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Le coton : ses avantages et ses inconvénients

Dans l’industrie textile, le coton est la matière première naturelle la plus plébiscitée au monde, avec près de 25 millions de tonnes récoltées par an.

Jean Fil - Champs de coton du Gers
Des champs de coton du Gers (crédits photo : Jean Fil)
Par Marion Mesbah. Publié le 25 janvier 2023. Dernières modifications le 30 juin 2023.

Le coton : définition

Le coton est une fibre végétale provenant de la plante nommée le cotonnier. Il existe une cinquantaine d’espèces différentes, mais seulement quatre sont aujourd’hui utilisées pour la production de fibres à des fins textiles. Le coton “mexicain” (Gossypium hirsutum en latin) est le plus populaire, puisqu’il représente 90% de la production mondiale. Il est originaire, comme son nom l’indique, du Mexique et il est principalement cultivé en Amérique du Nord.

Depuis le XIXème siècle, le coton est la fibre naturelle la plus produite au monde, mais les premiers signes de culture remonteraient à 7 000 ans au Mexique et à 8 000 ans en Inde. Aujourd’hui, il représente un quart de la production mondiale de fibres.

Où est produit le coton ?

Le cotonnier est une plante des régions tropicales ou subtropicales. Elle a besoin de beaucoup d’eau pendant sa croissance, puis de chaleur et de soleil pendant sa phase de maturation.

Actuellement le coton vient principalement de Chine, d’Inde, des Etats-Unis, du Brésil et du Pakistan. Pour sa part, la production européenne reste anecdotique, puisqu’elle ne représentait qu’1% de la production mondiale en 2018. Elle est assurée par la Turquie, la Grèce, l’Espagne (Andalousie), la Bulgarie et l’Albanie.

Quelles sont les étapes de transformation du coton ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la fibre ne provient pas de la fleur de coton, mais des capsules (les fruits) du cotonnier. Lorsqu’elles s’ouvrent, elles éclatent en dévoilant une touffe duveteuse et aérienne protégeant les graines. C’est à partir de cette matière que sont extraites des fibres mesurant de 2 à 5 cm.

  1. La récolte des bourres de coton est effectuée manuellement ou mécaniquement.
  2. Les fibres sont ensuite séparées des graines (égrenage), puis conditionnées en balles pressées.
  3. Les fibres sont débarrassées de leur cuticule (mince couche de cire) grâce à des bains bouillants afin de pouvoir être transformées en fil. Sans cette étape, le coton ne peut ni être blanchi, ni être coloré.
  4. Les fibres sont ensuite nettoyées, triées et peignées pour être filées.
  5. Le fil mis en bobine part à l’étape du tricotage, afin d’obtenir un tissu en coton.
  6. Une dernière étape, parfois optionnelle, est l’ennoblissement du coton pendant laquelle il est traité en fonction du résultat souhaité (teinture, adoucissant, imperméabilisant, etc.).

Ces étapes de transformation requièrent des produits chimiques et sont souvent effectuées dans des pays différents.

Les différentes utilisations du coton

Le coton dans l’industrie textile

La confection textile représente le principal débouché du coton : il est utilisé pour l’habillement (vêtements, accessoires…), le linge de maison (draps, rideaux, serviettes de bain, housses de couette…), la décoration (tapis, feutres, dentelles…) et l’ameublement (rembourrage). Il représente à lui-seul 40% de la production textile au monde, ce qui en fait la matière textile la plus utilisée.

La fibre de coton permet de produire différentes matières textiles tissées ou tricotées, d’épaisseur et de qualité variables : voile de coton, jersey, percale, gaze, mousseline, coton peigné, coton piqué, popeline, sergé, denim, ouate, etc. Les fibres les plus longues sont les plus qualitatives, donc les plus chères.

Coton vert chaussettes

Le coton dans l’industrie des cosmétiques et de l’hygiène

Ce sont surtout les linters (fibres de cellulose recouvrant les graines) qui sont utilisés en cosmétique, ainsi que dans le domaine de l’hygiène et de la santé. Ils permettent de confectionner des lingettes, des coton-tige, des tampons hygiéniques, ou encore des pansements et compresses.

