C'est quoi le lyocell ? Ses avantages et inconvénients

Le lyocell : définition

Le lyocell est une fibre fabriquée de manière artificielle et commercialisée depuis les années 90. Elle est obtenue à partir de matière première naturelle : la pulpe de bois (cellulose), généralement extraite d’eucalyptus ou de feuillus comme le chêne et le bouleau.

Le terme lyocell provient de la contraction des mots « lyophilisation » et « cellulose ».

Il s’agit donc d’une matière hybride. Elle n’est pas naturelle, puisque la fibre de lyocell n’existe pas telle quelle dans la nature, à l’inverse de celles du coton, du lin ou du chanvre. Mais elle n’est pas non plus considérée comme synthétique, puisqu’elle n’est pas fabriquée chimiquement à partir de charbon ou de pétrole, contrairement au polyester ou à l’acrylique par exemple.

Quelles différences entre lyocell et Tencel® ?

Tencel® est le nom de marque déposé par l’entreprise autrichienne Lenzing pour le procédé de création de sa fibre de lyocell. Les deux noms font donc référence au même matériau.

Il existe également d’autres noms de marques déposés pour le lyocell, comme Alceru® ou Newcell®.

Où est produit le lyocell ?

Les végétaux permettant la fabrication du lyocell proviennent principalement de forêts européennes (Autriche) ou sud-africaines.

L’entreprise autrichienne Lenzing est le leader mondial de la production de cette fibre. C’est elle qui fournit la majorité des marques. Elle possède différents sites de productions dans le monde : en Europe (Autriche, République Tchèque, Royaume-Uni), mais aussi en Asie (Thaïlande, Chine, Indonésie) et sur le continent américain (Etats-Unis, Brésil). Le lyocell de cette marque serait majoritairement fabriqué en Europe.

Quelles sont les étapes de transformation du lyocell ?

1. Le bois prélevé est transformé en petites particules fines, lesquelles sont ensuite dissoutes dans un mélange de solvant peu toxique (oxyde d’amine) et d’eau à haute température. Cela permet d’obtenir une sorte de pâte de bois.
2. Cette cellulose obtenue est filtrée dans une machine spécifique, puis filée, afin d’obtenir des fibres longues et fines.
3. Ces fibres sont ensuite nettoyées, séchées et lubrifiées, avant de partir en tissage pour obtenir le tissu lyocell final.

La fabrication de lyocell se fait quasiment en circuit fermé : les solvants et l’eau sont recyclés pour être réutilisés, ce qui ne génère presque pas de déchets.

En 2000, l’entreprise Lenzing a d’ailleurs reçu pour ce procédé de fabrication le « prix de la meilleure technologie pour le développement durable » lors de la remise des « European Awards for the Environment ». Dans cette catégorie, la Commission européenne récompense les « recherches et innovations permettant la mise au point de techniques de production économes et moins polluantes ».

Les différentes utilisations du lyocell

En 2018, la production mondiale de lyocell était de plus de 415 000 tonnes. Elle augmente chaque année et pourrait atteindre près du double en 2027.

Le lyocell dans l’industrie textile

C’est le principal débouché du lyocell : il est utilisé dans différents domaines de l’industrie textile. On le retrouve dans les vêtements (robe, pantalon, jean, chemise, sous-vêtement…), le linge de maison (couette, duvet, serviette de toilette…) ou les tissus techniques (sport, vêtements médicaux…). Il se décline désormais aussi en accessoires et chaussures.

D’autres utilisations du lyocell

Le lyocell permet la confection de certains produits d’hygiène, comme les pansements ou compresses médicales.

Il sert également à fabriquer certains types de papiers et du simili cuir synthétique.

Dans le domaine du transport, le lyocell est utilisé dans la fabrication de filtres automobiles ou de bandes transporteuses.

Quels sont les avantages du lyocell ?

Une matière à l’impact environnemental réduit

Il s’agit de son principal atout : à plusieurs niveaux, la fabrication de lyocell se révèle moins polluante que celle d’autres fibres, qu’elles soient synthétiques ou naturelles.

1. Le process de fabrication est réalisé en circuit fermé avec très peu de déchets. Les solvants sont réutilisés à plus de 99%. Les travailleurs ne sont donc pas exposés à des produits dangereux, susceptibles d’affecter leur santé. Le produit final est également sans danger pour le consommateur. La production du lyocell utilise 95% moins d’eau et émet moitié moins de CO2 par rapport à d’autres matières conventionnelles.
2. La matière première est naturelle, provenant d’arbres qui ont la capacité de pousser rapidement et avec peu de besoins en eau et fertilisant (contrairement à la plante de coton par exemple). L’eau de pluie suffit en effet généralement à la culture de l’eucalyptus. Ce bois est issu d’arbres cultivés pour la plupart dans des forêts certifiées FSC ou PEFC, qui œuvrent pour le respect de normes d’exploitation durables.
3. Le lyocell est 100% biodégradable (dans le cas où il n’est pas mélangé à d’autres fibres synthétiques).

