« Si on a des volumes et de la visibilité, on peut être capable de relancer une filière », Gilles Attaf (Origine France Garantie)
Lancée en mai 2011 afin d'aider le made in France à se développer, la certification Origine France Garantie est devenue aujourd'hui un acteur fort dans le fabriqué en France. Une notoriété renforcée notamment par la pandémie.
Créée par l’association Pro France en mai 2011, la certification Origine France Garantie permet aux marques de mettre en avant leurs produits fabriqués en France. L’idée avait été proposée par Yves Jégo, député de la République sous le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy.
À l’inverse du label Entreprise du Patrimoine Vivant qui labellise les marques par leurs savoir-faire, OFG a fait le choix de ne certifier que les produits. De cette approche, Origine France Garantie souhaite inverser la tendance en espérant motiver les marques à fabriquer français.
Bien évidemment, la certification possède un cahier des charges pour garder une certaine légitimité. Pour qu’un produit soit certifié OFG, l’entreprise doit prouver qu’il répond à certains critères objectifs :
- La fabrication, le montage ou l’assemblage doivent être effectués en France;
- La moitié, au moins, de la valeur du produit doit venir d’un travail réalisé en France;
- La matière première ou le produit agricole majoritairement employé dans la fabrication doit provenir de France.
Pour Gilles Attaf, le président de l’association Origine France Garantie, « OFG est une association de chefs d’entreprises à but non lucratif qui a pour objectif de fédérer une communauté d’entrepreneurs engagés collectivement pour promouvoir et défendre auprès des consommateurs et des acteurs économiques le produire en France exigeant » nous explique-t-il par téléphone.
Aujourd’hui OFG comptabilise près de 700 entreprises partenaires dont un ou plusieurs produits possédent la certification. Au total, plus de 32 000 produits peuvent prétendre à utiliser le logo.
"On a souvent été mis en avant pendant la crise"
Gilles Attaf, président de l'association Origine France Garantie« Même si on commençait à prendre de l’ampleur avant la crise liée à la pandémie Covid 19, cette dernière a été très avantageuse pour nous. En effet, il y a eu un réel déclic pour une grande partie des Français qui se sont rendus compte que notre pays et notre consommation étaient très dépendants de l’Asie. Pendant les deux ans qui ont suivi la pandémie, les médias parlaient énormément du made in France, et cela a sûrement aidé les entreprises à lancer leurs produits fabriqués en France. Avec notre certification, on apporte aux entreprises et aux marques une énorme plus-value sur les produits. Les clients commencent à reconnaître le logo et s’y intéressent.
Toujours dans l’optique de faire avancer le made in France, nous avons dernièrement signé un partenariat avec le label Entreprise du Patrimoine Vivant pour travailler main dans la main. Au début, cette collaboration va surtout prendre forme dans les salons et expositions où nous allons partager nos stands. Grâce à ça, nous allons pouvoir échanger notre visibilité et nous soutenir pour labelliser et certifier encore plus de marques et de produits.«
Cocorifeu, la mascotte rebelle des JO de Paris 2024
Face à la polémique des mascottes officielles en grande partie fabriquées en Asie, les équipes d’Origine France Garantie ont lancé leur propre mascotte 100% made in France, appelée Cocorifeu. À travers cette campagne surnommée « la mascotte de la renaissance industrielle », l’association représentée par Gilles Attaf veut prouver qu’il est possible de fabriquer en grande quantité sur notre territoire. « Le but de l’opération est de montrer que nos filières peuvent se renouveler. Quelque soit le secteur d’activité, si on a des volumes et de la visibilité, on peut, en essayant de cocher toutes les cases, être capable de relancer une filière. »
Un autre enjeu consiste à sensibiliser le grand public et mobiliser l’écosystème. Gilles Attaf est plutôt satisfait sur ce plan : « On a eu plus de 2,5 millions de personnes qui ont lu l’idée de notre projet sur LinkedIn. Et plus de 60 entreprises nous ont proposé de travailler dessus » avant d’ajouter que « la mascotte est aujourd’hui disponible en précommande et on prévoit de fabriquer ce qu’on aura vendu ».
Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.