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Le marché de la seconde main pour lutter contre le changement climatique

Le marché de l'occasion, également appelé "seconde-main" est une solution pratique pour réduire son empreinte sur l'environnement. Un marché qui pèse 7 milliards d'euros en France.
Penderie - Vêtements
Crédits : Marques de France
Par Élodie Lapierre. Publié le 12 juin 2022. Dernières modifications le 15 octobre 2022.

L'impact carbone des vêtements neufs et des vêtements de seconde main

La course folle de la fast-fashion ou de la mode jetable a commencé dès les années 2000. L’Agence de maîtrise de l’énergie (Ademe) rappelle que la production de vêtements a doublé entre 2000 et 2014. Une envie insatiable de renouvellement de sa garde robe avec des vêtements toujours moins chers.

Or l’industrie textile fait partie des industries les plus polluantes, les plus impactantes sur le climat et les moins respectueuses des droits humains. À elle seule, elle émet 2% des émissions globales de gaz à effet de serre, soit plus que le trafic maritime mondial et les vols internationaux réunis. Par ailleurs l’industrie textile consomme 4% de l’eau potable disponible dans le monde (source : Ademe & Association Bilan Carbone).

Pour produire un t-shirt, il faut en moyenne 2700 litres d’eau (soit environ 70 douches), avec un impact carbone de 6 kgCO2eq/produit. Pour fabriquer un jean, c’est 10.000 litres d’eau utilisés (soit environ 285 douches) et un impact carbone de 25 kgCO2eq/produit.

Ainsi acheter des vêtements de seconde main permet de réduire l’impact carbone de 50 à 90%. Par exemple, un jean en coton de seconde main a un impact carbone réduit de 80%, un pull en laine de 85% et un manteau de 86%.

 

impact carbone des vêtements neufs et d'occasion

La viscose et le Lyocell, des matières pas si vertueuses

L’Ademe revient également sur les matières textiles présentées comme écologiques : la viscose et le lyocell (et autres dérivés).

Bien qu’elles soient issues de ressources naturelles (cellulose de bois), leur transformation pour devenir des fibres artificielles a un impact sur l’environnement et le réchauffement climatique. Les procédés de transformation impliquent des produits chimiques toxiques tels que l’hydroxyde de sodium, l’acide sulfurique et « surtout une substance centrale », le disulfure de carbone.Ce liquide hautement volatile et inflammable peut provoquer des maladies graves pour les populations aux alentours des usines de fabrication (source : Ademe).

À l’instar de l’énergie propre, le vêtement propre est celui qu’on ne produit pas ! D’où l’idée de la seconde main, plutôt que de produire des vêtements neufs qui auront nécessairement un impact.

La seconde main, le marché de l'occasion

Acheter ses vêtements d’occasion semble alors la voie la plus vertueuse pour consommer de manière durable ! Les réparer pour augmenter leur durée de vie semble également une évidence.

Fort de l’attrait des consommateurs pour la seconde main, les plateformes en ligne se développent. On retrouve l’historique Leboncoin, le leader Vinted, l’engagée Label Emmaüs, le luxe chez Vestiaire Collective, la mode enfant avec Il était plusieurs fois. Ne voulant pas perdre leurs clients, les grands enseignes s’y mettent aussi. Zalando et Kiabi proposent des corners dédiés sur leur site internet. Pour les boutiques en physique, il faut compter sur les dépôts-ventes, qui offrent le plaisir de toucher et de chiner.

Dans ce cadre idyllique, certains comportements tranchent avec cette conscience durable. En effet, Vinted a donné naissance à des serial shoppeuses. Des consommatrices qui allègent leur dressing pour pouvoir le remplir à nouveau. Vendre pour acheter encore. Et des consommatrices qui se laissent séduire par les vêtements pas chers pour les accumuler. Acheter pour stocker.

La seconde main et le made in France

Encore peu de marques made in France sont disponibles sur les sites de revente en ligne. Elles sont à la fois plus confidentielles (exceptées pour les plus connues, comme Le Slip Français ou 1083) et surtout elles partagent un discours commun avec leurs clients : « acheter pour durer ». Le Minor, qui dispose de ses propres ateliers, proposent une série de pulls et marinières emblématiques en seconde-main, après être repassés entre les mains des couturières.

L’objectif est que le vêtement vous accompagne le plus longtemps possible. Pour ce faire, les marques made in France ont tendance à proposer des vêtements iconiques, intemporelles et durables.


Elodie-marques-de-france

Contenu rédigé par Élodie Lapierre

Depuis plus de 10 ans, je suis chargée d’études en santé environnementale. J'ai toujours à coeur d’informer et sensibiliser les individus, afin qu’ils soient des consommateurs avertis et aguerris.Le site Marques de France est géré en toute indépendance et n’appartient à aucune entreprise privée. Toutes les recherches effectuées et tous les contenus rédigés répondent à un unique objectif : promouvoir les marques qui contribuent à l’économie du pays.

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