“Mon concept-store est un engagement individuel”, sa créatrice nous raconte sa reconversion

Pourquoi consacrez-vous autant vos projets au made in France ?

“Pendant plusieurs années, j’ai travaillé dans la grande distribution secteur textile, et je me suis occupée des retours clients pour plusieurs magasins, j’étais donc directement plongée dans le contrôle qualité. Cette entreprise française a ensuite fait le choix de délocaliser sa fabrication de tee-shirts en Tunisie, alors qu’ils étaient fabriqués à Roubaix.

À partir de ce moment-là, j’ai remarqué qu’il y a eu beaucoup plus de retours de produits. Ils étaient plus fragiles et avaient d’énormes défauts de fabrication. Les dirigeants ont privilégié l’aspect économique au détriment de la qualité.

Après une seconde expérience dans un autre domaine, je me suis rendue compte de ce qu’il s’est passé pendant 20 ans : fuite et perte de notre savoir-faire français et l’augmentation du chômage.

La création de mon concept-store 100% fabrication française est un engagement individuel. Un retour à une consommation raisonnée, c’est-à-dire moins en quantité mais de meilleure qualité, et à une consommation raisonnable en soutenant le savoir-faire et l’emploi français, en valorisant le travail humain et en respectant l’exploitation des matières naturelles.

Cela semble être une goutte d’eau dans cet océan de prise de conscience du respect de l’Homme et de notre planète. Cependant, vu le nombre croissant de créations d’entreprises de fabrication française, de magasins, d’éloges médiatiques, de salons professionnels, …  Je pense que toutes ces petites gouttes individuelles vont bientôt former une très grosse vague collective.”

Pourquoi avoir ouvert un deuxième concept store dédié au fabriqué en France ?

“J’ai lancé mon premier concept store en 2008 dans les alentours de La Rochelle. Ensuite, en 2012, nous avons pris la décision de déménager dans le Sud avec mon mari. J’ai donc dû fermer boutique et mettre fin à ce projet. J’ai commencé à m’orienter dans le bio. J’ai repris les études mais je me suis vite rendue compte que cette réorientation n’était pas vraiment faite pour moi.

En mai 2019, je me suis donc convaincue qu’il fallait que je me relance dans un projet de boutique made in France. Avec la pandémie, j’ai mis un peu plus de trois ans pour pouvoir ouvrir mon nouveau point de vente à Valbonne, entre Cannes et Antibes. J’ai rencontré beaucoup de problèmes pour trouver un local ou un magasin. Au final, j’ai eu l’autorisation d’ouvrir mon concept store Le Repère du Zèbre de 85 mètres carrés au rez-de-chaussée de ma maison.

Rester dans le produit en France était pour moi logique. Dans ce domaine, je trouve que nous sommes très proches des fondateurs, des créateurs, des artistes et même des clients. Il est facile de partager les ateliers de fabrication, les histoires et les connaissances dans ce milieu.”

Combien de marques sont présentes dans votre boutique ?

“J’ai ouvert mon concept store en mai dernier, et à ce moment-là, plusieurs marques sont venues me contacter pour exposer leurs produits. Nous avons eu un très bon été sur la côte et je pense qu’aujourd’hui, les clients peuvent retrouver près de 1500 produits différents entre mes murs. Nous avons une large gamme de produits : nous vendons des chaussures, des savons, des taies d’oreiller, des sculptures, des accessoires, de la décoration et des vêtements.

Nous avons fait un premier bilan après l’été, et les produits que nous avons le plus vendus sont les cartes et affiches d’Éric Garrence. Nos clients pendant cette période sont surtout des touristes, et ils souhaitaient repartir à chaque fois avec un petit objet qui leur rappelaient qu’ils étaient venus sur la côte.”