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Matières

C'est quoi le simili cuir ?

Tout savoir sur cette matière textile synthétique qui veut imiter le cuir et pourtant, qui n'a pas le droit d'utiliser le mot "cuir".

Crédits photo : m0851 / Unsplash
Par Marion Mesbah. Publié le 13 mars 2023. Dernières modifications le 11 novembre 2024.

Le simili cuir : définition

Le “simili cuir”, aussi appelée “cuir synthétique”, “faux cuir” ou “cuir artificiel” sont, tous, des termes erronés et répréhensibles par la DGCCRF. On doit parler de matières textiles, car le cuir ne peut désigner qu’une peau animale.

Ainsi cette matière textile, qui a pour objectif de reproduire et d’imiter l’aspect visuel du cuir, est confectionnée, soit à partir de fibres synthétiques issues de la pétrochimie, soit à partir de fibres végétales ou de fibres recyclées.

L’une des imitations les plus connues est le Skaï®, une marque allemande déposée dans les années 60. L’épopée du Skaï® a commencé à la fin du XIXe siècle en Allemagne. Il a ensuite été beaucoup utilisé par l’armée durant la Seconde Guerre Mondiale, lorsque l’accès au cuir était rationné. Mais c’est dans les années 50 qu’il s’est véritablement généralisé et que plusieurs industriels se sont lancés dans sa fabrication.

Comment différencier le cuir de ses imitations ?

Les matières textiles synthétiques arrivent parfois très bien à imiter l’apparence du cuir. Mais ces deux matières sont en réalité très différentes.

Contrairement au cuir, les matières qui l’imitent ne sont pas d’origine animale. C’est un matériau 100% synthétique et non naturel. Le cuir fait quant à lui référence à la matière obtenue à partir de peau animale qui, séparée de la chair, et ensuite tannée et préparée pour la rendre imputrescible. Le cuir peut provenir de différents animaux : bovins (vaches, taureaux, buffles, yacks…), caprins (chèvres, moutons, chamois, agneaux…), reptiles (crocodiles, serpents) ou encore poissons.

Quelques indices peuvent vous permettre de différencier leurs différences :

  • au toucher, la matière textile synthétique imitant le cuir présente une surface plus régulière, plus fine et plus légère ;
  • visuellement, son aspect est plus brillant et elle garde les marques de pliage, alors que le cuir mat et souple retrouve naturellement sa forme initiale ;
  • le revers du cuir est en nubuck, quand celui de la matière textile synthétique est un tissage ;
  • le cuir dégage une odeur caractéristique ;
  • le cuir absorbe l’humidité et l’eau alors que la matière textile synthétique n’est pas poreuse.

Quelles différences entre le simili cuir, cuir vegan et cuir végétal ?

L’utilisation du terme « cuir » est encadrée par le décret 2010-29 du 8 janvier 2010, indiquant qu’elle est « interdite dans la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau ». Un produit imitant le cuir et ne provenant pas de peau animale ne peut donc pas utiliser le terme “cuir” même précédé de “simili” ou “assimilé”.

Sémantiquement, le « cuir végétal » ou le « cuir vegan » n’existe pas, puisque le véganisme ou l’adjectif « végétal » excluent intrinsèquement toute provenance d’origine animale.

Comme nous l’écrivions dans l’article expliquant ce qu’est le cuir végétal, l’amalgame est souvent fait avec le « cuir tannage végétal ». L’expression fait référence à une peau animale traitée avec des tanins végétaux provenant généralement de feuilles ou d’écorces (et non avec des tanins minéraux à base de sulfate de chrome). De même, le « cuir pleine fleur » n’est pas une matière à base de pétales de plantes : il s’agit d’un type de peau animale dont la surface supérieure est intacte, conservant ainsi son grain naturel et ses irrégularités.

Où sont produites les matières imitant le cuir ?

La Chine est le premier producteur au monde de matières textiles synthétiques imitant le cuir. Les exportations se font ensuite vers différents continents : Asie, Europe, Amérique du Nord et Amérique du Sud.

Quelles sont les étapes de fabrication des matières imitant le cuir ?

Les matières imitant le cuir sont surtout fabriquées à base de polyuréthane (PU) ou de polychlorure de vinyle (PVC). Les procédés peuvent légèrement varier selon le composant et le grain final recherché. Mais ils utilisent tous différents produits chimiques pour protéger (stabilisants) et assouplir (plastifiants et lubrifiants) le matériau.

