Table des matières
Le simili cuir : définition
Le simili cuir est confectionné à partir de fibres synthétiques assimilées au plastique et issues de la pétrochimie. Désormais, il peut aussi être produit à partir de fibres végétales ou de fibres recyclées.
Cette matière a pour objectif de reproduire et d’imiter l’aspect visuel du cuir véritable.
Elle est aussi appelée « cuir synthétique », « faux cuir » ou « cuir artificiel ». Le nom Skaï® est quant à lui le nom d’une marque allemande déposée dans les années 60.
Le simili cuir a commencé son développement à la fin du XIXe siècle en Allemagne. Il a ensuite été beaucoup utilisé par l’armée durant la Seconde Guerre Mondiale, lorsque l’accès au vrai cuir était rationné. Mais c’est dans les années 50 qu’il s’est véritablement généralisé et que plusieurs industriels se sont lancés dans sa fabrication.
Comment différencier le simili cuir du véritable cuir ?
Le simili cuir arrive parfois très bien à imiter l’apparence du vrai cuir. Mais ces deux matières sont très différentes.
Contrairement au cuir, le simili cuir n’est pas d’origine animale. C’est un matériau 100% synthétique et non naturel. Le cuir fait quant à lui référence à la matière obtenue à partir de peau animale qui, séparée de la chair, et ensuite tannée et préparée pour la rendre imputrescible. Le cuir peut provenir de différents animaux : bovins (vaches, taureaux, buffles, yacks…), caprins (chèvres, moutons, chamois, agneaux…), reptiles (crocodiles, serpents) ou encore poissons.
Quelques indices peuvent vous permettre de différencier un produit en simili cuir d’un produit en cuir véritable :
- au toucher, le simili cuir présente une surface plus régulière, plus fine et plus légère ;
- visuellement, son aspect est plus brillant et il garde les marques de pliage, alors que le cuir mat et souple retrouve naturellement sa forme initiale ;
- le revers du cuir est en nubuck, quand celui du simili cuir est un tissage ;
- le cuir dégage une forte odeur caractéristique ;
- le cuir absorbe l’humidité et l’eau alors que le simili cuir n’est pas poreux.
Quelles différences entre simili cuir, cuir vegan et cuir végétal ?
L’utilisation du terme « cuir » est encadrée par le décret 2010-29 du 8 janvier 2010, indiquant qu’elle est « interdite dans la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau. ». Un produit imitant le cuir et ne provenant pas de peau animale est donc un « simili » ou « assimilé ».
Sémantiquement, le « cuir végétal » ou le « cuir vegan » n’existe pas, puisque le véganisme ou l’adjectif « végétal » excluent intrinsèquement toute provenance d’origine animale. Pour plus de cohérence et de précision, nous parlerons donc de « simili cuir vegan » ou de « simili cuir végétal ».
Comme nous l’écrivions dans l’article expliquant ce que sont le cuir végétal et le cuir vegan, l’amalgame est également souvent fait avec le « cuir tannage végétal ». L’expression fait référence à une peau animale traitée avec des tanins végétaux provenant généralement de feuilles ou d’écorces (et non avec des tanins minéraux à base de sulfate de chrome). De même, le « cuir pleine fleur » n’est pas une matière à base de pétales de plantes : il s’agit d’un type de peau animale dont la surface supérieure est intacte, conservant ainsi son grain naturel et ses irrégularités.
Où est produit le simili cuir ?
La Chine est le premier producteur de simili cuir au monde. Les exportations se font ensuite vers différents continents : Asie, Europe, Amérique du Nord et Amérique du Sud.
Quelles sont les étapes de fabrication du simili cuir ?
Le simili cuir est surtout fabriqué à base de polyuréthane (PU) ou de polychlorure de vinyle (PVC). Les procédés peuvent légèrement varier selon le composant et le grain final recherché. Mais ils utilisent tous différents produits chimiques pour protéger (stabilisants) et assouplir (plastifiants et lubrifiants) le matériau.
- Préparation d’une solution de liquide plastifiant, à base de pétrole et de produits de synthèse.