Le coton dans l’alimentation

Les graines récoltées et séparées des fibres permettent de produire de l’huile, de la farine et des tourteaux pour l’alimentation des animaux d’élevage.

D’autres utilisations du coton

La coque de la graine de coton peut servir à produire de l’énergie. 

Les tourteaux de coton sont aussi utilisés dans l’industrie agricole, comme engrais ou substrats de culture. 

La cellulose permet de confectionner du papier.

Quels sont les avantages du coton ?

Une fibre naturelle peu onéreuse

Le coton est peu cher à l’achat par rapport à d’autres fibres naturelles, comme le chanvre ou le lin. Ce prix bas s’explique par divers facteurs :

  • sa culture intensive, qui permet de faire baisser les coûts de production ;
  • ses différentes étapes de transformation qui peuvent être mécanisées et nécessitent moins de temps que pour d’autres fibres ;
  • les pays de culture et de transformation du coton, dans lesquels la main-d’œuvre est peu onéreuse.

Des textiles agréables à porter

Le coton plaît pour ses nombreuses qualités : il est confortable, doux, absorbant et offre une isolation convenable. Il est autant prisé pour la confection des linges de bain que pour les vêtements du quotidien ou de travail.

Hypoallergénique, il se révèle également peu irritant.

Un entretien facile

Le coton peut être nettoyé sans problème en machine à 30 ou 40°C. Les linges de maison et le coton blanc peuvent même supporter des températures supérieures (jusqu’à 90°C pour certains).

Les fibres de coton sont résistantes à la chaleur, ce qui permet de les mettre au sèche-linge et de les repasser facilement.

Lemahieu - Masque coton bio noir Le Tricolore

Quels sont les inconvénients et limites du coton ?

La culture du coton conventionnel est nocive pour l’environnement

C’est l’une des cultures les plus polluantes au monde, qui pose problèmes à plusieurs niveaux.

  1. Le cotonnier est sensible aux parasites et maladies, c’est pourquoi il subit de nombreux traitements chimiques tout au long de son cycle de vie. Sa culture consomme à elle-seule près de 25% des pesticides et 10% des herbicides utilisés dans le monde, pour seulement 2 à 3% de terres cultivées. Les rejets de ces produits nocifs impactent la qualité des sols, les nappes phréatiques, les cours d’eau et la biodiversité locale.
  2. Pendant sa croissance, le cotonnier demande beaucoup d’eau : il consomme entre 8 000 et 10 000 L pour 1 kilo de coton. Pour la fabrication d’un seul t-shirt, sa consommation équivaut à 70 douches. Son irrigation ne peut se contenter des seules pluies et engendre le détournement de ressources naturelles, comme les rivières, les lacs et nappes phréatiques, dans des pays qui manquent déjà d’eau. A titre d’exemple, la mer d’Aral située en Asie centrale faisait partie des plus grands lacs de la planète en 1960. En 2000, elle avait perdu 75% de sa superficie et 90 % de son volume. La mise en place de barrages et la diversification des cultures ont été nécessaires pour réussir à en sauver une partie.
  3. Pour augmenter la productivité et les rendre plus résistants, les cotonniers sont génétiquement modifiés. Depuis 2012, plus de 50% des cotonniers cultivés dans le monde sont des OGM (90% en Inde et 80% en Chine).

Les différentes étapes de transformations du coton, dont le blanchiment et la teinture, nécessitent là encore l’utilisation de dizaines de produits chimiques (soude, chlore, ammoniaque, métaux lourds, etc.). Elles peuvent être réalisées dans différents pays, augmentant encore l’impact environnemental de la culture du coton. S’ajoute en plus le bilan carbone du transport final du produit prêt à être vendu.

En conclusion, même si le coton est une fibre naturelle, sa culture est considérée comme écologiquement désastreuse. Des alternatives au coton conventionnel, comme le coton biologique ou le coton recyclé permettent de diminuer cet impact.

