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Les 5 berceaux de l’industrie textile français

Les Vosges (linge de maison), l'Alsace (teinture), le Nord (dentelle), Troyes Champagne et l'Auvergne Rhône-Alpes (pour la bonneterie) sont les 5 bassins textiles bénéficiant du label France Terre Textile.

Mailles tricotées
Crédit : Marques de France
Par Élodie Lapierre. Publié le 14 juillet 2020. Dernières modifications le 2 mai 2024. Publier un commentaire.

Les berceaux de l'industrie textile

Le Nord, l’Est et la région Rhône-Alpes ont une histoire séculaire avec la filière textile.Les canuts à Lyon, ces ouvriers de la soie qui ont laissé derrière eux les traboules lyonnaises et les appartements haut de plafond avec leurs poutres apparentes si caractéristiques du quartier de la Croix Rousse. La dentelle de Calais dont la réputation dépasse largement nos frontières et qui a orné la robe de mariée de Kate Middleton. Les berceaux industriels de la confection textile : Roanne, Saint-Etienne et Troyes, qui a vu naître les marques emblématiques Petit Bateau et Lacoste (mais qui malheureusement ne produisent quasiment plus rien en France).La France, à travers ses différents terroirs, possède des savoir-faire uniques qui ont été mis à mal, dès les années 60-70, avec l’importation de produits bons marchés. Afin de redonner de la visibilité à ces territoires, la filière industrielle textile française a eu l’ambition de créer le label “Terre Textile”.Contrairement aux produits de bouche, dans le secteur textile il n’existait ni appellation d’origine contrôlée (AOC) ni appellation d’origine protégée (AOC). Ainsi la fédération Terre Textile a pour objectif de promouvoir et rendre identifiables les produits fabriqués dans l’un de ses territoires attachés à la tradition textile, à la fois sur le marché national qu’à l’international. Le linge de lit des Vosges est, par exemple, très recherché par les palaces du monde entier.
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Vosges Terre Textile : le linge de maison

Le climat et les ressources naturelles des Vosges en ont fait une région textile spécialisée dans le linge de maison dès le moyen-âge, avec une transformation vers l’industrie cotonnière dans les années 1700.

Laine, chanvre, lin étaient travaillés par les tisserands pour confectionner des draps de lit, des nappes et des toiles pour le linge de corps. Les usines de filature profitaient alors de la force hydraulique des cours d’eau vosgiens. Quant aux vastes étendues, elles servaient pour le blanchiment sur prés. Les toiles de lin étaient lessivées à la cendre de bois, puis étendues sur l’herbe et fréquemment arrosées afin que le process de blanchiment s’opère (une réaction entre l’acidité de l’eau, les UV du soleil et d’autres facteurs). Cette technique de blanchiment a été abandonnée avec la découverte de la chimie moderne dans les années 1950.

Dans les années 1930, la filière textile dans les Vosges emploie plus de 40 000 ouvriers et comptent 242 unités de production. Les Vosges deviennent même le premier département cotonnier français et assure plus de 50% de la production nationale.

L’établissement le plus ancien est la maison Garnier Thiébaut, née en 1833, du mariage de Virginie Thiébaut et Jean-Baptiste Garnier, tous les deux issus de familles de tisseurs de toile originaires de Gérardmer. Deux autres marques nées également au XIXème siècle perdurent : Blanc des Vosges (1843) et Tradition des Vosges (1856), suivie d’une plus jeune : Linvosges (1923).

Alsace Terre Textile : teintures et impressions textiles

Le territoire alsacien a également profité de la force motrice des eaux vosgiennes pour développer des usines de filature.

Le savoir-faire alsacien s’est illustré par ses techniques d’ennoblissement, rendues possible grâce à l’acidité naturelle de l’eau (teintures du textile), ainsi que ses techniques d’impression sur les étoffes, d’abord des impressions mécaniques puis chimiques.

Le secteur du textile fût également le premier employeur de la région jusqu’en 1975.

L’une des marques alsaciennes emblématiques est DMC. Même si le nom ne vous dit rien, vous avez forcément vu ces fils de couleurs quelque part : en droguerie, dans un magazine ou chez un de vos proches.

DMC, pour Dollfus-Mieg et Compagnie, est une entreprise textile créée à Mulhouse en 1746 et spécialisée dans la préparation et la teinture en écheveaux de fils à broder, fils pour crochet et tricot. Elle est réputée pour assurer une reproductibilité fidèle de plus de 570 coloris. Au cours du XXᵉ siècle, elle fût l’un des plus grands groupes de textile et industriel européens.

