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Modes de production

Le circuit court : qu’est-ce que c’est ?

Tout ce que vous devez savoir sur cette manière de consommer, qui limite le nombre d’intermédiaires entre le producteur et son client.

Glace Fermière Rimo
Crédits photo : Marques de France
Par Marion Mesbah. Publié le 21 mai 2024. Dernières modifications le 21 mai 2024.

Définition du circuit court

Le circuit court est un mode de commercialisation de produits issus de l’agriculture. Il peut se faire soit par vente directe, soit par vente indirecte au consommateur. Pour être considéré comme court, il ne doit engager que le minimum possible d’intermédiaires, c’est-à-dire aucun ou un seul au maximum.

La proximité géographique peut rentrer en ligne de compte, même si elle n’est pas indispensable. Il n’y a en effet aucune réglementation précisant que la vente doit se faire dans un périmètre restreint, selon un nombre de kilomètre donné.

Ce mode de distribution s’oppose au circuit traditionnel (circuit long), qui nécessite de nombreux intermédiaires et transports pour aller du producteur au client final (chaîne d’approvisionnement incluant négociants, distributeurs, supermarchés, etc.).

Les origines du circuit court

La vente et la consommation en circuit court ne sont pas nouvelles. Ce modèle de distribution a, en effet, toujours existé : les humains se sont perpétuellement procurés leurs denrées alimentaires auprès de paysans (lorsqu’ils ne cultivent pas par eux-mêmes) et ont fréquenté les marchés. Le circuit court a simplement été supplanté par de nouvelles façons de produire et de consommer, du fait :

  • du développement de la grande distribution ;
  • de la croissance des villes éloignant les lieux de production ;
  • du déploiement des transports ;
  • de la mondialisation augmentant la part des échanges internationaux.

Il faudra attendre les années 2000 pour que le modèle de circuit court refasse son apparition en Occident. En France, la relance s’est faite notamment avec le développement des AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), ce partenariat entre des agriculteurs (ou une coopérative agricole) et un groupe de consommateurs, qui achète régulièrement à l’avance un panier de denrées sélectionnées et produites par la ferme. Citons également La Ruche qui dit Oui !, développée quelques années plus tard, et permettant ici encore de mettre en lien agriculteurs / producteurs et clients.

Les différents modèles de circuits courts

Lorsque l’on parle de circuit court, deux modes de vente distincts sont à prendre en compte.

La vente directe

Il s’agit de vendre directement entre le producteur / l’agriculteur et le consommateur / client. Elle inclut :

  • la vente sur place à la ferme ;
  • la livraison directe au consommateur à domicile ou en point relais ;
  • la vente sur les marchés, les foires ou les salons ;
  • la vente en ligne sur des plateformes e-commerces des agriculteurs ;
  • la vente par correspondance sur catalogue ;
  • la vente par distributeur automatique (réfrigéré ou non) appartenant à l’agriculteur ;
  • la vente dans un local collectif ;
  • la cueillette libre-service (le client récolte puis paye la quantité cueillie) ou libre-récolte (le client achète à l’avance une production et récolte quand il le veut) ;
  • la restauration à la ferme (table d’hôtes, repas fermiers, ferme auberge, etc.).

La vente indirecte

La vente indirecte ne peut être considérée comme du circuit court que s’il n’y a qu’un seul et unique intermédiaire entre le producteur et le consommateur. Elle inclut :

  • la vente en point de vente collectif regroupant plusieurs producteurs ;
  • la vente auprès de restaurants traditionnels ou collectifs (cantines, maisons de retraite…) ;
  • la vente à un commerçant (type magasins bio, de produits locaux ou de produits en vrac) ;
  • la vente auprès d’un groupement d’achats (associations de consommateurs) ;
  • la vente par un autre producteur ;
  • éventuellement la vente à certaines grandes surfaces.

Les producteurs peuvent utiliser plusieurs modes de commercialisation. La vente directe à la ferme est l’un des plus courants.

Quels produits sont concernés ?

Les produits vendus en circuit court sont des produits agricoles ou horticoles. Ils peuvent être bruts ou transformés. Cela inclut :

  • les fruits et légumes ;
  • la viande, la charcuterie, la volaille et les autres produits issus de l’élevage animal ;
  • les produits issus de la pêche ;
  • le vin, la bière, le cidre, les jus de fruits et les autres boissons ;
  • le miel ;
  • les huiles ;
  • le lait, le fromage et les autres produits laitiers ;
  • les œufs ;
  • les conserves et les bocaux ;
  • le pain, les viennoiseries ;
  • les farines ;
  • les fleurs, les plantes ornementales, fruitières et potagères.

