France Terre Textile, le label qui fédère la filière du textile français
Créé il y a 15 ans, France terre textile fait aujourd'hui partie du paysage de l'industrie textile tricolore mais peine encore à se faire connaître auprès du grand public. En 2024, le label souhaite diriger sa communication vers les consommateurs. Paul de Montclos, directeur du label, se confie dans cet entretien exclusif.

Après avoir accueilli 20 nouveaux adhérents en 2023, le label enregistre aujourd’hui un total de 160 entreprises. Leur point commun ? Elles sont toutes du milieu textile et situées en France. Fédérer ces entreprises pour mieux développer la fabrication locale, c’est la mission à laquelle l’appellation cherche à répondre.
À la tête de la fédération, Paul De Montclos (également Président-Directeur Général de Garnier-Thiebaut, représente parfaitement les valeurs de France Terre Textile.
Comment fonctionne votre label ?
“FTT a beaucoup évolué ces dernières années. À la base, notre label était simplement consacré aux entreprises textiles vosgiennes. Nous voulions les mettre en relation pour qu’elles se soutiennent. Nous avons très vite grandi et plusieurs ateliers et des marques d’autres régions sont venues à notre rencontre.
Aujourd’hui, nous sommes représentés dans 7 régions différentes comme l’Alsace, le Nord, l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand-Est.
Je suis fier qu’aujourd’hui FTT soit en place sur une large diversité de territoires, car cela montre que les acteurs du textile made in France souhaitent se fédérer pour travailler ensemble.”
On ne raisonne pas par rapport à la valeur ajoutée, mais plutôt par rapport aux savoir-faire.
Quelle est la différence avec OFG et EPV ?
“Premièrement, Origine France Garantie et Entreprise du Patrimoine Vivant ne sont pas consacrés à une seule filière comme nous.
Ensuite, nous ne sommes pas un label d’État, nous n’avons pas d’aide de la part d’un quelconque ministère (ndlr : Origine France Garantie non plus mais EPV oui).
Et enfin, on ne raisonne pas par rapport à la valeur ajoutée, mais plutôt par rapport aux savoir-faire.”
Comment une entreprise intègre FTT ?
“Alors, il y a un processus assez long en plusieurs étapes. La première est le remplissage de l’acte de candidature de la part de l’intéressé. Ce document est vérifié et traité par la collectivité locale (le plus souvent la région). Une fois cette étape réalisée et confirmée, un audit de l’entreprise est organisé pour en apprendre davantage. Et enfin, après une période probatoire, l’entreprise est intégrée à notre réseau avec notre label. Il faut compter environ 2 à 4 mois.”
Aujourd'hui, des consommateurs viennent nous rencontrer pour en savoir plus sur certains produits.
Quels sont les grands changements de votre label pour 2024 ?
“La communication va être un axe sur lequel nous allons énormément travailler au cours des prochains mois. Nous avons remarqué qu’il y a de plus en plus de particuliers qui s’intéressent à notre label. Avant, nous étions vraiment spécialisés pour les professionnels et aujourd’hui, des consommateurs viennent nous rencontrer pour en savoir plus. Je pense qu’il faut vraiment travailler sur cet axe pour devenir le plus accessible possible.
Nous avons déjà commencé ce processus en permettant à certains ateliers de mettre en place des visites pour que des personnes puissent découvrir les savoir-faire. Ensuite, France Terre Textile Vosges organise le 6 juillet prochain un grand rassemblement pour mettre en lumière le milieu du textile à Gérardmer.”

Que pensez-vous du made in France aujourd'hui ?
“Il y a des choses à dire, mais je pense surtout qu’aujourd’hui les critères des douanes et d’acquisition du « fabriqué en France » sont insuffisants. Une marque peut se dire made in France à partir du moment où la dernière étape de fabrication est faite sur le territoire, et je trouve ça complètement contre productif. Ensuite, je trouve qu’il n’y a pas assez de lumière sur le made in France, et du coup, les savoir-faire disparaissent de plus en plus, et ça me désole.”


Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.