- Versement du mélange sur une base textile (coton ou polyester), ou plus rarement sur du papier, puis séchage en four afin que la matière durcisse. Il s’agit de l’étape d’enduction, qui est réalisée deux fois.
- Passage entre deux rouleaux chauffés pour obtenir un matériau compact, uniforme et traité.
- Découpage en longues bandes de tissu.
- Traitements finaux pour obtenir la texture et le rendu souhaité (brillant, mat, vintage, avec grains fins ou grossiers, etc.).
Les différentes utilisations du simili cuir
Le simili cuir est utilisé dans presque tous les domaines dans lesquels on trouve du cuir véritable.
Le simili cuir dans l’industrie textile
Il s’agit de l’une de ses principales utilisations. Nous retrouvons le simili cuir dans l’habillement pour la confection de vêtements (robes, jupes, shorts, pantalons, vestes, blousons, etc.), de chaussures et accessoires (bracelets, porte-clés, gants, chapeaux, ceintures, etc.). Il est également présent en maroquinerie (sacs, portefeuilles, porte-documents, étuis de protection, valises, etc.).
Le simili cuir est aussi utilisé pour les tissus d’ameublement (canapés, chaises, housses, garnitures, etc.), pour la décoration ou le rangement (boîtes, tentures murales, etc.).
D’autres utilisations du simili cuir
Le simili cuir est très présent dans l’industrie automobile (sièges de voiture, selles, revêtements de volant, etc.). Certains cuirs synthétiques peuvent être utilisés pour des applications extérieures (sellerie animale, revêtements de bateaux).
Enfin, nous retrouvons du simili cuir dans le secteur médical, comme protection des surfaces.
Quels sont les avantages du simili cuir ?
Un matériau bon marché
Par rapport au cuir véritable, le simili est nettement moins cher à produire. Son prix de vente final est donc aussi plus bas pour le consommateur.
Une matière polyvalente
Le simili cuir peut subir différents traitements le rendant très polyvalent et facile à travailler.
- Grâce aux teintures, il se décline en une large palette de couleurs permettant une grande créativité.
- Il est facilement personnalisable : forme, texture, grain, épaisseur peuvent être adaptés à la demande.
- Il peut être vendu au mètre.
- Il peut être facilement cousu (le simili cuir peut aisément être traversé par une aiguille traditionnelle) et découpé.
Côté propriétés, il n’absorbe pas l’eau et se révèle non poreux, ce qui en fait une matière intéressante pour les vêtements d’extérieurs et revêtements imperméables.
Traité contre les UV, il résiste mieux au soleil que le cuir véritable, qui a tendance à « vivre » naturellement.
Une alternative qui ne provient pas d’animaux
Le simili cuir représente une alternative vegan au cuir, pour toute personne ne souhaitant pas consommer de produits d’origine animale. Il faut savoir que la Chine est le premier producteur de cuir et qu’aucune loi n’y encadre le traitement des animaux, qui sont élevés de manière intensive. Le simili cuir permet donc de bénéficier de l’esthétisme du cuir véritable sans participer à l’exploitation animale.
A noter toutefois : tous les simili cuir ne sont pas forcément vegan. Certains industriels l’utilisent en mélange avec des chutes de vrai cuir, quand d’autres ont recours à des produits synthétiques qui peuvent avoir été testés sur les animaux (colles, solvants, etc.). Il est difficile d’obtenir des informations concrètes et transparentes à ce niveau, mais vous pouvez questionner les marques et vous renseigner sur leur éthique concernant le bien-être animal.
Un entretien facile
Les traitements d’imperméabilité que subissent beaucoup de simili cuir facilitent leur entretien. Les tissus et revêtements ne se tachent pas facilement, puisque les liquides ne pénètrent pas dans les fibres. Utilisez simplement un chiffon légèrement humidifié pour le nettoyage ou une brosse souple. Proscrivez l’utilisation de produits abrasifs ou chimiques pour l’entretien et le détachage.
