Mode : les matières textiles écologiques ou éco-responsables
Les marques de mode éthiques mettent souvent en avant des matières textiles présentées comme écologiques ou écoresponsables. On vous les présente !

Les matières textiles écologiques pour une mode éco-responsable
Dans le secteur de la mode et du textile, le caractère « éco-responsable » ou « écologique » d’un vêtement n’est pas (encore) clairement défini. Nous n’avons pas de bases de données regroupant l’analyse de cycle de vie (ACV) d’un vêtement et/ou des tissus, comme on peut en trouver dans le secteur du bâtiment avec les divers matériaux employés. Même l’Ademe (Agence de maîtrise de l’énergie et de l’environnement) dans son étude « Le revers de mon look » préfère comparer les matières textiles entre elles, plutôt qu’ériger un « sacro-sainte » classement des fibres les plus écologiques. En définitif, chaque marque et chaque consommateur peut définir ce qu’est l’éco-responsabilité selon ses termes et sa sensibilité.
Personnellement, je place dans la catégorie des matières textiles éco-responsables ou écologiques des matières issues de ressources naturelles, c’est-à-dire disponibles dans l’environnement. Ces matières naturelles peuvent être d’origine végétale ou animale.
Quitte à mettre les pieds dans le plat dès le début, je positionne les cuirs issus de la filière alimentaire comme éco-responsables lorsque le tannage est végétal. La raison ? Tant qu’il y aura des consommateurs de viandes et de poissons, il y aura des peaux à valoriser (plutôt que de les détruire par incinération).
Autres fibres textiles sujettes aux débats, ce sont la laine et le coton.
Pour obtenir de la laine, il faut élever des moutons et/ou des chèvres. Or l’élevage fait partie des activités naturellement émettrices de gaz à effet de serre. Ainsi une fibre textile d’origine animale est moins écologique qu’une fibre d’origine végétale. De plus, la tonte à la chaîne des animaux peut être perçue comme un acte stressant et brutal pour l’animal. Néanmoins, ces animaux d’élevage ont été sélectionnés au fil des millénaires pour leur capacité à fournir de la laine et ne pas les tondre (aujourd’hui) reviendrait à de la négligence.
Quant à la culture du coton conventionnel, bien qu’il s’agisse d’une plante, elle est loin d’être durable, avec ses besoins en eau et en pesticides. Alors pour rentrer dans le cadre des matières dites éco-responsables, il est nécessaire que le coton soit cultivé en agriculture biologique ou qu’il soit issu du recyclage des vêtements.
Le lin
Le lin est avec le chanvre, une fibre végétale qui requiert très peu d’eau et d’intrants chimiques. De plus la France est le premier producteur de lin au monde.

Le chanvre
Le chanvre possède les mêmes propriétés que le lin. Il est facile à cultiver. Moins populaire cependant, il est voué à gagner en popularité.

La laine
Avec la laine, il est possible d’avoir un article 100% français où toutes les étapes, de l’élevage au tricotage, peuvent être réalisées en France.

La laine recyclé
La laine recyclée permet d’éviter les polémiques liées à l’élevage et à la tonte. De plus la laine recyclée est déjà teintée.

Le coton recyclé
Le coton recyclé provient d’anciens vêtements et produits textiles qui ont été broyés, puis filés à nouveau.

Le coton bio
Le coton bio nécessite moins d’eau que le coton conventionnel et sa culture se fait sans pesticide de synthèse.

La soie
La soie est produite par le ver de bombyx du mûrier. Cette sécrétion lui permet de fabriquer son cocon.

Le cuir issu de la filière alimentaire
Principalement des cuirs de bovins et de poissons, avec un tannage végétal.

Les matières artificielles offrent un bon compromis
Souvent présentées comme des matières naturelles, ce sont en réalité des matières artificielles. Même si elles sont produites à partir de pulpe de bois ou de fruits, ces matières subissent des traitements chimiques afin de transformer la cellulose végétale en fibre textile. L’usage de solvants contrecarre l’image naturelle de ces matières textiles.
Afin d’être sûr que la production de ces fibres artificielles soit réalisée dans les meilleurs conditions sociales et environnementales, il est préférable de se tourner vers des tissus labellisés par des organismes indépendants comme Oeko-Tex ou Global Recycled Standard.
Le lyocell
Le lyocell est le terme générique pour parler des matières textiles issues de l’extraction de la cellulose (cellule végétale) au contact d’un solvant.

Le Tencel®
Le Tencel® est un type de lyocell (pulpe de bois d’eucalyptus). C’est une marque déposée par l’entreprise Lenzing qui le commercialise.
Le solvant utilisé est du NMMO (N-methylmorpholine-N-oxide).

Le Modal®
Le Modal® est également un type de lyocell (pulpe de bois d’hêtre), ainsi qu’une marque déposée par la même entreprise Lenzing.
Le solvant utilisé est du sulfate de sodium.

