C'est quoi exactement le denim ?

Le denim : définition

Le denim serait l’héritier d’une étoffe en sergé de laine et soie, créée dans une filature de Nîmes au XVIème siècle. Elle était utilisée pour la confection de vêtements de travail. C’est la ville qui aurait donc par contraction donné son nom au fameux tissu. Notons cependant que toutes les sources ne s’accordent pas sur ce point, puisque l’histoire du denim reste difficile à retracer avec certitudes.

Le denim est une toile qui se reconnaît à son tissage particulier en armure sergé, c’est-à-dire avec un motif en lignes diagonales régulières bien visibles. Son coloris originel est également caractéristique : il s’agit d’un bleu indigo, relevé par un fil de trame blanc écru.

Quelle différence entre denim et jeans ?

Le denim et le jeans sont tous les deux des tissus, mais ces matières se distinguent à plusieurs niveaux.

• Le denim dispose de couleurs différentes pour ses fils de trame et de chaîne (initialement bleu et écru, comme vu précédemment). Ceux du jeans ne sont que d’une seule couleur.
• La teinture du denim n’est pas effectuée au cœur de la fibre, ce qui explique son délavage naturel au fil du temps, contrairement au jeans. Si vous retournez un tissu en denim, le revers apparaîtra blanc.
• Le denim moderne est fabriqué majoritairement à base de coton, quand le jeans peut être fabriqué à partir d’un mélange ou d’autres fibres, comme le polyester.

Par extension, le mot « jeans » désigne désormais le vêtement (aussi appelé « paire de jeans »). Les jeans peuvent donc être conçus en denim, mais ce n’est pas systématique.
Pour sa part, le nom « jeans » serait dérivé de la ville italienne de Gênes, qui produisait un sergé de coton et exportait ses pantalons en Angleterre. Le terme « blue jeans » serait dérivé de la couleur « blu di genova ». Pour plus d’informations, nous vous conseillons de consulter notre article faisant l’autopsie des pantalons jeans.

Où est produit le denim ?

Les sources s’accordent à dire que le denim provenait initialement d’Europe, que ce soit d’Italie, de France ou d’Angleterre. Les Etats-Unis se sont ensuite aussi lancés dans la confection de jeans denim et l’ont popularisé via Levi’s.

Désormais, le Bangladesh et le Pakistan, devant la Tunisie, le Maroc et la Turquie, sont les principaux fabricants et fournisseurs de denim haut-de-gamme pour l’Europe (source : Planetoscope).

Mais des entreprises françaises ont souhaité relancer la filière du denim en France. C’est le cas avec les jeans denim de la marque 1083, produits sur notre territoire. La marque Atelier de Nîmes effectue quant à elle le tissage dans la ville historique (mais la fabrication est européenne).

Quelles sont les étapes de transformation du denim ?

Le denim est principalement fabriqué à partir d’une matière : le coton. Cette fibre naturelle est extraite des fruits de la plante nommée cotonnier. Elle est récoltée, triée, nettoyée et peignée, avant d’être transformée en fils. C’est ensuite le tissage serré et bicolore qui fait la particularité du denim. Des étapes supplémentaires d’ennoblissement (teinture, délavage, etc.) sont ensuite nécessaires et varient selon le rendu souhaité.

Traditionnellement, le denim était teint grâce à deux plantes pour obtenir sa couleur indigo : l’indigotier et le pastel des teinturiers. Aujourd’hui, les techniques de teintures ont évolué : elles sont principalement synthétiques et il est possible d’obtenir de nombreuses nuances différentes.

Les différentes utilisations du denim

Le jeans utilisé comme bleu de travail

Commençons par un peu d’histoire. La popularisation du denim débute aux Etats-Unis au milieu du XIXème siècle, époque de la conquête de l’Ouest, de la ruée vers l’or et des cow-boys. La matière était alors utilisée pour confectionner des vêtements de travail solides et durables, qui ne sont pas abîmés par les outils portés. Ils devaient aussi être résistants à l’eau et à la saleté, tout en étant peu onéreux. Les jeans denim étaient alors destinés aux travailleurs, principalement des hommes (mineurs, ouvriers, fermiers, bûcherons, etc.). Le premier pantalon en denim, le « blue jeans », serait ainsi apparu au Nevada dans les années 1870.

