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Où en est le marché de la fourrure ?

Tout ce que vous devez savoir sur cette matière naturelle controversée, ainsi que sur son alternative synthétique, la fourrure synthétique.

Fourrure et cuir
Crédits photo : Léo / Pixabay
Par Marion Mesbah. Publié le 25 août 2024. Dernières modifications le 25 août 2024.

Définition de la fourrure

La fourrure est une matière naturelle, qui se compose à la fois de la peau, du duvet (sous-couche de poils denses et courts) et des poils de couverture ou jarre (couche externe plus longue et qui donne sa couleur au pelage).

Elle se distingue donc de la laine, qui est le résultat de la tonte de l’animal, et du cuir qui est une peau sur laquelle tous les poils ont été retirés.

La fourrure provient de la dépouille d’un animal généralement sauvage (non domestiqué), qui peut être : un vison, un renard, un castor, un lynx, un glouton, une hermine, un rat musqué, un chinchilla, un raton laveur, un ours, un coyote, un phoque, une loutre, un hamster, un écureuil, une belette, une martre, une mouffette, un loup, etc.

La fourrure est l’ancêtre de toutes nos matières textiles actuelles, portée depuis la préhistoire par les premiers humains pour se protéger contre les aléas climatiques.

Où est produite la fourrure ?

La fourrure a tout d’abord été produite dans des pays comme les États-Unis, le Canada et la Russie. Les pays froids, disposant de grandes étendues territoriales, sont également les habitats naturels des animaux dont la fourrure est prisée.

Les fermes d’élevage se sont ensuite développées, réduisant la dépendance au piégeage et permettant de produire de la fourrure même dans des pays tempérés. Puis les pays asiatiques sont rentrés sur le marché devenant les principaux acteurs du secteur. Ils peuvent se permettre d’appliquer des réglementations moins strictes, notamment en termes de bien-être animal, ce qui aboutit à une forte productivité à bas prix.

En 2014, Hong-Kong, territoire indépendant situé au sud-est de la Chine, était le principal exportateur de fourrure, quand la Chine produisait pour sa part près de 35 millions de peaux. En Europe, les fourrures en provenance du Danemark et de la Finlande ont longtemps été prisées par les marques de luxe. La Pologne faisait également partie des plus grands producteurs au monde, faisant du continent européen un important acteur de cette industrie.

Notons que les fourrures sont principalement vendues aux enchères par des maisons spécialisées, puis achetées par les grandes marques de mode.

Ces dernières années, environ 90% de la production mondiale de fourrure provenait de l’élevage de visons (source : National Geographic).

Quelles sont les étapes de transformation de la fourrure ?

Pour fabriquer un vêtement en fourrure, il faut d’abord disposer d’animaux.

Si certaines fourrures proviennent de la chasse ou du piégeage en pleine nature, la plupart des peaux proviennent désormais d’animaux élevés dans des fermes dédiées et tués uniquement dans cet objectif.

Pour extraire la fourrure, les animaux sont ensuite dépecés ou écorchés, souvent grâce à des machines. Puis, les fourrures sont triées et apprêtées.

Elles passent par différentes étapes : salage pour éliminer l’eau des tissus, décharnage pour retirer les résidus de chair, nettoyage et dégraissage, séchage, adoucissage, tannage, teinture éventuelle et finitions. Ces étapes permettent de garder la peau souple et de la rendre imputrescible, avant qu’elle ne parte en confection textile.

Le marché de la fourrure dans le monde et en France

Petit retour en arrière, dans l’industrie de la mode, la fourrure est devenue particulièrement tendance au XVIIIème siècle. Rare et précieuse, elle était l’apanage des plus aisés. Pour répondre à la demande croissante, les premiers élevages ont été créés. L’industrie de la fourrure se portait très bien jusque dans les années 60, avant que son commerce ne soit associé à une menace pour la survie de certaines espèces, comme le léopard ou l’ocelot. Le recours à des espèces en danger a ensuite été interdit dans les années 70, rassurant l’opinion et permettant à la fourrure d’être toujours plus rare jusque dans les années 80 où le krach boursier d’octobre 1987  a précipité sa chute.

Dans les années 90, les nombreuses campagnes anti-fourrure, portées entre autres par le célèbre slogan « Plutôt à poil qu’en fourrure » de l’ONG PETA, marque la rupture entre la mode et la fourrure.