Le Cupro®
Le Cupro® est une fibre artificielle obtenue à partir d’une réaction chimique entre le duvet qui recouvre les graines de coton (linter de coton) et une solution à base d’ammoniaque et de cuivre (cuprammonium).

La simili cuir végétal
Nommé à tord « cuir vegan », les plus connus sont le Piñatex® (à partir de fibres d’ananas), Vegea® (marc de raisin) ou encore Apple Skin® (à partir de pommes). Pour ressembler au cuir, ils nécessitent l’emploi de produits chimiques.

Les matières synthétiques à éviter
Polyamide, Polyester, Élasthanne ou encore Acrylique, toutes ces matières synthétiques sont fabriquées à partir de pétrole.
Respirabilité, résistance, légèreté… ces matières présentent des caractéristiques très recherchées par l’industrie du textile et de l’habillement, notamment pour les vêtements techniques. Elles ne sont donc pas systématiquement remplaçables.
Malgré tout, avec la prise de conscience généralisée, concernant l’impact de l’industrie de la mode sur l’environnement et les droits humains, quelques marques d’outdoor proposent des alternatives, notamment pour les maillots et les shorts de running où les tissus synthétiques sont remplacés par de la laine mérinos, qui est à la fois respirante et thermorégulatrice. Toutefois le prix n’est pas du tout le même !
Enfin même les versions recyclées des matières synthétiques apparaissent dans cette catégorie « à éviter », car ils sont loin de faire l’unanimité. Notamment le polyester recyclé, comme SEAQAL®. Constitué de PET recyclé, il est suspecté de relarguer des microfibres de plastique lors du lavage en machine et en s’usant naturellement. Alors le concept de dépolluer les océans en repêchant les plastiques pour en faire des vêtements est à nuancer, car ces plastiques seraient susceptibles de retourner dans l’océan sous forme une microscopique.
Le polyamide
Plus connues sous le nom de Nylon, les fibres polyamides sont très appréciées pour concevoir les vêtements de sports, les maillots de bain et les collants. Hydrofuges, elles permettent l’évacuation de l’humidité/transpiration.

Le polyester
Le polyester a de bonnes propriétés isolantes, thermiques et résistantes. L’usage le plus connu est la fabrication de tissu polaire. Moins cher que le polyamide, le polyester peut également être utilisé pour les vêtements dédiés aux sports.

Le polyester recyclé
Des bouteilles en plastique réduites en paillettes puis chauffées pour donner un fil de polyester recyclé, cette matière permet de recycler une partie de nos déchets tout en utilisant de l’énergie pour sa transformation.

Seaqual
Le Seaqual® est une marque déposée par la société du même nom Seaqual. Elle récupère et transforme le plastique marin en polyester recyclé.

L'élasthane ou élasthanne
Aussi connue sous le nom de marque Lycra®, cette fibre très élastique et douce est particulièrement appréciée pour la fabrication de vêtements de fitness et les maillots de bain.

L'acrylique
La fibre acrylique est souvent utilisée pour imiter la laine. Si votre vêtement n’est pas 100% pure laine, vous pouvez être sûr d’en trouver. Par ailleurs, la laine étant plus chère, le recours à l’acrylique permet de faire baisser le prix des pulls.

Le polyéthylène expansé (ePE)
Représenté par l’emblématique marque Gore-Tex® et sa membrane reconnue pour son ingéniosité : imperméable tout en permettant l’évacuation de la vapeur d’eau. Le polyéthylène expansé est combiné à du polyuréthane, un autre dérivé du pétrole.

Focus sur la différence entre les matières artificielles et synthétiques
L’étude de l’Ademe (Agence de Maîtrise de l’énergie et l’environnement) donne comme définition :
Matières artificielles : « Une matière artificielle est obtenue par synthèse chimique à partir d’un élément naturel comme la cellulose de bois (bambou, viscose, Tencel ®). On peut également faire des tissus à partir de lait, de carapace de crabe, de soja, etc. »
Matières synthétiques : « Une matière synthétique est obtenue par synthèse de composés chimiques issus du pétrole (acrylique, élasthanne, lycra ®, etc.). »

Contenu rédigé par Élodie Lapierre
Depuis plus de 10 ans, je suis chargée d’études en santé environnementale. J'ai toujours à coeur d’informer et sensibiliser les individus, afin qu’ils soient des consommateurs avertis et aguerris.Le site Marques de France est géré en toute indépendance et n’appartient à aucune entreprise privée. Toutes les recherches effectuées et tous les contenus rédigés répondent à un unique objectif : promouvoir les marques qui contribuent à l'économie française.
Bonjour,
merci pour ces infos intéressantes. Cependant vous ne parlez pas de la viscose et je n’arrive pas à comprendre dans quelle catégorie elle se situe. Avez vous une réponses ?
Merci.
Bonjour,
La viscose est une matière artificielle créée à partir de cellulose, comme le lyocell. La grande différence est que les procédés de fabrication de la viscose sont plus polluants que pour le lyocell. En effet, le lyocell est né pour parer aux désagréments de la viscose, notamment dans le besoin d’eau et le recyclage des solvants utilisés.