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C'est quoi l'acrylique ? Tout savoir sur cette matière synthétique

On vous explique tout sur cette matière synthétique, utilisée comme alternative à la laine dans l’industrie textile.

Pull en acrylique, laine, viscose et alpaga
Pull composé de 74% d'acrylique, 12% de laine, 10% de viscose et 4% d'alpaga (crédits photo : Marques de France)
Par Marion Mesbah. Publié le 27 juillet 2023. Dernières modifications le 27 juillet 2023.

L’acrylique : définition

L’acrylique est une matière synthétique issue de la pétrochimie, c’est-à-dire fabriquée à partir de pétrole. Elle est également appelée PAN, pour polyacrylonitrile (son principal composant chimique). Elle peut être vue comme une sorte de plastique, à l’instar d’autres matières synthétiques comme le polyester ou le polyamide (nylon).

Il existe peu de documentation concernant son origine, mais elle aurait été inventée en 1942 par le chimiste allemand Herbert Rein. L’acrylique fut ensuite fabriqué de manière industrielle aux Etats-Unis quelques années plus tard par la société DuPont (qui commercialisera aussi la marque déposée Lycra®).

Où est produit l’acrylique ?

Actuellement, les pays asiatiques (Chine, Inde, Taïwan, Indonésie…) sont les premiers producteurs et exportateurs d’acrylique dans le monde.

Quelles sont les étapes de fabrication de l’acrylique ?

Pour faire simple, l’acrylique est obtenu par polymérisation de la molécule d’acrylonitrile (réaction chimique permettant une solidification). Ce processus permet d’obtenir une sorte de pâte, qui est ensuite extrudée dans une filière. Cette étape nécessite l’utilisation de solvants chimiques. Pour l’industrie textile, la fibre obtenue est ensuite coupée, nettoyée, puis tissée.

Les différentes utilisations de l’acrylique

L’acrylique dans l’industrie textile

C’est l’une de ses principales utilisations. Dans l’industrie textile, l’acrylique est presque toujours utilisé en mélange avec des fibres naturelles (laine, soie, coton…) ou d’autres fibres synthétiques. Cela explique qu’elle ne représente au final qu’un faible pourcentage de la production totale de fibres dédiées à la conception de textiles.

La matière est surtout exploitée comme une alternative à la laine, dont elle reprend certaines propriétés. Elle est ainsi utilisée pour la confection de vêtements du quotidien (pulls, pantalons, gilets, vestes, manteaux, sous-vêtements, t-shirts, chaussettes…), d’accessoires (bonnets, gants…), mais aussi de vêtements de travail, du fait de sa résistance aux acides. Elle est aussi prisée pour la confection de fausses fourrures ou de doublures.

Pull en acrylique, laine, viscose et alpaga
Un pull composé d'acrylique (crédits photo : Marques de France)

D’autres utilisations de l’acrylique

L’acrylique a également d’autres domaines d’application.

  • La peinture acrylique à base de résines synthétiques est très utilisée dans le domaine de l’art et des loisirs créatifs.
  • Dans le domaine du bâtiment, l’acrylique est exploité pour la confection de couvertures, du fait de sa résistance aux rayonnements thermiques. Elle est utilisée pour les revêtements de sols, du fait de sa bonne résistance à l’usure. On la retrouve également dans différents produits de bricolage (mastic, vernis, peinture, joint, colle, résine, etc.).
  • Les équipements extérieurs ou outdoor font régulièrement appel à l’acrylique, comme pour la confection de duvets ou de toiles de tentes.
  • Dans l’industrie du transport, l’acrylique est utilisé dans la production de fibres de carbone, par exemple pour les avions.
Pot de peinture satinée à base de résine acrylique
Pot de peinture satinée à base de résine acrylique (crédits photo : Marion Mesbah pour Marques de France)

Quels sont les avantages de l’acrylique ?

Un matériau bon marché

C’est l’un des principaux arguments en sa faveur : l’acrylique est une matière bon marché, dont la production se fait à bas prix. C’est pour cela qu’elle fait partie des fibres très utilisées par les enseignes de fast-fashion.

Des fibres synthétiques polyvalentes

L’acrylique dispose de nombreux avantages. Il s’agit d’une fibre légère et souple, offrant :

  • un aspect proche de la laine ;
  • un toucher très doux qui ne gratte pas (contrairement à la laine parfois) ;
  • une résistance aux acides, aux UV et aux mites ;
  • une isolation thermique correcte pour une matière synthétique.

Elle est également prisée par les industriels pour sa facilité à être teinte, qui permet de jouer avec de nombreuses couleurs. Comme vu précédemment, elle peut facilement être mélangée à d’autres fibres naturelles ou synthétiques, pour coupler les propriétés de chacune.

Une absence d’exploitation animale

L’acrylique est donc souvent utilisé comme une alternative à la laine dans l’industrie textile, du fait de son toucher et de son rendu proches. Mais il ne nécessite aucune exploitation animale de moutons, alpagas, chèvres ou lapins. Cela permet aux personnes vegan, ne consommant aucun produit d’origine animale, de pouvoir porter des vêtements à base d’acrylique.