  • Préparation d’une solution de liquide plastifiant, à base de pétrole et de produits de synthèse.
  • Versement du mélange sur une base textile (coton ou polyester), ou plus rarement sur du papier, puis séchage en four afin que la matière durcisse. Il s’agit de l’étape d’enduction, qui est réalisée deux fois.
  • Passage entre deux rouleaux chauffés pour obtenir un matériau compact, uniforme et traité.
  • Découpage en longues bandes de tissu.
  • Traitements finaux pour obtenir la texture et le rendu souhaité (brillant, mat, vintage, avec grains fins ou grossiers, etc.).

Les différentes utilisations des matières imitant le cuir

Ces matières sont utilisées dans presque tous les domaines où l’on retrouve du cuir.

Les imitations de cuir dans l’industrie textile

Il s’agit de l’une de ses principales utilisations. Nous retrouvons les imitations de cuir dans l’habillement pour la confection de vêtements (robes, jupes, shorts, pantalons, vestes, blousons, etc.), de chaussures et accessoires (bracelets, porte-clés, gants, chapeaux, ceintures, etc.). Il est également présent en maroquinerie (sacs, portefeuilles, porte-documents, étuis de protection, valises, etc.).

Egalement utilisées pour les tissus d’ameublement (canapés, chaises, housses, garnitures, etc.), pour la décoration ou le rangement (boîtes, tentures murales, etc.), les matières textiles d’imitation du cuir sont nettement moins chères.

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Une jupe en simili cuir de la marque Parisienne et Alors

D’autres utilisations des matières imitant le cuir

Les matières textiles imitant du cuir sont très présentes dans l’industrie automobile (sièges de voiture, selles, revêtements de volant, etc.). Certains matériaux synthétiques peuvent être utilisés pour des applications extérieures (sellerie animale, revêtements de bateaux).

Enfin, nous retrouvons ces matières dans le secteur médical, comme protection des surfaces.

Quels sont les avantages des matières imitant le cuir ?

Un matériau bon marché

Par rapport au cuir, les matières imitant le cuir sont nettement moins chères à produire. Son prix de vente final est donc aussi plus bas pour le consommateur.

Une matière polyvalente

Les matières imitant le cuir peuvent subir différents traitements les rendant très polyvalents et faciles à travailler.

  • Grâce aux teintures, elles se déclinent en une large palette de couleurs permettant une grande créativité.
  • Elles sont facilement personnalisables : forme, texture, grain, épaisseur peuvent être adaptées à la demande.
  • Elles peuvent être vendues au mètre comme n’importe quels tissus.
  • Elles peuvent être facilement cousues et découpées.

Ces matières imitant le cuir sont également imperméables, les rendant intéressantes pour les vêtements extérieurs.

Traitées contre les UV, elles résistent mieux au soleil que le cuir, qui a tendance à « vivre » naturellement.

Des alternatives qui ne proviennent pas d’animaux

Les matières imitant le cuir représentent une alternative vegan, pour toute personne ne souhaitant pas consommer de produits d’origine animale. Il faut savoir que la Chine est le premier producteur de cuir et qu’aucune loi n’y encadre le traitement des animaux, qui sont élevés de manière intensive. Les matières imitant le cuir permettent donc de bénéficier de l’esthétisme du cuir sans participer à l’exploitation animale.

À noter toutefois : tous les matières imitant le cuir ne sont pas forcément vegan. Certains industriels les utilisent en mélange avec des chutes de vrai cuir, quand d’autres ont recours à des produits synthétiques qui peuvent avoir été testés sur les animaux (colles, solvants, etc.). Il est difficile d’obtenir des informations concrètes et transparentes à ce niveau, mais vous pouvez questionner les marques et vous renseigner sur leur éthique concernant le bien-être animal.

Un entretien facile

Les traitements d’imperméabilité que subissent beaucoup de matières imitant le cuir facilitent leur entretien. Les tissus et revêtements ne se tachent pas facilement, puisque les liquides ne pénètrent pas dans les fibres. Utilisez simplement un chiffon légèrement humidifié pour le nettoyage ou une brosse souple. Proscrivez l’utilisation de produits abrasifs ou chimiques pour l’entretien et le détachage.

