Six mois après le rachat d’une manufacture de chaussons, Frédéric Guiral de Haas nous partage ses impressions et ses projets
Lorsque Frédéric Guiral de Haas a racheté la manufacture Sodopac début 2023, il a aussi hérité de la marque Airplum. Dans cet entretien, il revient sur les raisons et les motivations de miser sur la fabrication de chaussons, en France.
Pourquoi avoir investi dans le projet Airplum ?
“Le fabriqué en France bien sûr. Avec mes deux associés, nous étions dans le commerce asiatique avant. Notre objectif était de vendre des produits et des marques françaises sur ce territoire. Nous avons souhaité pousser la chose encore plus loin pour passer un cap et nous avons décidés de racheter une usine pour fabriquer français. On a su qu’Airplum et Socopac n’étaient pas au top il y a un an, et nous avons décidé de nous lancer dans ce projet.
L’histoire de l’entreprise est assez impressionnante, mais ce qui a retenu notre attention c’est surtout son procédé de fabrication unique de semelle en mousse polyuréthane expansée. Sodopac et Airplum détiennent un brevet pour ce savoir-faire, et on tenait à ce qu’il persiste. Nous sommes les seuls en France et en Europe à les fabriquer, remplies à 55% de bulles d’air.”
Quels sont vos objectifs à la tête de l'entreprise ?
“On veut la rendre encore plus visible. Avec l’expérience que l’on a accumulée avec mes associés dans notre ancien travail, on sait qu’il faut que la marque se fasse connaître. Nous espérons apporter de la visibilité en s’appuyant sur les savoir-faire que possèdent Airplum depuis sa création.
Pour mettre en image cet objectif, on va travailler en collaboration dès cet hiver avec la marque Maison Broussaud sur la fabrication de paires de chaussettes made in France pour s’apporter mutuellement de la visibilité. Il faut aussi qu’on s’appuie du brevet pour se différencier des autres marques françaises, européennes et même asiatiques. Aujourd’hui, nous sommes incapables de rivaliser avec le marché asiatique sur plusieurs plans. Néanmoins, on se doit de proposer des meilleurs produits en matière de qualité, et des meilleurs services. Aujourd’hui, la marque se doit d’être un gage de qualité et de flexibilité pour le client.”
Pourquoi le marché asiatique est-il si inaccessible ?
“En Asie et particulièrement en Chine, les investissements industriels ont été réalisés pendant des années par les banques régionales d’État. C’est grâce à elles que le développement industriel et le coup de production ont été extrêmement allégés.
Ensuite, les règles RSE sont très strictes en Europe sur l’origine des matériaux, la gestion de déchets et de l’environnement. Et elles représentent un frein pour nous. En Asie, on ne retrouve rien de tout ça. D’un point de vue environnemental, ces règles sont une bonne idée mais, du coup, les marques préfèrent importer de la “pollution” d’Asie.
Et enfin, un point de vue social. Les règles attachées à la protection sociale en Chine ne sont absolument pas comparables aux règles françaises et européennes.”
En plus de la semelle, quels sont vos points forts ?
“La première chose, c’est que nous sommes une marque fabricante. Nous sommes installés à Augignac (Dordogne), au cœur du Périgord vert et nous fabriquons nous-mêmes nos produits. Grâce à ce site de production, on arrive à produire pratiquement 600 000 paires de chaussons à l’année. Elles sont soit vendues à des grandes surfaces en marque blanche, soit à des clients particulier via la marque Airplum.
Dans les deux cas, elles sont proposées à des prix très accessibles. Nous avons des produits à partir de 20€, ce qui fait de nous l’une des entreprises les moins chères sur le marché du made in France.”
Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.