La culture du coton conventionnel est problématique au niveau humain

Tant au niveau sanitaire que social, la culture du coton se révèle néfaste pour les humains.

Les travailleurs et riverains des cultures sont directement exposés aux pesticides causant de nombreux effets délétères sur leur santé. D’autant plus que de nombreux phytosanitaires interdits dans l’Union Européenne sont encore utilisés dans les pays d’Asie. Le nombre de cancers dans le Pendjab (région indienne productrice de coton) a augmenté, par exemple, de plus de 50% entre 2001 et 2016. Or de nombreuses équipes de recherche suspectent un lien entre les troubles du spectre autistique et l’usage de pesticides, ainsi que de métaux lourds.

L’histoire du coton est également tristement associée à celle de l’esclavage, notamment aux Etats-Unis. Mais le recours au travail forcé et au travail des enfants est encore d’actualité : de nombreuses atteintes aux droits humains et des conditions de travail déplorables ont été constatées dans la filière. Cela a par exemple été le cas pendant des décennies en Ouzbékistan. Ce n’est qu’en 2021 que le système de travail forcé a pris fin dans le pays et qu’un salaire minimal a été négocié avec les syndicats. L’OIT (Organisation Internationale du Travail) annonçait alors que « deux millions d’enfants et un demi-million d’adultes avaient été libérés du travail forcé depuis le début du processus de réforme du secteur du coton en Ouzbékistan ». Mais en 2020, 1 produit en coton sur 5 provenait de camps de travail chinois dans lesquels étaient exploités les Ouïghours (ethnie à majorité musulmane vivant dans la province chinoise du Xinjiang). Des initiatives, comme celles de Better Coton, tentent d’œuvrer pour l’accès à un travail plus décent.

Pour consommer des vêtements en coton de manière plus éthique, vous pouvez privilégier les labels comme GOTS, BioRe, ou Fairtrade Max Havelaar. Ils garantissent le respect de conditions de travail décentes et la limitation, voire l’interdiction, de l’utilisation de substances nocives.

Le coton est une matière peu durable

Le coton n’est pas le matériau naturel le plus résistant et stable. S’il dispose d’une bonne capacité d’absorption, l’inconvénient est qu’il met du temps à sécher, ce qui peut occasionner le développement de moisissures.

Il peut aussi rétrécir au lavage, voir ses couleurs s’altérer ou déteindre, se déchirer et ne pas résister à l’abrasion.

Les différences entre coton conventionnel et coton biologique

Le coton biologique ou organique compense beaucoup d’inconvénients de la culture conventionnelle. Il répond aux standards de l’agriculture biologique :

  • culture sans pesticides de synthèse ni engrais chimiques de synthèse ;
  • OGM interdits ;
  • consommation d’eau limitée (elle serait 60% moins importante qu’en agriculture conventionnelle) ;
  • les agriculteurs pratiquent l’alternance des cultures, plus bénéfique pour les sols et la biodiversité que la monoculture intensive ;
  • certaines certifications garantissent également un commerce équitable, assurant des revenus minimums aux agriculteurs et des conditions de travail décentes.

L’impact de la production de coton organique serait ainsi 50% moins élevée que celle du coton conventionnel.

Toutefois même le coton biologique est produit en dehors de l’Europe (en Inde, Chine, Kirghizistan et Turquie majoritairement), ce qui implique des transports avec un lourd bilan carbone. La production reste minime et ne peut remplacer le coton conventionnel. Pour le bilan 2019-2020, près de 250 000 tonnes de fibres de coton biologiques ont été cultivées, soit l’équivalent de 1% seulement de la production totale de coton. Le prix de la tonne de coton biologique est plus élevé et se répercute sur le prix du produit fini. Enfin, une enquête récente du New-York Times, publiée en avril 2022, révélait que l’Inde, l’un des deux principaux producteurs de coton bio, falsifie la certification et que le coton bio ne serait en réalité que du coton (conventionnel).

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Marques de France - Avatar - Marion Mesbah

Contenu rédigé par Marion Mesbah

Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.

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