Pour le lavage, choisissez un programme à basse température (30°C), avec un essorage doux. Vérifiez toutefois l’étiquette de votre produit en amont, car tous les produits en simili cuir ne peuvent pas être passés à la machine à laver. Le séchage est effectué uniquement à l’air libre, si possible à plat pour éviter tout risque de déformation.
Le simili ne nécessite pas de soins réguliers comme le cuir véritable pour bien vieillir.
Quels sont les inconvénients et limites du simili cuir ?
Une matière peu écologique
Le simili cuir est issu de la pétrochimie, ce qui en fait une matière polluante et peu écologique.
- Sa matière première est une ressource fossile non renouvelable (pétrole).
- Le processus de fabrication utilise de nombreux produits chimiques toxiques, aussi bien pour les humains que pour l’environnement.
- Le simili cuir n’est pas biodégradable en fin de vie, sachant que la durée de dégradation du plastique est de l’ordre de plusieurs centaines d’années. Les vêtements et autres textiles terminent généralement dans des décharges à ciel ouvert ou bien sont incinérés, libérant des fumées toxiques.
Pour pallier ces problèmes, des alternatives moins polluantes voient petit à petit le jour : simili cuir à partir de bouteilles recyclées ou encore à partir de fibres végétales (voir paragraphe dédié ci-dessous). Celles-ci restent toutefois très marginales sur le marché du simili cuir. Le simili cuir végétal reste pour l’instant une matière première de niche, qui n’est proposée que par de petites marques se voulant engagées et écoresponsables.
Une matière peu durable et pas toujours qualitative
Tous les similis cuirs n’offrent pas la même qualité ou le même rendu. Certains permettent d’obtenir une belle imitation du cuir véritable, mais d’autres conserveront un aspect grossier et faux.
Les autres inconvénients de cette matière sont ceux inhérents au plastique :
- il peut parfois dégager une odeur chimique peu agréable ;
- il a un toucher froid et n’offre pas d’isolation thermique particulière ;
- il n’est pas aéré, donc a tendance à retenir la transpiration et les odeurs.
En vieillissant, le simili cuir s’effrite en s’usant et peut difficilement être réparé, ce qui le rend peu durable. Peu élastique, la matière se déchire facilement et ne supporte pas bien les frottements ou torsions.
Enfin, le simili est inflammable : il fond et se troue au contact des flammes ou d’un mégot de cigarette.
Des alternatives plus écologiques que le simili cuir conventionnel
Si le simili cuir est majoritairement fabriqué à partir de plastique, il existe désormais de nombreuses alternatives issues du recyclage ou de végétaux (fabrication à partir de pulpes, fibres, ou déchets de culture). Elles sont souvent moins polluantes à fabriquer et parfois biodégradables, lorsqu’elles ne sont pas mélangées à des matériaux synthétiques. Mais elles ont l’inconvénient d’être plus chères à l’achat, puisque encore peu développées (les coûts de production sont élevés), et souvent peu durables. De plus, leur bilan carbone est parfois alourdi par le lieu de production de la matière première, ou encore l’ajout de substances chimiques synthétiques au moment de la fabrication, comme le polyuréthane (rappelons-le, issu de la pétrochimie).
Ces similis cuirs plus écologiques sont fabriqués à partir :
- de bouteilles en plastique recyclées ;
- de marc de raisin (résidus de l’industrie viticole), avec les marques Vegea® et TannGreen®;
- de pommes (déchets de la filière agroalimentaire), avec la marque Apple Skin® ;
- d’ananas (fibres extraites des feuilles constituant des déchets de récolte de la filière agroalimentaire), avec la marque Piñatex® ;
- de différents fruits invendus (peau de nectarines ou mangues par exemple), avec la start-up Fruitleather Rotterdam® ;
- d’hévéa (latex naturellement produit par l’arbre) ;
- de cactus (feuilles), avec la marque Desserto® ;
- de mycomatériaux (champignons), avec la marque Muskin® ;
- de bactéries (souche de thé fermenté ou kombucha).
Contenu rédigé par Marion Mesbah
Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.