Mauléon, capitale de l’espadrille
L'espadrille, ce chausson du sud qui annonce l'été et les vacances : l'ancêtre de la tong !
Un énorme succès dans les années 1970
L’espadrille est née, paraît-il, à Mauléon, Mauléon-Licharre pour être précise.
Avec l’intérêt grandissant pour le made in France, les espadrilles sont de nouveaux à la mode, après avoir inondé la Côte d’Azur dans les années 70. Au sommet de leur gloire, elles ont été stylisées par Yves Saint Laurent, Valentino, Chanel ou encore Céline. Environ 15 millions de paires s’écoulaient par an.
Symbole de vacances et de plage, elles ont progressivement été remplacées par d’autres sandales plus tendances. Puis l’ogre de la mondialisation a fini par engloutir le savoir-faire français au profit d’espadrilles à bas coût, en provenance de Chine ou du Bangladesh.
Aujourd’hui la production a été divisée par dix : 1,6 million de paires d’espadrilles sont fabriquées par an, mais le savoir-faire hexagonal a résisté, renforcé par de nouvelles matières et de nouveaux motifs. Les ateliers de Mauléon sont prêts pour une renaissance.
Mauléon, berceau de l’espadrille
La naissance exacte de l’espadrille reste floue. Les premières apparitions de l’espadrille du côté des Pyrénées françaises et catalanes, remonteraient au XIIème siècle. À l’origine composées d’une semelle tressée en corde de jute (ou en chanvre) et couvertes de tissu, les espadrilles étaient, paraît-il, portées par les fantassins du roi d’Aragon.
L’artisanat de l’espadrille s’implante dans le Béarn et en Pays Basque au XVIIIème siècle, développé par des artisans du chanvre et du lin. Puis à Mauléon, la famille Beguerie se lance dans la fabrication et la vente d’espadrilles à grande échelle. Le XIXème siècle sera décisif : la production, alors entièrement artisanale, passe à une production pré-industrielle soutenue par les premières machines.
Au cours du XXème siècle l’espadrille connaîtra une grande période de prospérité. Son usage se démocratise jusque dans les mines du Nord de la France, où “les mineurs useraient une paire par semaine” ! Cette période marque également une économie pérenne dans le bassin de la Soule, avec plus de 30 usines qui fonctionnaient à plein régime au plus fort de la demande.
L’arrivée de la semelle en caoutchouc pour allonger la durée de vie de l’espadrille n’empêchera pas son déclin, causé par l’émergence du made in China.
La fabrication des espadrilles
Cousue à la main, cousue à la machine, l’espadrille du Sud Ouest reste encore un produit artisanal, dans le sens où sa confection n’est pas entièrement industrialisée et nécessite la main de l’homme à chaque étape.
Le procédé de vulcanisation des semelles en caoutchouc n’a que très peu changé. Le design même de l’espadrille a peu évolué. Dans une paire d’espadrille neuve, il n’y a ni droite ni gauche. À force de les porter, le tissu adoptera la forme du pied droit ou gauche. Par ailleurs, à cause de leurs coutures les espadrilles chaussent petits, il est préférable de prendre une pointure au dessus de la sienne, même si le tissu finit par se détendre.
La nouveauté se trouve dans les matériaux utilisés : tissus ou cuirs, et dans les motifs : des arcs-en-ciel au tissu avec des citrons, en passant par les modèles traditionnels unis, le choix est beaucoup plus varié pour s’accommoder à tous vos styles.
Des ateliers et des marques
Quel est le point commun entre : Le Slip Français, Payote, Arsène, 1789 Cala, Archiduchesses et Repetto ?
Toutes ces marques qui vendent des espadrilles ne les fabriquent pas eux-mêmes, elles passent par un des fabricants historiques basés à Mauléon dans la vallée de la Soule ou en Pays Basque :
- Don Quichosse
- Prodiso
- Zétoiles
- Armaité
- L’Art de l’Espadrille
Ces ateliers proposent également leur propre collection. Don Quichosse et L’Art de l’Espadrille ont tous les deux obtenu le label Entreprise du Patrimoine Vivant qui récompense le savoir-faire artisanal. La marque Zétoiles, créée en 2017, valorise un savoir-faire familial né en 1947. Fabricant et distributeur, toutes les espadrilles Zétoiles possèdent le label “Mauléon”, garantissant une fabrication locale.
Sources :
- Le Monde, Un peu d’histoire… Les espadrilles, mai 2014
- Le Parisien, Depuis quand porte-t-on des espadrilles, juillet 2017.
- Les Echos, Faute d’une IG, l’espadrille de Mauléon mise sur une marque, juillet 2018
- Office du tourisme Pays Basque Béarn – Pyrénéens
- Office du tourisme Soule Pays Basque
Contenu rédigé par Élodie Lapierre
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Bonjour,
J’ai une question pourquoi ne faites vous pas des espadrilles avec des drapeaux ( type Basque Béarnais Corse Breton….)
Pour porter l’identité culturelle aux pieds.?..
Merci à vous.