Les pulls femme made in France

Les marques elles-mêmes tendent à choisir une orientation pour développer leur style. Il y a des marques qui ne proposent que des pulls femmes, comme Rouge Marguerite ou Choisis-moi par exemple, et des marques qui ne visent que des hommes, à l’instar de Montlimart ou Nitto Knitwear. Je pense qu’il y a matière à débat pour savoir si une coupe est exclusivement féminine ou masculine, si une matière ou une maille l’est en particulier. Comme je l’indiquais dans notre catégorie jupes, il n’y a qu’en Occident, à l’exception de l’Écosse, qu’une jupe ne peut être portée que par une femme ou une personne se sentant femme.

Même si la distinction est faite, cela n’empêche pas d’aller piocher les pulls et autres vêtements que vous aimez dans l’une ou l’autre catégorie selon vos envies. Même si je sais pertinemment qu’il est plus facile pour une femme de s’approprier des vêtements masculins que l’inverse. D’ailleurs, cette tendance “boyfriend” est très à la mode, on parle alors de chemise “boyfriend” ou de jeans “boyfriend”, etc.

Ainsi même si nous avons choisi de reproduire un schéma consensuel des vêtements pour les hommes et les femmes, rien n’est immuable et chaque personne, au delà de son genre, peut s’approprier des codes vestimentaires car comme je l’indiquais les vêtements ont toujours été des marqueurs sociaux et genrés.

Nous nous sommes longuement demandés si nous devions créer des catégories “hommes” et “femmes” pour les pulls et pour d’autres catégories. Il s’agissait de prendre en compte le travail des marques référencées et du changement sociétal que l’on observe sur ces questions de genre.

L’habit est un marqueur de genre et un marqueur social depuis que l’Homme s’est organisé en société. Les sociétés dites “primitives” peu en contact avec les sociétés dites “modernes” marquent la différence entre le sexe féminin et le sexe masculin. Je parle de “sexe” plutôt que d’homme ou de femme pour mettre en avant la différenciation par les caractères sexuels primaires (génotype) et secondaires (phénotype). Ainsi les vêtements sont loin d’être anodins.

Par ailleurs, certaines coupes ont été créées, pensées, pour mettre en valeur ces caractères sexuels secondaires. Cela n’empêche pas qu’elles puissent être ré-utilisées, elles peuvent être appropriées par l’autre genre. Par exemple, le col plongeant en V, aussi appelé décolleté, s’est davantage vu dans la garde-robe féminine, mais il s’est également fait une place dans un certain code vestimentaire masculin.