Que signifie « made in PRC » ?

Made in PRC
Une même destination avec un changement de dénomination pour essayer de dissimuler une origine de fabrication qui est souvent critiquée. Entre le travail forcé des Ouïgours et le travail des enfants ou encore les cosmétiques testés sur les animaux, la Chine ne fait pas figure d’exemple dans le respect des conditions de travail de ses ouvriers.
Quant à la qualité souvent « jetable » des produits, elle a donné naissance au terme peu flatteur de « chinoiseries », lequel est relativement injuste sachant que la qualité est davantage liée au savoir-faire et au temps consacrés plutôt qu’à l’origine de fabrication. La porcelaine de Chine est d’ailleurs reconnue pour sa finesse, la sériciculture (élevage du ver à soie) et l’artisanat de la soie sont classés à l’Unesco depuis 2009, comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Nous ne tomberons pas non plus dans l’hypocrisie de répudier absolument tous les produits de fabrication chinoise. Rien que l’ordinateur avec lequel j’écris et mon smartphone sont made in China. Même ceux du néerlandais Fairphone sont également fabriqués en Chine, avec toutefois une chaîne d’approvisionnement plus vertueuse, qui s’engage à respecter les droits fondamentaux des ouvriers promus par l’Organisation International du Travail (OIT) et de mettre en œuvre des conditions de travail décentes. Tous ces produits en provenance d’Asie présente un avantage indéniable surtout en période de crise : leurs prix. Des prix bas, abordables, accessibles aux classes sociales les plus défavorisés. La mondialisation a également offert à la classe moyenne ce « en même temps », ou on peut à la fois s’offrir de nouveaux vêtements, changer son ameublement et partir en vacances.
Néanmoins, on se doit de garder à l’esprit que les prix toujours tirés vers le bas se font au détriment des travailleurs et de la planète. La marque de vêtements SHEIN, un mastodonte de l’ultra fast-fashion, est devenue le parfait exemple, un cas d’école, systématiquement citée pour illustrer aussi bien cette course effrénée aux petits prix, la tendance absurde et futile de suivre la mode ou encore ce besoin frénétique de posséder / d’acheter pour exister. On ne compte plus les dérives tant SHEIN accumule les désastres humains et environnementaux : des ouvriers exploités, sans contrat de travail, sans protection individuelle lors de la réalisation de tâches sensibles (teinture, tannage, sablage, etc…) payés à la cadence, des produits chimiques interdits dans l’Union Européenne mais allègrement utilisés en Chine, des usines qui ne traitent pas les eaux usées, des usines alimentées par des énergies fossiles, etc. Ainsi il est très facile de fustiger la Chine et le made in China, mais au final n’avons pas nous-même créé ce monstre ?


Contenu rédigé par Élodie Lapierre
Depuis plus de 10 ans, je suis chargée d’études en santé environnementale. J'ai toujours à coeur d’informer et sensibiliser les individus, afin qu’ils soient des consommateurs avertis et aguerris.Le site Marques de France est géré en toute indépendance et n’appartient à aucune entreprise privée. Toutes les recherches effectuées et tous les contenus rédigés répondent à un unique objectif : promouvoir les marques qui contribuent à l’économie du pays.
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