permettant tous les mouvements sans entrave ;
  • sa légèreté offrant du confort ;
  • son étanchéité (elle permet même d’assurer la flottabilité) ;
  • l’isolation thermique qu’elle apporte.

Elle est également particulièrement résistante (plus que les caoutchoucs conventionnels) en cas de conditions extrêmes et intensives, puisqu’elle supporte :

  • l’ozone ;
  • les hydrocarbures (huiles, essence…) ;
  • l’eau de mer (sel) ;
  • la pression ;
  • les chocs ;
  • les rayons UV.

Elle est ainsi peu sujette aux déchirures et à l’abrasion.

Une grande déclinaison possible

Le néoprène peut facilement s’adapter aux besoins et aux différentes pratiques sportives : il peut être plus moins épais, s’étirer ou être capable de résister à la compression sans se déformer, standard, à cellules ouvertes ou fermées, etc.

Dans le cas de cellules ouvertes, pour permettre l’isolation dans des conditions aquatiques, la combinaison en néoprène va absorber une fine couche d’eau qui restera entre la peau et le vêtement. Elle sera ensuite naturellement chauffée grâce à la température corporelle de la personne qui la porte, ce qui permet d’offrir une protection contre le froid, même dans les eaux extrêmes.

Les cellules fermées vont, pour leur part, emprisonner des bulles d’air qui permettent une flottabilité optimale.

Enfin si sa couleur d’origine est le noir, le néoprène se décline désormais en toutes les couleurs pour combler tous les goûts, puisque la matière est facile à teindre.

Une matière facile à entretenir

Le néoprène est facile à nettoyer. Il nécessite simplement d’être rincé à l’eau claire. Il ne demande ni eau chaude, ni détergent, ni séchage en machine pour son entretien.

Ses propriétés étanches et hydrophobes font qu’il sèche très rapidement à l’air libre, ce qui permet de le réutiliser très vite.

En cas d’accrocs ou de déchirures, il est assez facile à réparer grâce à de petits kits, permettant de prolonger la durée de vie des vêtements en néoprène.

Quels sont les inconvénients et limites du néoprène ?

La fabrication de néoprène a des impacts néfastes sur l’environnement. Elle dépend tout d’abord d’une matière première non renouvelable et dont le processus d’extraction se révèle extrêmement polluant, énergivore et responsable d’émissions de gaz à effets de serre. Il est dangereux pour l’environnement, mais aussi pour la santé humaine des travailleurs œuvrant dans les forages. Cette matière n’est pas biodégradable, puisqu’elle est fabriquée chimiquement.

Or, il existe peu de solutions de recyclage pour le néoprène. Des initiatives portées par des associations ou des marques permettent toutefois de leur donner une seconde vie, en transformant les vieilles combinaisons : elles sont broyées, puis agglomérées en granulats qui servent à confectionner de nouveaux objets (housses et porte-clés par exemple) ou des rembourrages.

La question se pose aussi de l’impact d’éventuelles microparticules de caoutchouc synthétique dans l’environnement, notamment dans les mers et océans déjà chargés de plastique.

Du fait de la présence de nombreux produits chimiques, le caoutchouc peut aussi présenter des risques d’allergies chez certaines personnes.

Enfin, les combinaisons utilisent souvent en complément pour leurs doublures du polyester, une autre matière issue de la pétrochimie. Elle est polluante à produire et nocive pour l’environnement, entre autres du fait des microparticules de plastique qu’elle rejette lors du lavage. Les différentes couches de néoprène peuvent aussi être collées avec des solvants chimiques nocifs.

Le néoprène limestone est souvent présenté comme une alternative plus écologique, puisque non fabriqué à base de pétrole. Toutefois, le procédé d’extraction nécessaire à l’obtention de la matière première, tout comme le processus de chauffage très énergivore, ne peuvent pas être considérés comme écoresponsables. Si cette matière est réputée pour être de meilleure qualité que le néoprène à base de pétrole, son prix d’achat est naturellement plus élevé.

Des alternatives plus écologiques

Les pratiquants de sports aquatiques ont bien conscience que, pour continuer à profiter des points d’eau, il est nécessaire de les protéger et de limiter les sources de pollution. Or, l’impact actuel des combinaisons en néoprène conventionnel ne parvient pas à répondre à ce constat.

Nous l’avons vu, le caoutchouc était au départ une matière naturelle, fabriquée à partir de résine d’arbres. Même si elle n’est pas parfaite et présente ses propres limites (gestion intensive en monoculture, déforestation, etc.), elle se révèle globalement moins polluante. Mais les coûts de production étant plus élevés et les récoltes parfois trop aléatoires, il a rapidement été supplanté par la version chimique.

La marque Patagonia a fait le choit de travailler à nouveau avec cette alternative plus écoresponsable. En 2016, elle a ainsi sorti ses premières combinaisons en Yulex®. La marque affirme qu’en revenant vers le caoutchouc naturel à base d’hévéa, elle réduit jusqu’à 80 % les émissions de CO2 pour une combinaison. Pour combler les problématiques liées à la culture des arbres, elle a choisi le label FSC, qui assure une certaine traçabilité du bois et veut garantir qu’il ne contribue pas à la déforestation. Leurs produits en Yulex® sont ainsi tous certifiés.

Ces alternatives restent toutefois plus chères à produire, donc sont vendues à un tarif logiquement plus élevé, limitant leur accessibilité. Leurs propriétés peuvent également être moins performantes que celles du caoutchouc conventionnel, mais ce type de néoprène est plus hypoallergénique.

Il existe également le Biöprene, créé par la marque française Soöruz. La matière est fabriquée à partir d’hévéa, complété de poudre de coquilles d’huitres, de cannes à sucre et d’huiles végétales non alimentaires. La gamme de combinaison est disponible depuis mars 2020.

D’autres marques emblématiques du secteur, à l’instar de Rip Curl, semblent travailler sur des alternatives innovantes, fabriquées à partir de matières biosourcées (issues du végétal ou de l’animal, donc renouvelables). Pour limiter leur impact, certaines font le choix du caoutchouc recyclé, de l’utilisation de colles sans solvant ou encore de nylon issu de déchets marins.

 


Marques de France - Avatar - Marion Mesbah

Contenu rédigé par Marion Mesbah

Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.

Publier un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Inscrivez-vous à notre « petite lettre »

Vous recevrez régulièrement, par email :

  • Les dernières marques référencées
  • Des reportages
  • Des conseils d'achat
  • Des études et enquêtes
  • Les produits que nous aimons
La petite lettre - Newsletter 20 pulls fabriqués en France pour affronter le froid