Un pantalon qui se popularise

Au début du XXème siècle, le denim a ensuite touché de nouvelles populations dans le pays, en étant porté par des femmes et utilisé comme vêtement du quotidien. L’Europe fut à son tour séduite par ce symbole de la culture américaine libre et moderne. Ce sont des marques comme Levi Strauss (Levi’s) ou Lee Cooper qui ont lancé le développement commercial et industriel de cette pièce.

Désormais, le jeans denim est porté par tous les milieux sociaux et culturels, passant des franges de la population les plus modestes aux podiums les plus prestigieux.

Un indispensable de la mode textile

Aujourd’hui, le denim reste utilisé principalement dans l’industrie textile, souvent mélangé à de l’élasthanne pour le rendre plus souple. Il permet de créer toutes sortes de vêtements du quotidien, pour hommes, femmes et enfants : chemises, shorts, jupes, robes, pantalons, vestes, blouses, salopettes, etc. Ce tissu est toujours autant prisé par les marques de luxe et de haute couture que par les marques plus populaires.

Les accessoires s'y mettent aussi

Enfin, on retrouve également du denim pour la confection d’accessoires, comme les sacs ou portefeuilles.

C’est le cas par exemple de la marque Nodie’s qui fabrique des sacs en mélangeant le cuir et le denim.

Quels sont les avantages du denim ?

Une matière confortable, qui vieillit bien

Le denim est apprécié pour son confort naturel, sa texture douce et sa souplesse, mais aussi pour sa solidité. Son tissage lui confère en effet une bonne résistance, ce qui permet de conserver et porter les vêtements en denim pendant plusieurs années. Il n’est d’ailleurs pas rare de trouver de secondes mains, sur internet ou en friperies, de vieux denim qui ont traversé les décennies.

S’il se délave au fil du temps et des lavages, c’est pour prendre une patine particulière, qui lui vaut sa réputation et son style. Des fabricants produisent d’ailleurs même, dès les années 80, des vêtements artificiellement vieillis et usés, tant cet effet est recherché.

Un vêtement iconique indémodable

Le jeans denim n’a pas perdu en popularité au fil du temps. A l’heure où nous produisons plus de vêtements que nous pourrions en porter en une vie, le choix de fibres et pièces indémodables constitue une solution plus écologique et économique. Les vêtements en denim font ainsi partie des essentiels, qui peuvent rester dans nos garde-robes pendant de longues années.

Si cette pièce reste si tendance, c’est parce qu’elle a été portée par des figures iconiques, comme John Wayne, Marylin Monroe, Marlon Brando, James Dean ou encore Kurt Cobain. Symbole tantôt romantique, tantôt rebelle, voire sexy, le jeans a même été qualifié de « chic occidental » dans les années 30 par le magazine Vogue, créateur de tendances.

Aujourd’hui, le vêtement le plus porté au monde se décline dans tous les styles et tous les coloris. Des plus larges modèles baggy aux plus ajustés jeans skinny, du bleu indigo originel aux coloris et motifs les plus extravagants…

Un entretien facile

Le denim a l’avantage de s’entretenir facilement et, comme nous l’avons vu, de se bonifier au fil des lavages et du temps. Peu salissant, il peut être porté plusieurs fois avant d’être passé en machine. Vous pouvez ainsi porter votre jeans 4 à 6 jours (consécutifs ou non) avant de le laver.

Le lavage est effectué sur l’envers, à 30 ou 40°C maximum (reportez-vous aux étiquettes de vos textiles pour confirmation). En cas de taches incrustées, appliquez sur la zone par tamponnement un savon doux type savon de Marseille avant le lavage.

Les essorages rapides et le sèche-linge sont déconseillés. Un séchage à l’air libre est idéal pour bien conserver son denim. Le repassage est également à effectuer sur l’envers.

Quels sont les inconvénients et limites du denim ?

