Dénériaz, une fabrique de skis haut de gamme
Alors que les premiers flocons de neige sont déjà venus recouvrir les pistes, je vous emmène avec moi dans une manufacture de skis vous montrer comment on les fabrique, étape par étape : de la réception du bois jusqu'au vernissage.

Depuis le lancement de nos reportages, nous avons toujours eu un fondateur ou un passionné comme invité. Pour cette vidéo, quoi de mieux que de découvrir la fabrication d’une paire de skis par un champion olympique ?
Médaillé d’or à Turin 2006 et triple vainqueur de manches de Coupe du monde en descente, la carrière d’Antoine Dénériaz connaît un tournant à la suite d’une chute survenue en 2006. Malgré ses efforts pour revenir au très haut niveau, le champion n’est pas parvenu à reprendre la direction des compétitions et annonce officiellement la fin de sa carrière en décembre 2007.
Ensuite, Antoine m’a expliqué qu’il avait très vite eu l’idée de créer une marque. Il a débuté par commercialiser des casques qu’il faisait fabriquer en Italie. La fabrication des skis est arrivée dans un second temps, après en avoir parlé avec un ami, Alain Zanco, qui a travaillé pour Rossignol. Et c’est seulement en 2018, après une levée de fonds, qu’il a pu lancer sa propre marque.
Sous un soleil radieux qui surplombe son atelier situé au bord du lac d’Annecy, je pars à sa rencontre. Même si je ne suis pas un grand skieur, j’ai hâte de découvrir ses petits secrets de conception.
Première étape : La réception du bois
Je vous passe le moment des présentations où le personnage humble qu’est Antoine présente sa médaille comme un simple trophée qu’il expose dans son showroom. Même si nous aurions pu parler des heures de sa carrière, il est temps de commencer le reportage. Nous traversons son site de fabrication et nous nous rendons à l’endroit où il réceptionne la matière première de ses skis : le bois.
Aujourd’hui, le ski est une discipline où les amateurs et les professionnels souhaitent aller de plus en plus vite pour remonter en haut des pistes et découvrir de nouveaux domaines. La vitesse et la stabilité se jouent dès le début de la fabrication, car le choix du bois est indispensable. Que ce soit du chêne, du noyer ou du bambou, chaque essence de bois possède ses propres propriétés mécaniques. Pour illustrer ce propos, le champion olympique se compare à un chef étoilé de la gastronomie qui choisit des sauces différentes pour que son plat soit encore meilleur. Antoine est pointilleux mais c’est normal car ses skis sont haut de gamme et avant tout destinés à des clients qui ont les moyens de se faire plaisir.
Je reste impressionné lorsque je me tiens debout à côté des grosses planches de bois qui deviendront le cœur des skis, avec seulement quelques centimètres de largeur et de profondeur. Une fois le bois travaillé, il est transformé en lamellé-collé, puis envoyé au moulage pour prendre la forme des skis.

Le moulage, une étape longue mais importante
Bon, ce n’est pas tout, mais j’ai encore un peu de mal à imaginer comment les bois lamellés-collés vont finir par devenir des skis. Antoine Dénériaz continue sa visite en expliquant qu’ils sont taillés puis posés dans des moules. Cette étape, juste avant de passer à la presse, est la plus longue. Pour une seule paire de skis, il faut au moins deux à trois jours de travail. Dès cet instant, j’ai compris pourquoi les produits de cette marque sont si premium (environ 3000€ la paire). Il y a énormément de temps passé sur chaque détail. Tous les skis sont travaillés à la main et minutieusement.
Une fois le moulage réalisé, les matériaux passent 2 à 3 heures dans une presse qui permettra au bois de prendre la forme des skis. Aujourd’hui, même si l’entreprise possède six presses identiques, seulement deux sont en action. Le champion explique que l’entreprise n’est pas encore assez développée pour produire en quantité.

La touche finale et le made in France
Ça y est, les skis ont la forme que nous connaissons tous. La dernière étape est simple : il faut les décorer et apporter la touche finale pour qu’ils soient reconnaissables sur toutes les pistes.
Des touches de carbone sont ajoutées pour la décoration et aussi pour améliorer les performances. Le marquage “Hand made in FRANCE” est gravé dans le bois et le logo “Dénériaz” est incrusté sur les produits.
D’ordinaire, je termine mes petits reportages par une anecdote personnelle. Mais cette fois-ci, c’est un peu compliqué, car je ne sais pas (encore) skier. Cependant, je ne suis pas peu fier de pouvoir expliquer comment se passe la fabrication de skis réalisée par un champion olympique m’ayant montré précisément comment faire.
Une fois le tournage terminé, j’admire une dernière fois ses multiples récompenses exposées dans sa boutique, et je reprends la route pour aller à la rencontre d’une nouvelle entreprise annécienne qui se situe à quelques mètres d’ici. Affaire à suivre…


Contenu rédigé par Baptiste Chuzeville
Fraichement diplômé d’un bachelor Journalisme au sein de l’ISCPA de Lyon, qu’il avait terminé par un stage de 5 mois au sein de notre rédaction, Baptiste s’est dirigé vers un master à l’ISFJ Lyon. Aujourd’hui alternant, il alimente la page magazine du site.