Passées les années 2000, son commerce reste malgré tout important. En 2015, l’industrie mondiale de la fourrure pesait encore plus de 35 milliards d’euros et employait plus d’1 million de personnes (source : Le Monde). La demande exponentielle de certains pays asiatiques compense la perte d’intérêt des pays occidentaux pour la fourrure.

Néanmoins, à partir de 2020, la production de fourrure chute à nouveau, quasiment de moitié en 2 ans dans l’Union Européenne (source : Euronews). La crise sanitaire de la Covid19 a impacté le marché, puisque les élevages ont été soupçonnés de favoriser la propagation de virus. En effet, les élevages d’animaux en cage, avec une forte promiscuité, favorise le développement de zoonoses (maladies transmises par l’animal à l’humain). Ainsi des millions d’animaux ont été abattus par précaution, dont 17 millions de visons au Danemark.

Actuellement, la fourrure est toujours une industrie lucrative dans certains pays, notamment au Canada, où la production est liée à des traditions ancestrales des peuples natifs. La traite de la fourrure fait en effet partie de la culture du pays, dont elle a longtemps était la principale ressource et qui reste actuellement liée au métier de trappeurs. En 2023, le prix moyen d’une peau de castor y était de 39$, contre 22$ en 2022, pour un chiffre d’affaires de plus de 340 000$ pour la vente de 9 400 peaux au cours de l’année (source : Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest). Dans le pays, le secteur de la fourrure a en fait connu un rebond après la crise du Covid.

En France, les premières fermes à visons sont apparues dans les années 20. Dans les années 60, notre territoire comptait environ 300 fermes d’élevage. Certaines produisaient encore il y a quelques années plus de 25 000 peaux par an. En 2020, seuls 4 élevages de visons étaient encore en activité dans l’hexagone. Différentes pétitions, motivées par des enquêtes vidéos effectuées par les associations de défense des animaux, ont alors été lancées pour réclamer leur fermeture définitive. À la suite de la promulgation de la loi visant à lutter contre la maltraitance animale en novembre 2021, le dernier élevage situé à La Chapelle-d’Andaine dans l’Orne a dû fermer ses portes. Les fermes à fourrure sont donc désormais interdites en France, décision également motivée par la crise sanitaire. Toutefois, et cela semble contradictoire, les importations de fourrures européennes et internationales semblent toujours autorisées dans le pays (sous certaines conditions).

En Europe, plus d’une dizaine de pays ont légiféré pour interdire les fermes d’élevage, comme le Royaume-Unis, l’Autriche, la Belgique, l’Allemagne, la République tchèque, la Croatie, l’Italie ou encore la Norvège. Le Parlement européen étudiait d’ailleurs  en 2023 une pétition appelant à l’interdiction totale de la fourrure. Aujourd’hui, la réglementation de l’UE interdit « l’importation de fourrures de certaines espèces originaires de pays utilisant les pièges à mâchoires ou originaires de pays ne respectant pas les normes en matière de piégeage sans cruauté, convenues au niveau international. » 

Les différentes utilisations de la fourrure

La fourrure animale reste encore utilisée dans l’industrie textile, notamment dans le luxe et le haut de gamme. Elle est utilisée pour confectionner des manteaux et des éléments plus discrets comme des cols, des garnissages de capuche, des couvre-chefs (bonnets, casquettes, chapkas, toques, bobs…), voire des accessoires comme des pompons, des caches-oreilles, des manchons ou des écharpes. Cela permet à la fourrure d’être portée plus facilement, de façon moins ostentatoire et même hors saison froide.

La fourrure naturelle est aussi utilisée pour la confection d’objet déco, comme des housses de coussin et des abat-jours, voire des peluches. Enfin, elle s’affiche sur la petite maroquinerie, comme les porte-clés, les portefeuilles, les porte-monnaies et les sacs.

Son image a longtemps été associée au luxe et à la noblesse. C’était alors un vrai signe visible de richesse, mais aussi de raffinement. Dans les années 30, de nombreuses personnalités starifiées en portaient, comme Marlène Dietrich, Grace Kelly, Marilyn Monroe, Elisabeth Taylor, Catherine Deneuve ou encore Charlotte Rampling.

Si les campagnes des associations de protection des animaux ont fait baisser sa popularité, en n’hésitant pas à s’en prendre directement aux personnalités qui en portaient publiquement (à l’instar de Jennifer Lopez), la fourrure semble aujourd’hui connaître un regain d’intérêt.