Des textiles agréables et polyvalents

Le lyocell est une matière souvent comparée à la soie ou à la viscose. Son toucher doux et effet « peau de pêche » est agréable et léger à porter, mais cette matière dispose également d’autres qualités.

C’est un tissu respirant et régulateur, qui permet d’absorber une partie de l’humidité et des odeurs de transpiration : le lyocell se révèle ainsi 50% plus absorbant que le coton. Ces propriétés le prédestinent à la fabrication de vêtements de sport, de vêtements d’été ou de linge de lit.

Le lyocell dispose d’une bonne résistance, malgré sa douceur et son élasticité naturelle, qui lui confère une grande durabilité. Les fibres de lyocell ne boulochent pas, ne se détendent pas, ne rétrécissent pas au fil des lavages et ne se déchirent pas facilement. Contrairement aux matières naturelles comme le lin, le lyocell ne se froisse pas, donc ne nécessite pas de repassage.

Enfin, ses propriétés naturelles d’absorption grâce à ses fibres lisses facilitent l’étape de teinture et permettent une bonne stabilisation des couleurs dans le temps.

Des tissus d’entretien facile

Le lyocell s’entretient et se lave facilement en machine à basse température (30°C ou 40°C). Il sèche à l’air libre rapidement. Comme pour le lavage d’autres tissus, il est conseillé de trier le linge par couleurs.

Évitez de mettre vos vêtements ou autres tissus en lyocell trop régulièrement au sèche-linge, pour ne pas que les hautes températures ne finissent par abîmer les fibres (ou choisissez un séchage à température douce). Évitez également les cycles d’essorage trop forts.

Si vous avez besoin de repasser un tissu en lyocell, procédez sur l’envers et utilisez une température basse.

Quels sont les inconvénients, limites et dangers du lyocell ?

Une fibre plus chère à l’achat

Le lyocell est plus cher à l’achat que les fibres synthétiques, ou même que certaines fibres naturelles comme le coton.

Cette différence de prix s’explique par :

• ses étapes de fabrication, qui demandent un processus technologique unique et moins répandu que pour d’autres fibres ;
• son volume de production encore bas (même s’il est en augmentation chaque année), qui ne permet de baisser les coûts autant que pour d’autres matières. À titre d’exemple, 415 000 tonnes de lyocell ont été produites en 2018 contre plus de 25 millions de tonnes de coton à la même période.

Aller plus loin dans l'aspect écologique

La fabrication du lyocell est plus respectueuse de l’environnement que celle d’autres matières, mais certains autres critères influent sur l’empreinte carbone du produit final.

1. Un vêtement en lyocell fabriqué en France ou en Europe n’aura évidemment pas le même bilan écologique qu’un vêtement fabriqué en Asie (impact des transports, mais aussi utilisation d’énergies fossiles et polluantes augmentent massivement la production de CO2).
2. Les vêtements 100% lyocell ont un impact moins important que des vêtements mixtes, mélangés à d’autres matières.
3. La provenance du bois est aussi un critère à prendre en compte : exploité dans des zones de monocultures intensives, il peut avoir un impact négatif sur l’environnement. Le fait de ne cultiver qu’une seule essence d’arbres est en effet moins favorable à la biodiversité, épuise les ressources du sol plus rapidement, rend les maladies plus facilement transmissibles, etc. Privilégiez les produits en lyocell dont la matière première est issue de forêts certifiées (FSC ou PEFC) : même si ces labels ne sont pas parfaits, ils garantissent un minimum d’engagements sociaux et environnementaux.

À noter : en 2020, la marque Tencel® a lancé les premières fibres neutres en carbone certifiées. L’entreprise Lenzing souhaite généraliser ce principe à toute son industrie d’ici 2050, en utilisant des énergies renouvelables, en réduisant ses émissions de CO2 et en pratiquant la compensation carbone.

Quelles différences entre lyocell et viscose ?

Il s’agit toutes les deux de fibres artificielles à base de cellulose de bois. Mais la principale différence entre le lyocell et la viscose réside dans leur impact environnemental. Pour obtenir de la viscose, les industriels ont recours à des produits chimiques comme le disulfure de carbone, nocif autant pour la planète que pour la santé des travailleurs. Ces produits ne se recyclent pas et produisent donc des déchets toxiques. De plus, la viscose consomme beaucoup d’eau lors de son processus de transformation et se dégrade mal en fin de vie. Enfin, elle est accusée de participer à la déforestation.

Le lyocell est donc considéré comme une alternative écologique à la viscose.