Comment connaître l’impact carbone d’un produit ?
De nombreuses initiatives se multiplient pour permettre de faire des choix éclairés dans un contexte de changement climatique.

Qui sera le prochain YUKA ?
L'indice Carbone, le Score Carbone, CO2 Score ou encore l’étiquette Empreinte CarboneAmbition forte de la convention citoyenne pour le climat, qui a réuni 150 personnes pendant un peu plus de 8 mois (du 4 octobre 2019 au 21 juin 2020), l’affichage de l’impact carbone des produits n’a pas été oublié.
L’Ademe – Agence de l’environnement et maitrise de l’environnement – a lancé un appel à projets visant à promouvoir la mise en œuvre d’un score carbone. L’objectif est d’encourager financièrement les professionnels de l’industrie textile de l’habillement et des chaussures à tester de nouvelles méthodes, afin de capitaliser les retours d’expériences et aboutir à une méthode de calcul fiable, normée pour connaître l’impact carbone d’un produit.
En effet, face à l’hétérogénéité des produits vendus, l’Ademe souhaite encourager la prise d’initiative via des analyses de faisabilité. Notamment, en recueillant des données précises sur le cycle de vie de chaque produit et affiner ainsi sa base de donner.
L’appel à projets s’est terminé en mai 2022. Les dossiers déposés sont en cours d’analyse avec une publication des lauréats prévue au 3ème trimestre 2022. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant 2024.

Base de données Bilan Gaz à effet de serre de l’Ademe
L'indice Carbone, le Score Carbone, CO2 Score ou encore l’étiquette Empreinte CarboneActuellement pour calculer le bilan carbone d’un produit, via son analyse de cycle de vie (ACV), la base de données de l’Ademe est très utile. Toutefois, elle donne des informations générales par famille de produits. Par exemple, pour un t-shirt en coton, les données ne font pas de distinction entre un coton conventionnel ou un coton bio. De plus, les pays où est cultivée la matière première et où sont effectuées les étapes de transformation ne sont pas pris en compte de manière individuelle. Au final, nous avons donc un impact carbone moyen, lequel est évalué à 7kg CO2eq pour un seul t-shirt.
La réalité est que ce bilan carbone de 7kg CO2eq peut être fortement impacté par les pays qui assurent la transformation. Avec un coton venant de Grèce, un coton filé et tissé en France, ainsi qu’une confection également faite en France, le bilan carbone du t-shirt peut être revu à la baisse. D’où l’appel à projets lancé par l’Ademe.
En affinant les données, la fabrication française sera nécessairement privilégiée.
Quelques indications issues de la base de données de l’Ademe :
- Le manteau « de composition moyenne » a le plus fort impact carbone : 89 kg CO2eq
- La robe en coton, la robe en polyester et le pull en laine se partagent la deuxième place : 56 kg CO2eq
- La veste imper-respirante termine le podium : 39 kg CO2eq
- La veste simili cuir et le jean coton occupent la quatrième place : 25 kg CO2eq
- enfin les chaussures de sports : 20 kg CO2eq

Étiquette traçabilité de France Terre Textile
L'indice Carbone, le Score Carbone, CO2 Score ou encore l’étiquette Empreinte CarboneEn attendant, l’association France Terre Textile, essaie également se sensibiliser les consommateurs avec son simulateur carbone en ligne. Elle expérimente actuellement son étiquette de traçabilité et d’impact carbone. Toutefois comme pour l’Ademe, les données sont issues de valeurs moyennes et ne reflètent pas précisément la réalité.
D’après France Terre Textile « 1 kg de textiles produits en France génère deux fois moins d’équivalent CO2 qu’un produit importé de l’étranger. Par conséquent, produire en France permet de diviser par deux l’empreinte carbone des produits textiles. »
L’étiquette traçabilité et d’indice carbone prend en compte les pays où sont réalisés les 4 étapes principale de confection d’un vêtement : pays de filature, pays de tissage ou tricotage, pays d’ennoblissement, pays de confection.
Mais France terre textile critique son propre système et est consciente qu’il faut également prendre en compte : les consommations d’eau (culture et transformation de la matière première), les consommations d’énergies (gaz, fioul, électricité) et leurs origines (sources renouvelables, nucléaire, énergies fossiles…), ainsi que les directives et lois qui encadrent l’usage de produits chimiques, le droit du travail et la protection de la santé.


Contenu rédigé par Élodie Lapierre
Depuis plus de 15 ans, après des études en toxicologie et santé environnementale, j'ai toujours à coeur d’informer et sensibiliser les individus, afin qu’ils soient des consommateurs avertis et aguerris.Le site Marques de France est géré en toute indépendance et n’appartient à aucune entreprise privée. Toutes les recherches effectuées et tous les contenus rédigés répondent à un unique objectif : promouvoir les marques qui contribuent à l'économie française et permettent de limiter notre impact environnemental.