Les produits peuvent être issus de l’agriculture biologique ou non.

Certains matériaux de construction (terre, chanvre, ardoise, chaux, issus de carrières, etc.) et les produits fabriqués à partir de laine locale (vêtements, accessoires, linge de lit, objets de déco, fils…) peuvent, a priori, aussi être inclus dans la notion de circuit court.

Quels sont les avantages du circuit court ?

La distribution en circuit court permettrait de répondre à certains de nos enjeux économiques et environnementaux actuels.

Rappelons que le secteur alimentaire fait en effet partie de ceux ayant un fort impact environnemental : « la part des émissions de gaz à effet de serre liées aux importations des produits agricoles a augmenté en France ». Elle atteint désormais près de la moitié de l’empreinte carbone alimentaire française.

Pour le consommateur

Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir mieux consommer : privilégier la qualité, se tourner vers le local et les produits fabriqués en France, préférez les modes de culture bio, soutenir des conditions de travail plus éthiques, etc. Se tourner vers le circuit court permet de répondre à certains de ces enjeux, en contrôlant mieux ce que l’on achète.

Le circuit court permet aussi de créer du lien social : le client connaît directement le producteur et bénéficie ainsi d’une meilleure transparence sur le mode de fabrication des produits (visite du lieu de production, explications concernant les méthodes d’élevage, etc.).

Consommer en circuit court permet de s’assurer d’une certaine qualité : les produits sont généralement frais et de saison. La plupart a moins besoin de conservateurs que s’ils étaient distribués en circuit long conventionnel. Cela permet aussi de bénéficier de produits issus de variétés moins répandues (variétés anciennes notamment), introuvables en grandes surfaces conventionnelles, puisque ne répondant pas aux normes imposées.

Enfin, le fait de diminuer, voire d’éliminer totalement le nombre d’intermédiaires, peut faire baisser le prix de vente des produits (même si les achats en gros permettent aussi de diminuer les tarifs, mais en impactant bien souvent la marge du producteur).

Pour le producteur

Pour les producteurs, l’avantage est d’abord économique. En circuit court, l’agriculteur peut fixer librement un prix qu’il considère comme juste, sans que celui-ci soit imposé par les négociants et distributeurs. Il bénéficie ainsi d’une rémunération plus équitable.

Ce prix juste lui permet d’assurer son salaire et sa pérennité. Les modèles d’AMAP et de La Ruche qui dit Oui ! permettent aussi de lui offrir une meilleure vision sur le long terme, une sécurité économique, en s’assurant de pouvoir vendre ses produits pendant un certain laps de temps. Cela permet d’adapter au mieux les quantités de production et de limiter l’impact des fluctuations éventuelles des marchés. Il reprend donc plus de contrôle et de pouvoir sur son activité.

Les producteurs peuvent également bénéficier d’une meilleure visibilité et se font davantage connaître auprès des consommateurs, tout en valorisant leur métier. Bénéficier des retours en direct des clients leur permet aussi de mieux répondre aux attentes, voire de lancer de nouvelles productions ou manières de produire, si la demande est forte.

Pour l’environnement

Les modes de production considérés comme plus durables (biologiques, favorisant la biodiversité, agroécologiques, respectueux du bien-être animal…) sont davantage représentés au sein des circuits courts. Cela a donc un bénéfice environnemental non négligeable. Une rémunération plus juste, une meilleure vision sur leur chiffre d’affaires et une indépendance face aux circuits de distribution classiques encourageraient en effet les producteurs à se tourner vers de pratiques plus vertueuses.

Les emballages sont bien souvent réduits (puisque les denrées nécessitent moins de trajets et de transports). Le gaspillage est limité, notamment du fait de l’absence d’exigences esthétiques (calibrage) imposées par la grande distribution et les normes européennes.

Le coût et l’impact des transports est également réduit, tout comme celui du stockage et de la distribution dans le réseau conventionnel.

Pour le territoire

En favorisant les échanges locaux et la solidarité entre membres d’un même territoire, le circuit court a également un impact positif sur l’économie du pays et sur le dynamisme des régions. Les marchés deviennent par exemple des lieux de rencontres et de tourisme incontournables.

Le circuit court permet aussi de favoriser l’autonomie alimentaire et la résilience du pays, en réduisant sa dépendance aux importations.

