Comment fabrique-t-on un sac de voyage ? (chez Nodie’s)
Tine Collard, fondatrice de l'atelier de maroquinerie Nodie's, nous dévoile les secrets de fabrication de son produit phare : le sac de voyage "bowling".
Début novembre, salon du made in France à Paris, nous faisons enfin la connaissance de Tine et Thibaud, les têtes pensantes de Nodie’s. On échangeait depuis quelques années par email et téléphone mais jamais nous nous étions encore rencontrés de visu. Pour réparer cette anomalie, nous nous sommes décidés à se revoir de nouveau. Mais cette fois-ci, à Romans-sur-Isère (26), où se trouve l’atelier de la marque.
Le rendez-vous est pris pour le début du mois de mars. Nous voila repartis sur les routes de France avec notre matériel de prise de son et de vidéo ! Tine nous accueille chaleureusement dans sa petite manufacture et nous présente Ismaël, apprenti-étudiant en BTS métiers de la mode. Nous prenons le temps de discuter avec eux et percevons immédiatement leur passion commune pour le travail du cuir. Nous décidons ensemble de choisir le sac que nous allons suivre et présenter durant toute sa phase de fabrication.
Le choix est fait : ce sera le modèle Jacques, un sac “bowling” qui est polyvalent. Il peut servir à la fois pour le sport ou les voyages par exemple. Ce modèle a la particularité d’être composé de cuir et de denim brut (jeans). Ce qui permet de vous montrer un éventail complet des techniques de montage. Bon visionnage !
Les étapes de fabrication du sac de voyage
Voici les différentes étapes par lesquelles le sac de voyage passe, commentées par Tine et Ismaël.
1. La découpe du cuir
“Première étape : on va choisir son cuir. Nous, aujourd’hui chez Nodie’s, on utilise principalement du cuir de veau. Celui-ci est grainé. Ce qui va être important pour nous, ça va être l’épaisseur du cuir et ici nous sommes sur une épaisseur de 18/10e. Afin d’avoir une bonne souplesse.“
2. La préparation des pièces
Les pièces de cuir
“Le cuir étant découpé, on se retrouve ensuite avec un kit de cuirs avec tous les morceaux qui composent le sac : les poignets, la poche, les côtés et les petits morceaux qui accompagneront la bandoulière.”
Le kit doublure
“Le kit doublure va composer l’intérieur du sac. On aura les deux corps, les côtés. Et la petite doublure qui va s’ajouter sur la poche du sac située devant. On obtiendra une pièce final qui va s’inclure dans le sac.”
Les corps du sac
“Pour les corps du sac, on a choisi un denim (jeans) brut qu’on utilisait déjà dans d’autres produits comme à l’intérieur de notre sac totebag Andy. Aujourd’hui, on avait envie de le mettre plus en avant sur cette nouvelle collection.”
Les renforts
“On a des renforts qu’on va inclure avec les pièces denim pour avoir un meilleur maintien. Et des renforts spécifiques pour les poignets pour les rendre plus solides et plus durables dans le temps.“
3. Le montage
C’est Ismaël qui est en charge du montage sur le sac bowling. “Je commence d’abord par m’occuper de la poche sur l’avant du sac et des sangles qui vont maintenir les poignées“.
Le piquage de la poche et des sangles
“Avant de piquer les éléments, je fais des points de repère à chaque angle. Puis je pique à 2,5 millimètres du bord comme tous les autres piquages. À chaque fois que je tourne dans les angles, il faut que je vérifie parce que je peux avoir un point qui saute. Il y a toujours un auto-contrôle continu, même pendant le piquage. Lorsque nous arrivons au terme de la poche, nous repiquons exactement au même endroit qu’au départ. Dans quatre points précisément. Ce qui permet de solidifier la couture et d’éviter qu’elle s’effiloche avec le temps.”
La jointure des deux faces et des côtés
Une fois le petite drapeau bleu blanc rouge cousu sur l’une des sangles, Ismaël passe à la jointure des deux face. Une manoeuvre plus physique qu’elle ne paraît : la longueur et le poids du tissu demande de la force pour effectuer la couture le plus précis possible. D’autant plus quand il s’agit de tourner l’élément en même temps que le piquage.
La mise sous doublure
“Exceptionnellement, elle se fait à deux car le sac est large. On enlève tous les double-faces posés précédemment et on vérifie si la trame de la face (sous le zip) est bien droite.”
Le piquage de la canette
La canette est l’endroit où figure la petite languette sur chaque extrémité du sac. Il s’agit de la base qui tiendra la bandoulière. Puisque cette partie sera mise continuellement sous tension par le porteur du sac, Tine effectue un double piquage à la main.
Le piquage des faces et de la doublure
Le sac repasse ensuite sous la machine à piquer pour effectuer une dernière “fusion”. Les faces en denim situées à l’extérieur sont cousues avec la doublure située à l’intérieur.
L’ajout de la bandoulière
Ismaël complète le sac avec le dernier élément : la bandoulière. Une fois installé, le sac est monté !
4. Le contrôle qualité
Avant de conditionner et d’expédier le sac auprès du client, une vérification complète est effectuée sur tous ses points critiques. Tine et Ismaël procèdent également à quelques finitions comme le fait de brûler les points de couture pour augmenter sa résistance aux étirements et chocs.
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Si ce reportage vous a plu, découvrez les marques qui fabriquent des sacsContenu rédigé par Emmanuel Montecer
Passionné par le numérique depuis mon adolescence, j’en fais aujourd’hui mon métier. Je suis le co-fondateur de Marques de France, le guide en ligne dédié au made in France.