“On m’a dit que je n’y arriverais pas”, Guillaume Bensi, co-fondateur de Green_e
Basée dans les alentours de la région rennaise, la PME française Green_e fabrique depuis cette année des chargeurs de téléphones éco-responsables made in France. Guillaume Bensi, co-fondateur de la marque, a accepté de répondre à quelques unes de nos questions. Et on y apprend notamment la sortie prochaine d'un chargeur USB-C pour les ordinateurs.

Qu'est ce qui rend votre marque Green_e si spéciale ?
“L’histoire de Green_e est assez spéciale. Premièrement elle a beaucoup évoluée en quelques années. En 2016, j’ai reçu une première claque après la COP 21 et je me suis rendu compte qu’il fallait produire des chargeurs éco-conçus. Aujourd’hui, l’état de santé de la planète inquiète, et je pense que chacun doit faire des efforts pour améliorer tout ça.
Donc depuis sept années, on fabriquait des produits éco-conçus en Asie. Et c’est là qu’on s’est rendu compte qu’il y avait un problème : on souhaite éviter de polluer avec nos chargeurs et pourtant on les fabrique à des milliers de kilomètres. Ce n’était pas logique. On a donc cherché et trouvé un accord avec l’industriel MEM (Moulage Électronique Mécanique) qui est basé à Chevillon-sur-Huillard, près de Montargis pour fabriquer nos premiers appareils made in France.”
Quelle est la force de Green_e ?
“Notre atout c’est que nos chargeurs sont éco-conçus. Ce terme il est important puisque aujourd’hui l’électronique est un domaine qui pollue énormément. Avec cette façon de fabriquer, on permet aux clients de faire un geste vers la planète, en nous redonnant les chargeurs une fois abîmés.
Tous les emballages reçus sont triés. Les câbles sont retirés de leurs emballages et divisés en deux parties. Ils sont répartis dans deux compartiments différents. Ces pièces sont ensuite broyées dans un granulateur pour obtenir des micro-granules qui seront séparées. Une fois reconditionnées, ces dernières sont acheminées vers des usines françaises pour y être réemployées dans des injecteurs qui fabriqueront de nouveaux objets.”
Quels sont vos prochains objectifs ?
“Avec notre nouveau chargeur, on souhaite dans un premier temps relocaliser 20% de notre gamme de produits sur le territoire français. En plus des appareils pour téléphones, des nouveaux chargeurs USB-C, cette fois-ci pour les ordinateurs, devraient voir le jour d’ici le premier semestre 2024. On ne se donne pas vraiment d’objectif à long terme. Lorsque j’ai lancé cette idée, beaucoup de personnes m’ont dit que ça allait être compliqué, que je n’allais pas y arriver. J’espère leur donner tort.”

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?
“Le contrôle fiabilité. Il a été compliqué à remettre en place en France. Lorsque nous avons rapatrié les machines de contrôle de la qualité, il a fallu qu’on les traduise et qu’on forme du personnel dessus. Cette démarche nous a pris énormément de temps, mais elle était importante pour que l’on continue à faire des produits d’une excellente qualité.
On souhaite garder la même fiabilité entre nos chargeurs asiatiques et français. On veut assurer à nos clients une très bonne qualité. On part du principe, que même si les chargeurs sont indispensables aujourd’hui, on ne va pas les changer tous les mois. Souvent, on essaye de garder le produit le plus longtemps possible. Il faut qu’il soit extrêmement fiable.”

Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.