Qu’elle soit vraie ou fausse, elle s’affiche sur le dos de personnalités comme Kim Kardashian ou Dua Lipa, valorisant le style « mob wives », cette esthétique « femme de mafieux » ou « femme de gangster », qui se veut glamour et opulente.

La fourrure s’est aussi transformée pour toucher de nouveaux publics. Elle a investi les dressings masculins sous l’influence des marques de luxe, et se décline aussi en version teintée, à motifs ou mélangée à d’autres matières naturelles pour la rendre plus légère et facile à marier. Même les pays de climat chaux, comme les Émirats Arabes Unis, proposent ce type de vêtements dans leurs magasins.

Synthétique ou naturelle, elle revient donc de manière cyclique (comme beaucoup de tendances) sur le devant de la scène.

Quels sont les avantages de la fourrure ?

Une matière chaude, isolante et confortable à porter

Les animaux disposent de fourrure afin de pouvoir naturellement se protéger des aléas climatiques.

Ceux qui possèdent un épais pelage vivent souvent dans des zones hostiles, dans lesquelles le froid, la neige, le vent et les intempéries sont courants.

Si l’humain s’est servi depuis la nuit des temps des peaux de bêtes et de la fourrure animale, c’est justement pour bénéficier de cette protection contre les éléments. La fourrure tient chaud et se révèle être un très bon isolant. Les matières naturelles sont également douces, agréables à porter.

Une fibre durable

La fourrure naturelle a l’avantage d’être durable. Si elle est bien entretenue, sa durée de vie peut atteindre plusieurs décennies et se léguer. Il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver, en seconde main, des vêtements ou objets vintage en fourrure qui ont plus de 60 ans.

Théoriquement, la fourrure est même biodégradable, mais cela dépend en réalité des traitements chimiques qu’elle a reçus afin d’être apprêtée.

Les personnes qui soutiennent l’industrie de la fourrure naturelle affirment qu’il s’agit d’une ressource renouvelable, qui permet de contrôler les populations d’animaux trop nombreux pour le milieu naturel, sans jamais impacter les populations menacées. Au Canada, la chasse fait l’objet d’un encadrement concernant la saison d’ouverture et les quotas autorisés. Toutefois, la grande majorité des fourrures n’est pas sauvage. Elle ne provient pas d’animaux chassés en pleine nature, dans leur environnement, mais de fermes d’élevage.

Quels sont les inconvénients et limites de la fourrure ?

Une matière chère à l’achat

Les vêtements et accessoires en fourrure ont longtemps présenté un prix d’achat très élevé, qui les associaient au luxe. Il y a encore quelques décennies, il s’agissait d’un vrai investissement, qui ferait partie intégrante de l’héritage transmis à la descendance.

Toutefois, ce constat n’est plus forcément vrai de nos jours. La fourrure animale est devenue très accessible, notamment du fait de sa transformation dans des pays dans lesquels la main-d’œuvre n’est pas chère.

Le prix d’une vraie fourrure est ainsi passé de 59€ à 19€ entre 2015 et 2020 (source : Reporterre).

Des conditions de détention et de mise à mort des animaux cruelles

Depuis les années 70, de nombreuses voix s’élèvent contre l’industrie de la fourrure. En France, c’est celle de Brigitte Bardot qui s’est faite entendre. Elle s’est toujours battue contre l’exploitation animale et notamment celles des bébés phoques.

Mais c’est surtout au début des années 90 que les campagnes de communication anti-fourrure se sont multipliées à l’échelle internationale, sous l’élan d’ONG et d’associations. C’est notamment le cas de PETA, qui s’est entourée de nombreux mannequins, comme Naomi Campbell, pour sensibiliser sur le sujet.

Les opposants dénoncent tout d’abord des conditions de détention des animaux élevés pour leur fourrure, enquêtes et images à l’appui. Enfermés dans des cages particulièrement exigües et insalubres, ils vivent dans le stress et la détresse. Ils n’ont pas la possibilité de s’adonner à leurs comportements naturels (grattage, baignade, fouissage, etc.). Certains animaux en viennent à développer des troubles du comportement, tels que l’automutilation ou du cannibalisme. Les animaux en décomposition côtoient parfois les animaux encore en vie et les sujets malades peuvent rester à l’agonie pendant des jours.

Les conditions de mise à mort des animaux sont également pointées du doigt. Elles sont effectuées par électrocution anale ou vaginale, par asphyxie, par empoisonnement, par gazage, par noyade, par matraquage ou par décapitation, générant des souffrances.