Des tissus d’entretien facile

Les fibres en acrylique ont l’avantage de ne pas se froisser, donc ne nécessitent pas de repassage. Elles sèchent également rapidement à l’air libre. Le nettoyage des textiles en acrylique s’effectue en machine à laver à basse température (30 à 40°C).

Quels sont les inconvénients et limites de l’acrylique ?

Une fabrication néfaste pour l’environnement

La production d’acrylique est polluante à de nombreux niveaux, tout au long de son cycle de vie. Comme toutes les fibres synthétiques, elle est donc néfaste pour l’environnement.

  1. L’acrylique est fabriqué à partir d’une énergie fossile non renouvelable et particulièrement polluante à extraire : le pétrole.
  2. Sa production nécessite de nombreux produits chimiques toxiques. Les usines de production sont situées dans des pays qui ne sont pas soumis aux mêmes réglementations qu’en Europe concernant la gestion finale des substances utilisées. Ces dernières sont donc bien souvent rejetées sans aucun contrôle dans les cours d’eau, ce qui pollue les écosystèmes et menace la biodiversité. De plus, les usines utilisent des énergies particulièrement polluantes et émettrices de gaz à effet de serre pour fonctionner, comme le charbon.
  3. Les produits chimiques utilisés lors de la fabrication (solvants, colorants, fixateurs…) sont rejetés lors du lavage. Plus grave, l’acrylique rejette des microparticules de plastique au moment de son nettoyage. Trop petites pour être dégradées par les stations d’épuration, elles terminent leur vie dans la nature et les océans, constituant la 1ère cause de pollution plastique devant les sachets. Ce sont ainsi 240 000 tonnes de microparticules qui sont relâchées dans l’environnement chaque année dans le monde à cause des fibres synthétiques. Pour limiter cet impact, vous pouvez laver vos vêtements contenant de l’acrylique dans un sac Guppyfriend, créée par une ONG allemande justement pour lutter contre cette pollution.
  4. Les fibres acryliques ne sont pas biodégradables. La plupart des vêtements finissent par être incinérés, en dégageant des fumées épaisses et en rejetant des produits chimiques comme le cyanure d’hydrogène (HCN). Cette substance est mortelle par inhalation et très toxique pour les organismes aquatiques. Autres solutions : l’enfouissement ou l’envoi dans des décharges à ciel ouvert tout aussi polluantes, comme au Ghana ou au Chili.

Une fabrication néfaste pour l’humain

La production d’acrylique pose aussi des problèmes de santé humaine et de conditions de travail.

Les travailleurs sont exposés directement aux produits chimiques, dans des pays qui n’assurent pas les mêmes normes de sécurité et de protection qu’en Europe. La molécule d’acrylonitrile est par exemple particulièrement dangereuse : elle est considérée comme cancérigène, irritante pour la peau, dangereuse pour les yeux et toxique par inhalation.

Les conditions de travail sont régulièrement dénoncées pour leurs difficultés et leur précarité. Les salaires horaires sont extrêmement bas : 0,32 cents US$ au Bangladesh, qui envoie 59% de ses exportations textiles vers le marché européen. Travail des enfants, travail forcé, harcèlement et agressions font également partie des points dénoncés par les associations œuvrant pour les droits humains.

Enfin, les consommateurs de tissus en acryliques sont aussi en contact avec les substances chimiques utilisées lors de la production, ce qui peut générer des allergies cutanées.

De même, la peinture acrylique contient des produits toxiques et dégage des composés organiques volatils (COV) en séchant. Ils sont nocifs pour la santé. Une bonne aération est donc toujours conseillée pour limiter cet impact.

Une fibre peu durable, pas toujours confortable à porter

L’acrylique n’est pas réputé comme étant une fibre de bonne qualité. Elle est fragile, a tendance à rapidement boulocher et ne supporte pas les hautes températures de la machine à laver ou du sèche-linge. Elle ne tolère pas non plus l’abrasion (frottements) et a tendance à jaunir sous l’effet de produits alcalins (sueur, lessive, détachant).

Côté confort, les vêtements contenant beaucoup d’acrylique ne sont pas respirants. Ils conservent l’humidité et la transpiration, ce qui peut occasionner des mauvaises odeurs.

L’acrylique recyclé : une alternative plus écologique, mais tout de même polluante

L’acrylique recyclé représente une alternative moins polluante à l’acrylique conventionnel. Il permet en effet de réutiliser une matière déjà existante, sans avoir besoin d’extraire à nouveau du pétrole. L’acrylique recyclé peut être issu de matériaux excédentaires non utilisés par la production, ce qui évite aussi la création de déchets.

Mais le recyclage nécessite tout de même l‘utilisation de produits chimiques toxiques et ne règle pas le problème de la libération de microparticules de plastique lors du lavage.


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Contenu rédigé par Marion Mesbah

Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.

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