Deuxième industrie la plus polluante derrière l’industrie pétrolière, celle du textile s’opère à tous les niveaux : exploitation des ressources naturelles, traitements chimiques des matières premières (dont la coloration des fibres textiles), transport des vêtements finis jusqu’à leurs lieux de vente, mise en décharge ou incinération des vêtements usagés. L’inventaire est long et non reluisant…
Dans un contexte de changement climatique, d’épuisement des ressources naturelles et d’une pollution diffuse omniprésente (dans l’air, l’eau et les sols), des changements s’observent à la fois du côté des consommateurs et celui des marques. Voici une liste, non exhaustive, des démarches en cours qui limitent l’impact environnemental.
La slow fashion
En opposition à la “fast fashion“, il s’agit de mettre un frein aux modes printemps-été et automne-hiver, qui se renouvellent chaque année. De plus en plus de marques proposent des pièces intemporelles, simples, qui traversent les saisons et les années (Le T-shirt Propre, Maison Alfa, Atode…).
La marque Little Woude s’est même lancée le défi de fabriquer des vêtements évolutifs pour les enfants, afin que tous les vêtements puissent être portés pendant deux ans.
La qualité
Oubliez le tee-shirt bas de gamme, ultra-léger, transparent et qui se détend en dix lavages. Privilégiez des vêtements de qualité qui certes sont plus chers à l’achat mais perdurent avec le temps.
Par exemple, un t-shirt classique a une densité de tissage de 140 -160 g/m2, voire même moins pour des t-shirts premiers prix. Les plus résistants sont plus denses, avec un grammage de 180 à 200 g/m2 .
Le lin et le chanvre en remplacement du coton
Le coton nécessite une consommation très importante d’eau, même le coton bio. La production d’un tee-shirt 100% coton requiert jusqu’à 2 500 litres d’eau. De plus, le coton est l’une des cultures les plus traitées, nécessitant près d’un quart des insecticides produits dans le monde pour à peine 2,5% de la surface mondiale cultivée (source : Association Santé Environnement Auvergne Rhône-Alpes – SERA).
À contrario, le lin et le chanvre nécessitent beaucoup moins d’eau et sont des cultures bien plus résistantes aux ravageurs (demandant peu de traitements chimiques). En plus, la France est le premier producteur européen de chanvre et le premier producteur mondial de lin !
Le marché de l’occasion
Pour donner une seconde vie à ses vêtements, pour renouveler sa garde-robe à prix-mini ou bien pour acquérir des pièces de créateurs ou de maisons de haute couture qui vous ont toujours fait rêver mais, neuves, étaient à des prix prohibitifs.
Toutefois, ce n’est pas non plus une raison pour se faire livrer toutes les semaines des vêtements d’occasion car les moyens de transport ont un impact écologique. Surtout que le dernier kilomètre est considéré comme le plus polluant. Alors préférez les boutiques et les vide-dressings accessibles en transport doux.
L’Upcycling ou la réutilisation
Cela consiste à récupérer des matières finies et à les transformer en vêtements ou accessoires, comme :
- des toiles de montgolfières, des voiles et des bâches publicitaires pour faire des sacs (Bilum, Les Toiles du Large);
- des rideaux pour en faire des vêtements (Les Récupérables);
- des combinaisons de plongée pour faire des sacs et des vêtements (Téorum, Captain Néo);
- des vieux jeans pour en faire des “nouveaux” (Individu)
- …
Le réemploi
Le réemploi concerne toutes les matières et tous les produits, qui ne sont pas considérés comme des déchets et sont réutilisés pour un usage identique.
Par exemple, cela se traduit par la récupération d’une robe pour un faire une tunique de petite fille ou créer un polo à partir d’une chemise. Cela fonctionne très bien pour réaliser des vêtements d’enfants à partir de vêtements d’adultes.
Le recyclage
Le recyclage est une opération de valorisation des déchets pour créer à nouveau une « matière première (recyclée) ».
On connaissait déjà les polaires fabriquées à partir de bouteilles en plastique (PET) recyclées. Le polyester recyclé est aussi utilisé pour la confection de sneakers (Ector) par exemple.
Les textiles peuvent aussi être recyclés et les fibres à nouveaux utilisées pour donner de nouveaux vêtements (Hopaal). La laine usagée peut également être ré-exploitée pour en faire des baskets (Ubac).
L’avantage supplémentaire est que les fibres sont recyclées selon leurs couleurs, donc pas besoin de teinture.
Ces trois termes : réutilisation, réemploi et recyclage, répondent à une définition précise inscrite dans le code de l’environnement article L541-1-1.
Commentaires (4)
Marie Paillardon
11 mars 2020 (11 h 08 min)
Bravo pour cet article à la fois détaillé et accessible à tous et merci de mettre en lumière les initiatives positives 😀 !
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Trenel
8 mars 2020 (14 h 43 min)
Belle initiative ! Le monde pourrait ainsi retrouver le bon sens !! Continuez et bon développement !!
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Emmanuel
10 mars 2020 (11 h 44 min)
Merci pour votre soutien qui nous donne beaucoup de motivation. C’est un réel plaisir de travailler sur ce projet et nous espérons vous le communiquer à chacun de vos passages sur notre site 🙂
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Anonyme
28 août 2019 (21 h 16 min)
Très belle démarche et une bonnet prise de conscience ! Bravo, bonne continuation.
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