Quelles sont les limites de ce modèle ?

Une adaptation nécessaire pour les producteurs

Opter pour le circuit court a donc de nombreux avantages pour les producteurs, mais demande tout de même de s’adapter pour se détacher du système de distribution classique. L’agriculteur va en effet devoir diversifier ses activités pour assurer plusieurs rôles en l’absence d’intermédiaires :

  • production ;
  • manutention ;
  • stockage ;
  • transformation ;
  • étiquetage ;
  • livraison ;
  • communication / marketing.

Il va donc devoir se montrer polyvalent, développer de nouvelles compétences (formation, embauche), pour pouvoir prendre en charge toutes les étapes de distribution par lui-même. Cela peut être chronophage, difficile à gérer en parallèle d’un métier de producteur et demander un investissement financier supplémentaire. Ce mode de distribution peut aussi demander une adaptation des lieux : bâtiments, mise aux normes pour l’accueil de publics, etc.

Une qualité et une proximité pas toujours assurées

Consommer en circuit court n’assure pas forcément une qualité de produits supérieure à celle de la distribution classique.

Le producteur n’a en effet aucune obligation concernant ses méthodes de culture ou d’élevage, même si, nous l’avons vu précédemment, beaucoup d’entre eux auront plus de facilité à se tourner vers des procédés vertueux et durables. Le circuit court ne garantit donc pas forcément que les produits sont cultivés sans produits phytosanitaires (engrais, pesticides, fongicides, insecticides…) ou dans le respect du bien-être animal.

De même, le circuit court ne garantit pas la proximité. Il faut en effet différencier la notion de circuit court de la notion de produits locaux. Aucune distance kilométrique n’est légalement imposée pour pouvoir se revendiquer de circuit court

Un bilan environnemental parfois pas si intéressant

Certaines filières de distribution internationales pourraient, au final, consommer moins d’énergie que les filières de circuit court. Cela s’explique par l’optimisation des transports (grande quantités circulant en cargos, porte-conteneurs ou poils lourds entièrement pleins), et ce, malgré des distances parcourues beaucoup plus importantes. Des petits moyens de transports de producteurs en circuit court, qui ne seraient remplis que partiellement et qui seraient vides sur un trajet retour, seraient en effet moins rentables au niveau énergétique.

Pour rester concurrentielles, les filières internationales ont misé sur l’optimisation et la performance de leur système et de leur organisation, ce qui n’est pas forcément le cas en circuit court. En proportion, en prenant en compte le poids des produits transportés par rapport aux émissions de gaz à effet de serre engendrées, la distribution en circuit long peut donc se révéler finalement moins polluante (source : Natura Science)

Rappelons également que l’impact carbone d’un produit dépend de l’analyse de tout son cycle de vie (ACV). Cela inclut les transports, mais dépend surtout majoritairement du mode de production. Un produit issu de l’agriculture biologique importé peut ainsi avoir un impact environnemental réduit, par rapport à un produit issu de l’agriculture conventionnelle en circuit court.

La nécessité de changer les habitudes de consommation

En tant que consommateur, nous avons pris certaines habitudes qu’il n’est pas toujours facile d’interroger et de changer :

  • la consommation de denrées en dehors de leurs saisons classiques de production (les fameuses fraises ou tomates disponibles en plein hiver notamment) ;
  • la consommation de denrées qui proviennent de très loin (chocolat, café, thé, bananes, avocats, fruits exotiques…) ;
  • la disponibilité de tous les types de denrées alimentaires au même endroit (grandes surfaces).

Ces habitudes peuvent difficilement être conservées dans le cadre d’achats en circuit court : cela nécessite donc d’accepter de changer sa façon de consommer.


Marques de France - Avatar - Marion Mesbah

Contenu rédigé par Marion Mesbah

Après plusieurs années d’expérience dans le milieu du web, surtout comme rédactrice, Marion continue à écrire sur des sujets qui la passionnent : les plantes, les animaux de compagnie, mais aussi la consommation responsable.Ayant gardé la capacité d'émerveillement d'un enfant de 6 ans, elle est systématiquement fascinée par la moindre couleur, texture, faune ou flore offerte par la nature. Et c'est entre autres pour tenter de préserver cette beauté fragile qu'elle est convaincue que nous, humains, devons modifier notre façon de consommer. Acheter en conscience, privilégier la qualité & la durabilité, se tourner vers le local,… autant de pistes qui, si elles ne sont pas parfaites, permettent de tendre vers une plus grande frugalité.

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