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« Il nous a manqué 6 mois » : Christophe Baudron revient sur le redressement judiciaire de sa marque Vertige

Fondateur de la marque d’électroménager Vertige, placée en liquidation judiciaire à la fin de l'année 2023, Christophe Baudron vous partage son expérience dans un entretien touchant.

Vertige - Bouilloires électriques Club
Par Baptiste Chuzeville. Publié le 9 janvier 2024. Dernières modifications le 10 janvier 2024. Publier un commentaire.

Le 22 décembre 2023, le tribunal de commerce de Tours a annoncé que la marque Vertige était placée en liquidation judiciaire. Christophe Baudron, son fondateur, espère trouver un repreneur d’ici fin janvier 2024.

L’entrepreneur revient sur les douze derniers mois de son projet en expliquant les difficultés qu’il a pu rencontrer.

Que s’est-il passé depuis le projet de lancement de votre grille-pain made in France ?

« Tout est allé tellement vite. Vertige est né parce que j’avais la conviction et l’envie de produire de l’électroménager français et sans plastique. Sur le papier, le projet Vertige était magnifique que ça soit pour moi ou pour plusieurs pouvoirs publics.

Au départ, nous devions délivrer nos bouilloires en septembre 2022. Finalement, on a pu les livrer seulement en juillet 2023. Dès lors, nous avons eu énormément de ventes mais pas assez pour combler le retard que nous avions acquis. J’ai voulu prendre des risques pour accélérer le processus de fabrication. Le projet plaisait à de nombreux investisseurs, comme des banques ou des services publics. Nous avons estimé qu’il nous fallait 1,5 million d’euros pour mener à bien cette idée.

Mais au fil des mois, les négociations stagnaient et à force de retarder l’échéance, nous nous sommes retrouvés avec des encours que nous ne pouvions plus rembourser et donc par conséquence on ne pouvait plus lancer de nouveaux produits. »

Pourtant le mois de décembre a été notre meilleure période depuis la création de la marque

Qu’auriez-vous pu faire différemment ?

« Vous savez, il nous a manqué six petits mois. Nous avions beaucoup d’attente et nous avons été assez déçus. Plusieurs aides ne sont jamais arrivées, beaucoup de personnes ont fermé les yeux sur notre situation, et la période peu propice d’inflation ne nous a pas avantagé. Tout cela est assez triste pour le made in France.

Je pense que si tout avait été respecté dans les délais par tout le monde, nous aurions pu nous lancer comme il le faut pour finaliser les négociations avec certains clients. Notre mois de décembre a été notre meilleure période depuis la création de la marque. Les démarches entamées avec le tribunal de commerce de Tours sont venues mettre un coup de frein à notre rêve d’économie locale que nous souhaitions créer. »

On visait des produits à moins de 200 euros.

Qu’est-ce que vous retenez de cette expérience ?

« Au moins j’aurai essayé ! Certes, aujourd’hui je me retrouve inscrit à Pôle Emploi, mais pour moi, il faut absolument que le fabriqué en France franchisse un cap. Aujourd’hui, on entend encore trop souvent que le made in France est inabordable. Tout le monde veut consommer français jusqu’au moment de voir le prix. Avec Vertige, j’étais obligé de faire des petites commandes, donc les coûts de fabrication étaient plus élevés ce qui se répercutaient sur le prix de vente. On visait des produits à moins de 200 euros (ndlr : pour un prix de vente final de 289€).

Dans l’immédiat, mon premier objectif est de trouver un emploi pour essayer de rembourser certaines dettes. Quand j’ai fait des prêts, mon nom était en caution, et aujourd’hui, je dois rembourser une certaine somme à plusieurs banques. »

 

Qu’en est-il de Vertige ?

« J’espère trouver un repreneur avant fin janvier, puisqu’après tout risque d’être mis aux enchères et Vertige n’aura plus beaucoup de valeur. Aujourd’hui, tout peut encore être sauvé. Au niveau de la production, il y a seulement à payer ce qu’il nous manquait (un peu moins de 200 000 euros) pour que la machine soit relancée.

Je crois encore beaucoup à Vertige et je pense que le projet vaut la peine d’être sauvé. Je le redis une nouvelle fois, mais il nous a manqué peu de chose pour parvenir à installer Vertige sur le marché du petit électroménager. Je suis encore souvent sollicité pour répondre à de nombreuses questions sur ce projet. J’ai honoré les dernières commandes jusqu’au 22 décembre avant midi pour que les gens soient satisfaits.

Pour motiver un futur repreneur, je pourrais notamment citer l’exemple de Daan Tech qui, avant d’avoir la notoriété qu’ils ont aujourd’hui, ont aussi connu des moments compliqués. »


Marques de France - Avatar - Baptiste Chuzeville

Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville

Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.

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