Les animaux piégés directement dans la nature ne sont pas épargnés par la cruauté. Leurs membres peuvent être brisés, le manque d’eau et de nourriture les fait dépérir et ils sont à la merci des prédateurs. Une souffrance qui peut durer plusieurs jours, jusqu’à ce que les pièges soient relevés.

À titre d’exemple, la réalisation d’un seul manteau nécessite près de 20 renards roux, 12 à 15 lynx, 15 à 24 renards polaires  ou encore 30 à 80 visons (source : 30 Millions d’Amis – Protection Suisse des Animaux, rapport septembre/octobre 2008). Chaque année, environ 140 millions d’animaux sont tués dans le monde pour alimenter l’industrie de la fourrure (source :Planetoscope).

En conséquence, de nombreuses marques et créateurs ont renoncé à utiliser la fourrure naturelle dans leurs collections, en lui préférant des alternatives synthétiques. Dès 1994, Calvin Klein a fait le choix de ne plus avoir recours à la vraie fourrure, tout comme Stella McCartney et Vivienne Westwood. Ralph Lauren, Tommy Hilfiger, le groupe H&M, Inditex (Zara, Bershka, Pull and Bear, Stradivarius…), American Apparel, Topshop et Zalando ont tous adhéré quelques années plus tard à l’initiative Fur Free Alliance, s’engageant à ne plus en utiliser. Chanel, le groupe Kering (Gucci, Balenciaga, Saint Laurent…) se sont également engagés en ce sens.

Que ce soit par conviction ou sous pression du public et des associations de défenses des animaux, les marques de haute-couture comme de fast-fashion sont donc de plus en plus nombreuses à afficher leur renoncement à l’utilisation de cette matière controversée.

Un impact environnemental non négligeable

L’élevage d’animaux pour leur fourrure a un fort impact environnemental :

  • il nécessite de grandes quantités de nourriture pour les animaux pendant leurs mois de détention
  • les excréments, comme dans le cas des fermes à visons, créent des pollutions au phosphore et à l’azote dans les sols et les cours d’eau.
  • la biodiversité, notamment les espèces endémiques (qui ne vivent que sur un territoire restreint) peut également pâtir des pièges posés pour capturer les animaux, qui ne sont pas sélectifs.

Ensuite, la transformation et les traitements appliqués à la fourrure nécessitent de nombreux produits chimiques (chrome, formaldéhyde…), notamment lors de l’étape du tannage. Ils sont nocifs pour l’environnement, mais aussi pour la santé humaine.

Enfin, la crémation des carcasses va engendrer l’émission de gaz à effet de serre et des émanations toxiques polluantes.

Ainsi, les conséquences environnementales de la fourrure seraient même plus lourdes que celles de la fausse fourrure synthétique d’après PETA et Quatre Pattes.

Enfin, nous l’avons évoqué, les fermes d’élevage présentent aussi un risque sanitaire, puisqu’elles sont des lieux propices au développement de zoonoses, pouvant être à l’origine de pandémies.

Une matière à l’entretien délicat

Les textiles en fourrure ne peuvent pas être lavés en machine ou à la main comme les vêtements conventionnels. Ils nécessitent des produits de nettoyage spécifiques à sec.

De plus, ils doivent être constamment protégés des mites et de l’humidité, afin de ne pas s’abîmer.

Une fourrure mouillée doit être aérée pour sécher rapidement, mais jamais placée à proximité d’une source de chaleur, ni exposée trop longtemps à la lumière du soleil.

La vraie fourrure pourrait-elle être éthique ?

Certaines voix affirment que l’interdiction totale de la production de fourrure ne serait pas la solution. Elle ne ferait qu’étendre encore le trafic, amenant les animaux à être détenus et traités dans des conditions toujours plus déplorables. À l’inverse, faire progresser les modes d’élevage et faire pression sur les éleveurs qui n’appliqueraient pas des pratiques plus vertueuses, se révèlerait plus pertinent.

L’industrie de la fourrure assure, en effet, qu’une autre production est possible : cages plus grandes, méthodes d’abattage moins cruelles, élevage « raisonné », contrôles vétérinaires plus réguliers, etc.

L’application de règles plus strictes et de contrôles permettrait de ne pas complètement interdire la production de fourrure, mais de mieux l’encadrer, en prenant davantage en compte le bien-être animal. Le programme européen Welfur affirme, par exemple, œuvrer en ce sens, afin d’assurer une meilleure traçabilité et d’offrir une certification concernant les peaux commercialisées.

