Flotte et ses vêtements imperméables visent un retour progressif de la production en France
Souhaitant renforcer ses convictions de marque éco-responsable, Flotte a annoncé un retour au made in France malgré certaines difficultés rencontrées. Nous les avons contactés pour en savoir plus.
Créée par Lyly et Mickaël en 2020, la marque Flotte possède une mission très spécifique : faire en sorte que tout le monde aime la pluie. Afin de réaliser leur objectif, le couple a imaginé des vêtements de pluie éco-conçus à partir de bouteilles en plastique.
« Quand on était petit, on aimait tous sauter sous la pluie et courir dans les flaques. Avec Flotte on veut raviver cette flamme d’enfance » nous explique Mickaël qui a toujours voulu travailler dans le textile. « Ce domaine permet à chaque individu de pouvoir s’exprimer librement sur sa personnalité » assure-t-il.
Afin de mieux faire comprendre le concept, les co-créateurs expliquent sur leur site internet qu’ils sont « persuadés que chaque action compte. Après tout, les petits ruisseaux font bien les grandes rivières. Ainsi, à notre échelle et avec les possibilités qui s’offrent à nous, on participe de notre mieux à rendre la mode plus responsable, plus durable, et moins polluante. »
Une envie mais des blocages
Bien que Flotte souhaite vraiment « prendre part à une mode éco-responsable », l’entreprise fabrique la quasi-totalité de ses produits en Asie afin de pouvoir rester compétitive sur les prix. « L’importation et la fabrication de nos produits depuis l’Asie sont aujourd’hui pratiquement indispensables pour la marque. Dans un premier temps, on a voulu rester en France pour rester dans notre ligne écologique, mais le manque de savoir-faire ainsi que de machine était beaucoup trop dangereux pour Flotte » explique Mickaël.
Dans un second temps, le co-fondateur explique que le peu d’ateliers qui possédaient en 2019 ce savoir-faire ont toutes refusé catégoriquement la proposition de Flotte, soit parce qu’elles ne pouvaient pas répondre à la capacité de production souhaitée, soit parce que les manufactures ne voulaient pas s’aligner sur les prix pratiqués par la marque.
Enfin, le manque de savoir-faire sur le territoire français oblige Flotte à former ses employés aux nouvelles machines et techniques de fabrication des vêtements de pluie éco-conçus. Pour Mickaël, « ces formations sont contraignantes pour Flotte puisqu’elles demandent énormément d’investissement, de temps et d’argent ».
Un objectif de relocalisation fixé pour 2025
Bien qu’il existe plusieurs contraintes au retour en France, les cofondateurs de Flotte ont toujours gardé à l’esprit de fabriquer sur le territoire. Avec l’ouverture de leur cagnotte Ulule, ce n’est désormais plus un secret : Flotte prépare depuis plusieurs mois sa première collection made in France.
« Cette cagnotte est notre premier pas vers notre objectif de relocalisation. En tant qu’entrepreneur, on a des devoirs économiques, sociaux et industriels qui peuvent apporter de la richesse à notre pays », ajoute Mickaël, lors de son interview consacrée à Marques de France.
Comme on le sait, fabriquer en France représente un coût non négligeable. Mais cette contrainte n’effraie pas les fondateurs de Flotte qui ne pensent pas perdre leur clientèle avec ce changement. Bien au contraire, Mickaël pense que ce projet peut donner envie à plus de personnes de découvrir et consommer ses produits.
« Avec notre nouveau partenaire, on sait qu’aujourd’hui on peut sortir environ 300 à 400 pièces par mois, mais on aimerait atteindre la barre symbolique de 30% des produits de notre boutique fabriqués en France. On pense que cet objectif est atteignable d’ici 2025. » conclut-il.
Le rendez-vous est lancé !
La vidéo d'appel au financement du projet
Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.