Une fabrication polluante et dangereuse pour la santé humaine

Les inconvénients du denim sont inhérents à la matière principale qui le compose : le coton. Même s’il s’agit d’une fibre d’origine naturelle, sa culture conventionnelle est l’une des plus polluantes au monde.

1. La plante subit de nombreux traitements chimiques tout au long de son cycle de vie, afin de prévenir les attaques de parasites et maladies. Les rejets de ces produits polluent les sols, les nappes phréatiques et impactent la biodiversité.
2. La culture du coton est très gourmande en eau. Elle nécessite le détournement de ressources naturelles, dans des pays qui manquent pourtant déjà d’eau potable. Pour la conception d’un seul jean, il faut compter entre 7 000 et 10 000 litres d’eau, soit l’équivalent de 285 douches.
3. Tout au long de sa conception, le coton subit différents traitements chimiques (blanchiment, teinture…), nocifs autant pour l’environnement que pour la santé des travailleurs.
4. Les conditions de travail des employés de l’industrie du coton sont toujours dénoncées : salaires misérables, conditions de sécurité trop faibles, exploitation de minorités en camps de travail, etc.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à lire notre article dédié au coton.

De façon plus spécifique, le denim accentue encore cet impact négatif lors de sa conception.

• Pour obtenir certains aspects particuliers, comme le délavage ou le vieillissement donnant artificiellement un effet vintage au denim, différents traitements chimiques ou mécaniques sont appliqués au moment de l’ennoblissement des vêtements. Par exemple, le sablage est un procédé consistant à pulvériser du sable à haute pression. Il consomme beaucoup d’eau supplémentaire, mais il expose aussi les travailleurs à des poussières de silice nocives, pouvant engendrer des maladies pulmonaires. Cette pratique tend toutefois à être remplacée par des techniques plus écologiques et moins néfastes (délavage à l’ozone ou au laser).
• Les vêtements en denim sont généralement lavés et séchés plusieurs fois en amont, ce qui les rend encore plus consommateurs de ressources.
• Les fibres du denim ayant tendance à rétrécir, elles doivent subir un traitement supplémentaire (sanforisage) pour pallier cet inconvénient.
• Dernier exemple en Chine, où la rivière Li à Xiantang est désormais considérée comme toxique, puisque polluée au plomb et au mercure. Des produits utilisés pour la teinture des jeans. En Europe cependant, les usines doivent retraiter l’eau et se servir de produits moins nocifs pour la santé humaine et environnementale. L’Écolabel européen garantit pour sa part un traitement sans sablage (source : étude « Le revers de mon look » de l’ADEME).

Pour limiter les conséquences de cette fabrication, optez pour le coton biologique, le coton recyclé ou les textiles arborant d’autres labels (Oeko-Tex, BioRe, Fairtrade Max Havelaar…). Privilégiez également les jeans bruts, plutôt que les jeans neufs délavés, vieillis ou troués.

Une empreinte carbone encore alourdie par les transports

Les vêtements en denim parcourent beaucoup de kilomètres avant d’arriver dans nos dressings. Les étapes de fabrication ne sont pas toutes effectuées au même endroit : le coton est cultivé en Inde ou en Afrique, puis teint dans un autre pays, avant d’être renvoyé en Asie pour les dernières étapes de confection. Il pourra ensuite être exporté partout dans le monde.

C’est ce que nous confirme Jamy dans sa vidéo décryptant l’itinéraire d’un jeans. 2,3 milliards de ces vêtements sont fabriqués chaque année à travers le monde, parcourant jusqu’à 65 000 km, soit 1 fois et demi le tour de la Terre.

Un prix d’achat parfois élevé

Du fait de son tissage particulier, le denim est souvent considéré comme de meilleure qualité qu’un vêtement en coton classique. Son prix de vente peut donc être plus élevé et certains tissus sont même considérés comme haut-de-gamme. Si les modèles bon marché sont vendus autour de 40€, la plupart des grandes marques internationales (Levi’s, Diesel, Wrangler…) propose des jeans denim à des prix oscillants entre 80€ et 150€. Un prix finalement dans la fourchette des jeans fabriqués en France, de manière plus écologique.