Toutefois, les associations de défense des animaux assurent que les critères retenus ne garantissent pas que les fermes à fourrure puissent réellement répondre aux besoins des différentes espèces d’animaux. De plus, elles dénoncent un conflit d’intérêt. D’une part, ce programme a été élaboré par l’industrie de la fourrure elle-même ; d’autre part, les contrôles ne seraient pas toujours pratiqués par des tiers indépendants.

(sources : OneVoice, La Fourrure française)

Que penser de la fausse fourrure synthétique ?

L’avantage numéro 1 de la fourrure synthétique est évidemment qu’elle ne contribue pas à l’exploitation animale.

D’un point de vue esthétique, la fausse fourrure peut maintenant imiter de façon troublante la vraie fourrure, notamment dans le haut-de-gamme. L’entreprise française Ecopel est d’ailleurs l’un des leaders dans la production synthétique pour le milieu du luxe. Elle a aussi créé une collection pour remplacer les fameuses coiffes de l’armée britannique, à l’origine constituées de fourrure d’ours.

Mais la fausse fourrure est-elle plus clean ?

Composée de matières synthétiques comme l’acrylique, le nylon ou le polyester, qui sont assimilées au plastique (in fine au pétrole), c’est en réaité une alternative très peu écologique. Elle est fabriquée à partir d’énergies fossiles non renouvelables et polluantes à extraire, à l’instar du pétrole ou du charbon. Lors de sa fabrication, de nombreux produits chimiques, nocifs autant pour la santé humaine que pour l’environnement, sont également utilisés. Les étapes de transformation sont également particulièrement énergivores. Lors des lavages, les textiles en fausse fourrure rejettent des nanoparticules de plastique, impactant la qualité de l’eau et la biodiversité.

En fin de vie, la fourrure synthétique ne se dégrade pas et le recyclage est quasi inexistant. Elle sera donc soit incinérée (avec les émanations nocives qui en découleront) soit enfouie. Un bilan carbone lourd pour une alternative « cruel free ».

Enfin, les matières synthétiques ne sont pas aussi douces et confortables à porter que les matières naturelles. Non respirante, la fourrure synthétique ne permet pas d’évacuer l’humidité et favorise la prolifération de bactéries, responsables des mauvaises odeurs. 

Des alternatives biosourcées, à base de plantes ou d’algues, font l’objet de recherches en laboratoire. L’objectif est de pallier aux défauts de la fausse fourrure et d’ouvrir un nouveau marché basé sur des arguments d’éco-responsabilité et sans cruauté animale. 

Comment différencier la fourrure naturelle de la fourrure synthétique ?

Dans l’industrie de la fourrure, il est parfois reproché aux étiquetages de manquer de transparence, voire d’induire le consommateur en erreur : espèce inscrite en langue étrangère, nom incomplet, affichages contradictoires, etc. (source : Reporterre).

Plusieurs éléments permettent toutefois de distinguer la fourrure naturelle de la fourrure synthétique.

  1. La vraie fourrure va être légère, suivre le mouvement et bouger sous l’effet du vent. Une fausse fourrure va présenter un rendu plus figé. 
  2. La vraie fourrure inclut un duvet, qui la rend moins uniforme qu’une fourrure synthétique. En écartant les poils, vous pourrez voir cette sous-couche supplémentaire de poils fins et denses. Dans le même ordre d’idée, les poils sont irréguliers, ils n’ont généralement pas tous la même longueur ou la même épaisseur et deviennent plus fins sur les pointes. Ils sont davantage calibrés chez la version synthétique.
  3. En séparant les poils, observez à quelle surface ils sont attachés. S’il s’agit de cuir (de peau), vous avez affaire à de la vraie fourrure. Si vous remarquez une base tissée, il s’agit de synthétique. Le test de l’aiguille permet aussi de distinguer les 2. En piquant la fourrure, la version naturelle présentera plus de résistance, du fait de la présence de peau, là où la version synthétique sera facilement transpercée.

Marques de France - Avatar - Marion Mesbah

Contenu rédigé par Marion Mesbah

Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.

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2 commentaires

  1. Rogler dit :

    Très interessant

  2. Philippe Voisin dit :

    très intéressant, belle plume, riche documentation. merci.
    je reviendrai vers vous. J’innove dans le marché textile.

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