Pour le lavage, choisissez un programme à basse température (30°C), avec un essorage doux. Vérifiez toutefois l’étiquette de votre produit en amont, car toutes ces matières d’imitation ne peuvent pas être passées à la machine à laver. Le séchage est effectué uniquement à l’air libre, si possible à plat pour éviter tout risque de déformation.

Les matières imitant le cuir ne nécessitent pas de soins réguliers comme le cuir pour bien vieillir.

Quels sont les inconvénients et limites des matières imitant le cuir ?

Des matières peu écologiques

Les matières imitant le cuir sont issues de la pétrochimie, ce qui en fait des matières polluantes et peu écologiques.

  • La matière première est une ressource fossile non renouvelable (pétrole).
  • Le processus de fabrication utilise de nombreux produits chimiques toxiques, aussi bien pour les humains que pour l’environnement.
  • Les matières imitant le cuir ne sont pas biodégradables en fin de vie, sachant que la durée de dégradation du plastique est de l’ordre de plusieurs centaines d’années. Les vêtements et autres textiles terminent généralement dans des décharges à ciel ouvert ou bien sont incinérés, libérant des fumées toxiques.

Pour pallier ces problèmes, des alternatives moins polluantes voient petit à petit le jour : des imitations à partir de bouteilles recyclées ou encore à partir de fibres végétales (voir paragraphe dédié ci-dessous). Celles-ci restent toutefois très marginales sur ce marché. Les matières textile synthétiques d’origine végétale restent pour l’instant un sujet de niche, qui ne sont proposées que par de petites marques se voulant engagées et écoresponsables.

Des matières peu durables et pas toujours qualitatives

Tous les matières imitant le cuir cuirs n’offrent pas la même qualité ou le même rendu. Certaines permettent d’obtenir une belle imitation du cuir, mais d’autres conserveront un aspect grossier et faux.

Les autres inconvénients de ces matières sont ceux inhérents au plastique :

  • elles peuvent parfois dégager une odeur chimique peu agréable ;
  • elles ont un toucher froid et n’offrent pas d’isolation thermique particulière ;
  • elles ont tendance à retenir la transpiration et les odeurs.

En s’usant, les matières imitant le cuir s’effritent et elles sont difficilement réparables, ce qui les rend peu durables. Peu élastiques également, les matières se déchirent facilement et ne supportent pas bien les frottements ou les torsions.

Enfin, les matières imitant le cuir sont inflammables : elles fondent et se trouent au contact des flammes ou d’un mégot de cigarette.

Des alternatives plus écologiques

Si les matières imitant le cuir sont majoritairement fabriquées à partir de plastique, il existe désormais de nombreuses alternatives issues du recyclage ou de végétaux (fabrication à partir de pulpes, fibres, ou déchets de culture).

Elles sont souvent moins polluantes à fabriquer et parfois biodégradables, lorsqu’elles ne sont pas mélangées à des matériaux synthétiques pétrolifères. Mais elles ont l’inconvénient d’être plus chères à l’achat, puisque encore peu développées (les coûts de production sont élevés), et souvent peu durables.

De plus, leur bilan carbone est parfois alourdi par le lieu de production de la matière première, ou encore l’ajout de substances chimiques synthétiques au moment de la fabrication, comme le polyuréthane (rappelons-le, issu de la pétrochimie).

Ces matières imitant le cuir plus écologiques sont fabriquées à partir :

  • de bouteilles en plastique recyclées ;
  • de marc de raisin (résidus de l’industrie viticole), avec les marques Vegea® et TannGreen®;
  • de pommes (déchets de la filière agroalimentaire), avec la marque Apple Skin® ;
  • d’ananas (fibres extraites des feuilles constituant des déchets de récolte de la filière agroalimentaire), avec la marque Piñatex® ;
  • de différents fruits invendus (peau de nectarines ou mangues par exemple), avec la start-up Fruitleather Rotterdam® ;
  • d’hévéa (latex naturellement produit par l’arbre) ;
  • de cactus (feuilles), avec la marque Desserto® ;
  • de mycomatériaux (champignons), avec la marque Muskin® ;
  • de bactéries (souche de thé fermenté ou kombucha).

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Contenu rédigé par Marion Mesbah

Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.

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