La Rochère : à la découverte de la plus vieille verrerie de France (1475)
Je vous embarque avec moi dans ce nouveau reportage vidéo made in France, à la découverte de La Rochère. Créée en 1475, l’entreprise française a su protéger son savoir-faire pour être aujourd’hui reconnue dans le monde entier.

Mercredi 3 mai, 7 heures, il est temps pour moi de quitter Lyon pour prendre la direction de Passavant-la-Rochère en Haute-Saône afin de retrouver Nicolas Bigot, le Directeur Commercial France & Export de La Rochère. Après quelques heures de route, où j’ai notamment traversé des territoires assez diversifiés (plaines, moyennes montagnes, villes), je me retrouve au milieu d’une forêt, à Passavant-la-Rochère.
Ce petit village de seulement 563 habitants (chiffre de 2020), était anciennement habité par les dizaines d’ouvriers qui travaillaient à la verrerie La Rochère. Cette entreprise est notamment reconnue dans le monde entier pour la fabrication de ses verres, et c’est elle que je suis venu découvrir aujourd’hui.
Dès mon arrivée, Nicolas Bigot m’accueille au milieu des différents sites de production. Après un petit point historique sur son entreprise, le Directeur Commercial prend les devants, et m’embarque à l’intérieur de la fabrique.
Le sable comme matière première, mais pas que !
Des chariots et des tonnes de sable, voici de quoi est composé le premier local que je visite. Nicolas Bigot m’explique alors que la matière première pour fabriquer un verre est le sable : « Le verre est surtout composé de sable donc de la silice à 70%, ensuite vous avez de la soude, du calcaire, de l’alumine et de la dolomie. Et ensuite, ce sont des ingrédients en tout petite quantité ».
Avec une politique de fabrication locale, le Directeur Commercial ajoute que « La Rochère se fournit en sable à Fontainebleau, une ville située au sud-est de Paris ». Pour que cette matière se transforme en verre, il m’apprend qu’elle doit être en fusion.
On monte d’un étage, on gagne en température et on se retrouve devant l’entrée du four.

Le four, le bijou de La Rochère
35 tonnes de verre par jour. Voici la capacité maximale d’éléments que le four peut produire en 24 heures. Même si il est très difficile de savoir combien de temps la matière reste à l’intérieur des murs, il est facile de s’en rendre compte de l’importance de ce procédé.
Cet immense bloc de pierre qui fait fondre le sable possède une durée de vie de cinq ans. Normalement, il est éteint seulement en cas de problème. Mais cette année la direction de La Rochère a pris une décision surprenante.
« Le four est alimenté en électricité quotidiennement. Avec l’augmentation des prix de l’énergie, nous avons pris la décision de l’arrêter pendant trois mois et de vivre sur nos réserves », m’explique Nicolas Bigot à proximité de la chaleur intense que libère le four.

30 000 verres fabriqués par jour
On redescend de quelques marches, la chaleur diminue, mais le bruit s’intensifie. Nous entrons enfin dans la zone réservée à la fabrication du produit. Je me retrouve juste en dessous du four où je suis obligé de me baisser pour parvenir à me frayer un chemin au milieu des nombreux tuyaux et machines.
Un bruit répétitif m’interpelle. En effet, Nicolas Bigot me demande de lever les yeux pour que je puisse apercevoir la goutte de sable fondu tomber du four dans un moule. Lors de ma visite, il m’explique « qu’à la sortie, le verre est à 500°C. Il est donc léché par les flammes pour supprimer les différents défauts et imperfections. Afin qu’il devienne solide, il est ensuite cuit environ 90 minutes.”
Épaté par la « chorégraphie » que me proposent les machines, une question m’interpelle : combien de verre sont fabriqués chaque jour sur le site de La Rochère ?
Nicolas Bigot m’explique alors que quotidiennement, 30 000 produits sont produits et vérifiés à la sortie de la cuisson. On peut notamment retrouver les verres abeille qui sont la spécialité de la maison.
Pour que les verres continuent d’être parfaits et si authentiques, La Rochère entretient et fabrique ses propres moules avec les illustrations et symboles souhaités.

La partie parachèvement, une étape à ne pas négliger
Même si aujourd’hui les machines ont remplacé un grand nombre d’ouvriers dans la fabrication du verre, il existe toujours des articles qui sont réalisés par des humains. Après la visite du site de production automatisé, Nicolas Bigot laisse la place à Éric Zannoni, le Directeur des Ventes qui nous présente la partie dite « parachèvement ».
Ici, les vases, les pichets et les boules de Noël sont retravaillés et décorés par plusieurs artistes embauchés par la marque. L’une des traditions de la marque française est de décorer chaque année d’une façon différente ses boules de Noël.
Pour conclure ma visite, Éric ne loupe pas l’occasion de me rappeler que La Rochère est aujourd’hui la plus vieille verrerie de France, puisqu’elle a été créée en 1475 « à l’époque de Léonard de Vinci, de la Joconde, de François Ier ou encore de la construction de la cathédrale de Florence, en Italie ».

Un petit tour au magasin d'usine avant de repartir
Après cette longue journée de découverte où Nicolas Bigot et Éric Zannoni auront su me recevoir à la Franche-Comtoise, je repars de Passavant-la-Rochère avec mon carnet rempli d’informations. L’histoire, la matière première, le four et le moulage, j’espère vous avoir transmis tout le savoir-faire de La Rochère à travers ce reportage.
Mais avant de conclure cet article, comment m’empêcher de vous parler du magasin d’usine de La Rochère. En effet, sur son site de production, la marque française possède sa propre boutique. Après quatre heures de visite où j’ai compris le fonctionnement de fabrication d’un verre, je suis entré dans la boutique. Lors de mon achat de ma tasse abeille, je me suis imaginé le parcours du grain de sable qui a été fondu, moulé et cuit avant de se retrouver dans mes mains sous la forme de cette tasse.
Si vous prévoyez de passer dans la région pour vos vacances, sachez que la boutique propose des visites :
du 25 mars au 30 avril : 10h – 12h et 14h00 – 16h30
du 2 mai au 30 septembre : 10h-12h et 14h – 17h30
du 1er octobre au 6 novembre : 14h30 – 16h30


Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.