Kippit : le geste commercial qui ne passe pas
Placée en liquidation judiciaire en septembre 2022, Kippit avait été sauvée quelques mois plus tard par la Banque des Industries Manufacturières (BIM Groupe), laissant ses premiers clients dans le flou.

Une bouilloire made in France innovante
Le lancement de la jeune marque Kippit en 2015 était prometteur. En effet, le petit électroménager de fabrication française est plutôt rare et illustre la conséquence de la désindustrialisation des années 80-2000. Kippit était entrée dans l’arène avec la volonté de proposer une bouilloire multifonction et réparable à vie. Quatre ans plus tard, la marque remportait le prix de l’innovation au salon du Made in France et lançait leur campagne de pré-commande pour la bouilloire Jaren. Avec un objectif de préventes dépassé de + 2000% (245.000€ récoltés sur un objectif de 10.000€), la suite s’annonçait prospère. Les deux fondateurs planchaient même sur le développement du prochain produit : un lave-linge entièrement démontable pour être facilement réparable par son propriétaire.
Mais la route du made in France n’est jamais un long fleuve tranquille… En l’espace de 3 ans, faute de problèmes récurrents avec leurs fournisseurs, ils n’ont pas réussi à sortir l’ensemble des bouilloires précommandées aboutissant à l’ouverture d’une procédure collective puis d’un placement en liquidation judiciaire en septembre 2022.
Après plusieurs mois de négociation, la marque était parvenue à trouver un repreneur : BIM Groupe, avec à sa tête, Damian Py, connu pour être le co-fondateur de Daan Tech. Depuis mai 2023, il essaie tant bien que mal de relever l’entreprise. Au moment de la reprise, le nouveau gérant expliquait qu’il souhaitait « relancer la fabrication de la bouilloire anti-obsolescence Jaren imaginée par Kareen Maya Levy et Jacques Ravinet (les co-fondateurs et ex-gérants de Kippit), et cela d’ici la fin de l’année ».
Chose promise, chose due, ce mercredi 3 janvier, la marque communiquait via une newsletter sur la réédition de la bouilloire multifonction. Néanmoins, c’est la douche froide pour les premiers clients qui avaient précommandé et déjà payé leur bouilloire sans jamais la recevoir. Ces derniers ont reçu un geste commercial déconcertant, une réduction de 10% sur un nouveau produit commandé. Autrement dit, ils sont invités à payer une seconde fois pour obtenir ladite bouilloire.

Les premiers clients déçus et en colère par la réédition de la bouilloire
Pour remettre dans le contexte, lors du placement en liquidation judiciaire, de nombreuses commandes n’ont jamais pu être livrées, laissant des dizaines de clients sans nouvelle.
Alors, lorsque BIM Groupe a repris Kippit, l’espoir de recevoir enfin leur bouilloire fabriquée en France est réapparu chez ses clients de la première heure. Mais le geste de 10% de réduction sur une nouvelle commande est perçu comme indélicat : « BIM, repreneur de Kippit, qui fait grâce de 10% à tous ceux qui avaient précommandé et déjà payé la bouilloire Jaren ! Merci, merci, comme c’est gentil… se faire avoir une deuxième fois. Pas question. À fuir ».
Pour se défendre, BIM Groupe explique que lors de l’acquisition de Kippit, ils ont repris le stock existant. Or certaines bouilloires n’étaient pas encore fabriquées, d’autres pièces étaient manquantes, ce qui a engendré de nouveaux coûts de production : « Dans un souci de transparence, nous tenons à vous expliquer que nous avons pris la décision de rogner sur notre marge de départ. Ainsi, nous affichons désormais la bouilloire Kippit, accessoires inclus, au prix de 290 €. Avant notre rachat, le lot complet comprenant les bouilloires et les accessoires était proposé à 340 € ».

Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.
Bonjour,
Plusieurs clarifications :
i) BIM n’est pas une banque, malgré notre souhait initial, lancer un tel projet en France a reçu un très mauvais accueil du monde financier qui mène une stratégie de diabolisation à l’égard de la blockchain et du web3 et qui ne voit dans l’industrie que des gouffres financiers. Le nom de BIM est donc « BIM Groupe » avec ses différentes entités « BIM Finance » « Kippit Alive » « BIM Exchange » etc.
ii) Kippit ayant été liquidée, l’ensemble des personnes qui ont pré-commandé (ou investi) ont perdu leur mise. Leur créance s’est éteinte en même temps que la liquidation de la société. C’est donc au liquidateur qu’il convient d’adresser les éventuelles demandes de remboursement.
iii) BIM Groupe a toujours eu pour objectif à travers la reprise de relancer et pérenniser l’activité originelle de Kippit, en aucun cas de venir combler le passif d’une entité qui a été liquidée.
Nous comprenons la déception de ceux qui ont pré-commandé, mais une pré-commande comporte toujours des risques et c’est la raison d’un tarif préférentiel par rapport au prix de vente public final.
dommage, j’ai failli en acheter un jusqu’à ce que je voie comment cette entreprise traite aux anciens clients