Nord Terre Textile : tulle et dentelle, linge de maison et habillement

Le Nord a conquis le monde avec la finesse de sa dentelle de Calais, puis s’est illustré avec le prêt-à-porter confectionné à Roubaix. Dans les années 1900, Roubaix est même surnommé la capitale française du textile.

Une autre particularité des tisserands du Nord est la réalisation de motifs Jacquard, sur un métier à tisser inventé par… un lyonnais : Joseph-Marie Jacquard. Inventé en 1801, ce nouveau métier à tisser avec  “une mécanique, placée au-dessus du métier, qui lit sur carton perforé la programmation du dessin à exécuter sur le tissu de soie” permet de tisser des motifs :  les motifs jacquards sont nés.

En 1965, l’industrie textile est le plus gros employeur de la région, devant les industries minières et automobiles. Elle travaille 95% de la filière du lin, suivie de la laine et de la jute à 50%, puis 30% de la production de coton. Le choc pétrolier rendant l’importation de coton très coûteuse, l’émergence des matières synthétiques et l’arrivée de produits made in Asia vont entrainer le déclin du territoire.

Les marques emblématiques du savoir-faire nordiste sont :

  • Dentelle Sophie Hallette, qui a réalisé la dentelle pour la robe de mariage de Kate Middleton,
  • le linge de maison Tradilinge,
  • la confection de vêtement à la pointe de l’innovation, que ce soit des culottes menstruelles (Marguette) ou des vêtements techniques pour la pratiques sportive (Ogarun), par la manufacture Lemahieu.

Rhône-Alpes Auvergne : les bonneteries

Avant-dernier mais pas des moins illustres berceaux du textile, l’histoire commence également très tôt au XVIIème siècle avec la soie, dont les ouvriers étaient nommés les canus. Les ateliers principalement localisés dans le quartier de la Croix-Rousse, où la hauteur des machines à tisser nécessitait des appartements très haut de plafond (en moyenne 4m de hauteur).

La région compte également la ville de Bourg en Bresse, qui accueillait les ateliers de confection de la lingerie Lejaby. Aujourd’hui Le Slip français et Fleurs Pois & Cie continuent de solliciter ce savoir-faire bressan, en faisant confectionner leurs collections à Bourg en Bresse.

Enfin le département de la Loire, abrite les villes de Roanne, connue pour ses bonneteries, et de Saint-Etienne, spécialisée dans le textile innovant et dédié au monde professionnel, notamment le secteur médical. Charlieu, entreprise du terroir, assure le tissage pour les marques 1083 et La Gentle Factory par exemple.

La bonneterie ne fait pas référence au bonnet, c’est le travail de la maille en général, vêtements et accessoires. À, ce titre Roanne est connue pour être l’un des fiefs de la confection de vêtements en maille, au même titre que Troyes ou les manufactures bretonnes, célèbres pour leurs chandails marins.

Troyes Champagne : les bonneteries

Troyes et ses premiers magasins d’usines, Troyes érigée en capitale de la bonneterie française, l’Aube était le département phare pour la production d’articles en maille et tricot.

Comme ses régions consœurs, l’activité textile émerge au moyen-âge. Tisserands, filateurs et teinturiers s’installent sur ces terres, au carrefour entre les Flandres, l’Allemagne et la Suisse.

Le département va se spécialiser dans la manufacture des bas. Toutefois les « métiers à bas » ne permettent pas une production massive et le tissage reste une activité complémentaire, en plus de l’élevage ovins ou de l’agriculture. Ce n’est qu’en 1837, avec la création de la Halle de la bonneterie à Troyes, que les métiers à tisser fonctionnent à la vapeur et l’industrialisation commence.

L’âge d’or de l’industrie textile, dans les années 30, emploie pas moins de 40 000 ouvriers et l’activité troyenne représente la moitié du chiffre d’affaires de la bonneterie nationale. Mais soixante ans plus tard, cette industrie a perdu pratiquement les trois quarts de ses ouvriers, avec toujours la même problématique : l’explosion de la mondialisation.

Depuis, de nouvelles marques françaises, loin des historiques Petit Bateau et Lacoste, ont choisi volontairement de s’installer dans l’Aube comme : Garçon Français, Baie BruneFlair Bodywear et les t-shirts de Friendly Frenchy.


Marques de France - Avatar - Élodie Lapierre

Contenu rédigé par Élodie Lapierre

Depuis plus de 10 ans, je suis chargée d’études en santé environnementale. J'ai toujours à coeur d’informer et sensibiliser les individus, afin qu’ils soient des consommateurs avertis et aguerris.Le site Marques de France est géré en toute indépendance et n’appartient à aucune entreprise privée. Toutes les recherches effectuées et tous les contenus rédigés répondent à un unique objectif : promouvoir les marques qui contribuent à l'économie française.

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